Un peu plus de 2 semaines à Singapour, ça file chaque fois et pourtant nous nous y retrouvons de suite un peu comme chez nous. C’est notre cinquième séjour dans cette ville où la vie est assez facile; les services sont nombreux, les transports bien organisés, les gens souriants et accueillants, le climat est constant (le seul risque étant de se faire doucher par un de ces violents orages).
J’y reprends vite mes habitudes, j’aime flâner dans les centres commerciaux et en découvrir de nouveaux (certains disparaissent aussi), je revois des copines avec toujours autant de plaisir.
Chaque fois je m’étonne devant cette végétation superbe, ces fleurs colorées toute l’année, ces arbres géants tortueux où se nichent des orchidées sauvages tout là-haut. Le taux d’humidité est très élevé – en descendant du bus, mes lunettes sont entièrement embuées; ni le maquillage ni le brushing ne résistent bien longtemps. La transition est grande en pénétrant dans un centre commercial, dans le métro ou le bus mais par contre il nous semble que la climatisation est moins brutale que par le passé. J’ai toujours dans mon sac un pashmina, un léger pull pour me couvrir si je dois rester un moment dans un endroit climatisé.
Singapour est indéniablement très verte mais elle est aussi une vraie forêt de buildings! C’est surtout en l’observant de haut que cela marque le plus. Et les ouvriers des chantiers ne sont jamais au chômage ici; il y en a quand même souvent deux ou trois qui regardent celui qui travaille – des constructions nouvelles énormes sont toujours au programme et avec elles, des lignes de métro qui se créent ou qui s’allongent. Les surprises ne manquent pas pour nous, la plus triste cette fois sera la grande rénovation en cours du Raffles – pas de Sling dans la cour mythique cette année. Au coin opposé du carrefour, Chijmes a lui retrouvé toute sa splendeur et son offre variée de pubs et de restaurants.
En effet un des points forts de Singapour, ce sont ses restaurants; quand Mathieu a demandé à son correspondant Nespresso ce qu’il lui conseillait de faire ici, la réponse a juste été « Food » ! Ce sera donc un de ses objectifs pour la semaine qu’il passe avec nous et que ce soit dans un food court ou dans un restaurant chic, il en sera plus que convaincu : des cadres sympathiques, des vues magiques, des menus succulents !
C’est en 2012 que Mélina et moi avons eu l’envie de partir une journée sur une des petites îles au sud de Singapour. Ce projet m’est revenu chaque année en tête, sans par contre l’enthousiasme de Yves et c’est donc Mathieu qui ‘se dévoue’ cette fois pour m’accompagner sur Kusu Island (sans regret ni pour lui ni pour moi). Quelques provisions dans le sac-à-dos (ni restaurant, ni magasin, ni distributeur sur l’île) et nous voici embarqués sur un vieux petit ferry vers ce chapelet des 5 îles singapouriennes les plus proches de l’équateur, sillonnant vraiment très près d’énormes tankers et porte-containers. L’ampleur du port, la quantité de containers vont rendre Mathieu plus clairvoyant sur le trajet de ses produits ! La journée est belle, ensoleillée et sans orage en vue. La première halte à St-John’s voit débarquer presque tous les autres passagers (environ six personnes 😉 tandis que nous poursuivons jusque L’île aux Tortues (histoire de légende d’une énorme tortue qui aurait sauvé un pêcheur naufragé) avec ses deux temples, l’un bouddhiste, l’autre Shinto. Le premier est superbe de couleurs, juste près du débarcadère mais l’autre nous fait gravir la colline dans un bush de végétation danse, bruyante de cigales … un singe nous surprend et surtout des moustiques qui nous dévorent. Mathieu propose que nous installions notre campement sur la plage la plus éloignée de cette forêt ! Le ferry repart une heure plus tard avec deux passagers et nous restons les seuls touristes sur l’île – avec quelques jardiniers et des lézards monitors d’une belle longueur – en espérant que le ferry de 16 heures viendra bien nous rechercher ! Merci à Mathieu pour ce moment de déconnexion, loin de la ville animée. Il paraît que quelques fois dans l’année des célébrations au temple attirent foule de pratiquants.
Mathieu a aussi bien aimé nos après-midi à Sentosa, sur la plage privée du Rasa Shangri-La; nous y sommes des habitués, mon natel se connecte de suite au réseau de l’hôtel. Avec Yves, nous y passons deux jours – pour nous consoler du départ de notre fils – et avons le plaisir d’y revoir notre ami Ben, le manager. Il est revenu à son poste de direction mais nous annonce qu’il prend sa retraite dans deux semaines et retourne auprès de son épouse à St-Jean-de-Luze. Mei P. Pun et Jennifer Yong, ses adjointes F&B et Marketing, nous sont elles aussi très sympathiques (je vais conserver le contact). C’est la première fois qu’il nous octroie une chambre à l’extrémité du bâtiment, étage élevé et grand balcon – c’est magnifique! Yves aime observer le traffic constant de tous les bateaux sur le détroit de Singapour, allant des bateaux de pêche, aux ferries qui relient les îles de raffineries, aux porte-containers plus ou moins modernes et parfois, perdus dans cette animation, un ou deux voiliers.
Un de mes plaisirs en Asie reste les séances de manucure-pédicure et les massages – les asiatiques ont des mains de fée qui me transportent; outre mes adresses préférées, j’en découvre de nouvelles à chaque visite. Le shopping n’a pas fait de gros trous dans le budget (principalement souci de taille vestimentaire;-) mais flâner dans les centres commerciaux ou sur Orchard reste plaisant et c’est mieux en semaine que le samedi pour le monde. Au dernier étage du centre Ion, j’ai déniché le Salt Grill & Bar qui offre une vue vertigineuse sur la ville – nous y prolongeons notre dégustation de bière ou vin, en attendant le retour du sec après un orage fracassant. Le climat nous a paru plus agréable que par le passé, moins suffocant, plus aéré .. avec même parfois la sensation d’un petit vent rafraîchissant … est-ce notre corps ou notre mental qui se souvient et s’adapte ?
Dans nos découvertes 2017, je peux ajouter une vision de la ville très étendue, jusqu’en Malaisie, avec les immeubles de ses quartiers frontières ou dans une autre direction, vers la tour de contrôle de Changi Airport … et ce, depuis la toute récente bibliothèque, nichée au 20ième étage de l’école où travaille la fille de notre ami Béat. C’est un privilège d’y avoir eu accès, un moment vraiment très sympa avec Nicole et sa petite famille (quartier de Novena, où j’ai par ailleurs eu la surprise de voir qu’on construit une église !).
Dimanche après-midi, j’emmène Yves vers Marina Bay Sands, passage obligé; nous y achetons des tickets pour le festival de jazz et installés sur l’esplanade devant le centre commercial (d’ailleurs sur une scène qui s’élève comme une partie du ponton !), ce sera un très agréable moment musical dans une ambiance festive et calme à la fois. Les services de sécurité et de catering sont aux petits soins pour nous, la technique peine à se mettre en route mais une fois la mise au point affinée, le son déménage et parmi les artistes, ce sera Nik West, son hommage à Prince, sa toilette extravagante, son humour, son décor de scène, son rythme … qui nous enchantent et nous font oublier tout … sur des notes endiablées, bouquet final de notre séjour singapourien !