Ce matin Shin vient nous chercher à l’hôtel avec sa petite fille, Seri, de 8 ans pour nous faire assister à une activité très originale qu’il organise à Tokyo pour la quatrième fois. Shin est un fan du BM Canvas et est également très proche du monde des enseignants et de l’éducation ‘ludique’. Il a réuni ce matin une dizaine de coupes « enfant avec maman ou papa » pour les faire jouer et créer autour de projets novateurs, futuristes.
C’est ainsi que nous nous retrouvons à FreeWill, dans de petites classes d’une prep-school; un des fondateurs est justement un participant et nous comprenons qu’il a ouvert cette école pour aider les jeunes à préparer des examens, des tests d’entrée ou récupérer des lacunes. Ses élèves ont entre 7 et 20 ans … drôle de coïncidence; voici quelqu’un avec qui je pourrais travailler si nous vivions ici. Si ce n’est évidemment que la langue serait un sacré frein!
La matinée se déroule tout en japonais, il n’y a que quelques adultes qui parlent un peu l’anglais. Mais c’est passionnant et émouvant pour Yves de voir, à l’autre bout du monde, ces gens tellement motivés par son modèle qui est utilisé à des fins tout autres que pour les entreprises. Il y a cinq tables avec deux adultes et deux enfants par table. Ce sont les enfants qui sont les plus actifs dans le démarrage de l’atelier. Sur une grande feuille blanche, chacun dessine comment il se projette dans le futur – ils ont emporté avec eux des livres de mangas ou d’histoires pour s’en inspirer.
Certains se voient comme une personne riche pour pouvoir voyager, ou en inventeur d’un four qui cuisinerait tout seul de bons petits plats à partir de tous les ingrédients qu’on lui mettrait dans le ventre, ou encore cette petit fille qui se voit ouvrir une porte et se retrouver déambulant dans un monde imaginaire … Les feuilles se garnissent de couleurs et on reconnaît par-ci par-là un don indéniable pour le dessin. Chaque table va ensuite se focaliser sur un projet et à l’aide de post-it réfléchir à la réalisation, aux contraintes, au public cible … de leur hypothétique activité future et ce, quasi avec les mêmes termes et la même démarche que ce qui se fait dans les séminaires professionnels. C’est juste incroyable, c’était jusqu’à ce jour pour nous inimaginable … et pourtant chacun est hyper motivé et passe ainsi son dimanche matin!
Shin a invité à se joindre au groupe, des enseignants de la région d’Osaka qui depuis cet automne utilisent dans leur école – une école publique régulière – le modèle avec les enfants pour créer des histoires et avec les enseignants et les élèves pour faire évoluer les activités de leur établissement. Ils ont fait un sacré travail en traduisant en anglais plusieurs de leurs Canvas et nous recevons un premier livre d’enfant, né via la méthode et que Sakuma a publié lui-même – en japonais et en anglais. C’est profondément touchant de voir leur émotion de nous rencontrer et ils ont adressé une lettre de remerciement, avec leur grand souhait également que Yves puisse un jour visiter leur école.
C’est l’heure du pic-nic et je reconnais chez les enfants les jolies boîtes remplies de bonnes choses que la petite Aïka de Lonay a toujours pour les sorties en course d’école. Chaque parent avait lu le livre BMG avant de participer à cette matinée et c’est donc un défilé pour les dédicaces et les photos. Une matinée inoubliable! Le soir même l’événement sera sur le page FaceBook de Shin …
Chemin faisant vers la station de métro, nous discutons chacun avec une maman et les enfants se pressent proches de nous. Encore des accolades, une toute dernière photo et nous partons nous deux vers le quartier de Roppongi.
On déniche ici a Tokyo des petites splendeurs derrière des façades communes. Nous nous faisons un peu aider pour trouver cette adresse qui valait drôlement la peine – Gonpachi. Dans une immense bâtisse faisant penser à un château fort – a dit le monsieur japonais qui nous a aidé – un restaurant au décor ancien, tout en bois et où nous mangeons super bien – tempuras de poulpe, riz frit aux légumes et fruits, steak wagyu succulent, brochettes de foie gras avec fraises rôties et balsamique! C’est ici que furent tournées des scènes du film Kill Bill!
La Mori Tower domine bien en vue dans le quartier, c’est un complexe de boutiques, bureaux et surtout au cinquante-deuxième étage un musée d’art moderne que nous parcourons rapidement. Tout au sommet, la ronde Tokyo City View donne, comme son nom l’indique, une des plus belles vues de la ville. Le temps est clair, lumineux, c’est parfait! Nous repérons à présent assez facilement les centres d’intérêt principaux de la capitale.
Mon petit guide mentionne un autre musée, le National Art Center, surtout remarquable pour le bâtiment lui-même; un édifice dont la façade en verre ondule sur cent soixante mètres et ouvre sur un vaste atrium translucide. Les couleurs à la tombée du jour sont magnifiques … et nous quittons Tokyo tard ce soir avec toujours cette même impression d’une ville, d’un pays qui nous enchantent.