Blog d'Isabelle

Journal d'une Lausannoise en Asie, Australie et Amérique latine


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De Tokyo à Singapour

Kato est au rendez-vous dans le lobby à 7h45 pour nous saluer et nous souhaiter bon voyage, bon séjour dans la chaleur de Singapour. Elle fut un des rayons de soleil de mon séjour ; quand le concierge prend ma valise pour se diriger vers le taxi, Kato lui recommande d’en prendre bien soin car elle contient certainement mon blog!

J’avais pris samedi les tickets pour le train Skyliner de 8h17 qui nous mène à Narita. Les derniers petits achats de souvenirs et comme pour nous dire de revenir, une dégustation de saké nous est proposée, à 10 heures du matin! L’aéroport est géant mais l’organisation fonctionne pico bello et c’est sans surprise que nous prenons notre vol Singapour Airlines. La durée en est de 7 heures et nous récupérons une heure du décalage. L’Europe a changé ses montres ce week-end mais cela ne se pratique pas ici en Asie. A Tokyo le soleil s’est levé vers 5h30 pour disparaître aux alentours de 18h durant notre séjour; la ville se situe environ à la latitude du nord de l’Afrique, Alger.

J’ai obtenu des sièges à la porte de secours, nous avons bien de la place pour les jambes et nous discutons avec l’hôtesse qui est assise face à nous. Elle vit à Singapour mais est japonaise, originaire de Nagoya; elle sera en escale justement dans sa ville d’ici quelques jours. Nous lui racontons notre plaisir d’avoir passé un mois au Japon, ce qui déclenche chaque fois un sentiment de contentement et de fierté. Tokyo et Singapour sont deux aéroports très fréquentés d’Asie; à Tokyo l’avion a pris place dans une longue file d’attente avant le décollage tandis qu’à Singapour, il tourne plusieurs fois dans les airs avant de pouvoir se poser.

Les documents préparés par NUS sont en ordre, le passage de la douane se fait aisément, nous récupérons nos lourds bagages et prenons le bus navette pour les hôtels de la ville (nous y serons seuls, une chance et un timing parfait). Oh quelle bouffée d’air chaud en franchissant les portes de l’aéroport et nos sens sont en éveil, les souvenirs remontent à la surface. Tous ces bateaux au large de la côte, cette large avenue verdoyante avec ses palmiers, ses bougainvillées puis la ville qui approche, Marina Bay Sands et les « champignons » des Gardens.

L’hôtel Naumi a changé de mains, a été rénové; nous y serons très bien pour la première nuit. Nous reconnaissons le parfum d’ambiance dans le lobby et la superbe piscine débordante sur le toit; le lit est énorme, le décor de la chambre est devenu plus moderne, la salle-de-bain est équipée du gadget qui occulte les portes vitrées.

Voici que j’ai l’impression que Singapour est plus petit, un village à côté de Tokyo! Tout semble proche et nous rejoignons Jean-Luc à pied au Mandarin Oriental. Invité avec son ami San Degeimbre au World Gourmet Summit, nous avons le plaisir de passer la soirée ensemble avant son départ demain. Il se souvient de la saveur des wantons et nous lui faisons goûter ceux du Din Tai Fung; cela avait été notre premier restaurant à Singapour, avec Jan en 2012. Et pour bien dormir, un cocktail typique de Singapour, le Sling, dans la cour du mythique hôtel Raffles.

Cela nous paraît bizarre mais cela soulage de comprendre ce qui se dit et de pouvoir lire – notre cerveau est à nouveau assailli d’informations!

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Cherry Blossom à Chidorigafuchi

La pluie a finalement eu une bonne idée de s’installer sur Tokyo ce dimanche; elle me permet de refaire mes valises et à Yves de bien progresser sur la rédaction de l’ouvrage en cours. Et quand vers quatre heures, il nous semble voir pointer un rayon de soleil, je concocte vite une petite sortie pour que Yves puisse également apprécier l’ampleur du phénomène Sakura.

En métro jusque Hanzomon, au niveau de la porte du même nom le long des douves du palais impérial. Sans être tokyoïte, je crois savoir où le spectacle vaut la peine et si Ueno est connu pour ses cerisiers, il l’est aussi pour tous ces gens qui campent et sont plus bruyants alors que le parc Chidorigafuchi devrait être plus paisible.

Woah, c’est magique! Quel bonheur de vivre et de partager l’allégresse de tous ces japonais venus admirer et photographier leurs fameuses cherry blooms! Nous nous les imaginions plus roses alors qu’ici à Tokyo, je les ai surtout vus blancs ou très clairs mais le tunnel est féerique. Et je vois même Yves sortir son iPhone pour quelques photos … alors que le mien en est déjà plein. Une dame s’est maquillée en actrice du théâtre  et elle nous propose une photo qui sera notre dernier clin d’œil d’un séjour inoubliable !


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Journée estivale dans les parcs de Tokyo

Que font tous ces gens déjà à 9 heures du matin dans le parc Ueno? Ils viennent réserver leur emplacement bien sûr pour festoyer Sakura et aussi prendre des tonnes de photos! Je suis moi-même aux anges de voir enfin ces fleurs de cerisiers tant espérées. Je traverse l’étang vers le temple bouddhiste flottant Bentendo dédié à la déesse des arts, de la connaissance, de la sagesse puis son allée où les échoppes de nourriture sont ravies de voir arriver la foule; des poissons embrochés autour des braises, qui vont soudain sentir bon le barbecue, des biscuits en forme de nounours cuits sur place, d’autres en forme d’épis à la tête chocolatée, des brochettes de viande crue … il y en a pour tous les goûts.

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Je remonte jusqu’au petit sanctuaire Gojo Tenjin sha, le préféré de Kato et son tunnel de Torii rouges, avant de découvrir, oh merveille, la large esplanade qui mène au Musée National.

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Quel monde et qu’elle bonne humeur! Les cerisiers blancs se sont épanouis ces derniers jours, offrant une galerie au toit fleuri splendide. Le spectacle au sol vaut aussi le détour: des familles, des groupes d’amis, des collègues semblent s’être installés pour rester! Certains ont construit tables et sièges en carton, recouverts ensuite de nappes et ont emmené nourriture et boissons pour tenir un siège. C’est une occasion de faire la fête, de boire du saké; certains ont campé la nuit ici pour réserver leur emplacement. Je me rends à présent bien compte de ce que signifie ce festival du cherry blossom au Japon!

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Il est 10 heures, je retrouve Sheena à la gare Keisei pour me laisser guider – une fois n’est pas coutume – à la découverte d’un parc dit gouvernemental, situé une heure à l’ouest de la ville (mais toujours DANS la ville). Comment a-t-elle donc compris mon attirance pour les jardins, les fleurs, les espaces verts? Il se fait que pour elle aussi c’est un plaisir de s’éloigner une journée de la ville trépidante. Le temps passe vite à papoter dans le train bondé qui nous amène à Tachikawa ; c’est un district qu’elle ne connaît pas. Nous sommes surprises par la foule qui fourmille dans cette gare, par les grandes enseignes de Takashimaya, Isetan et même Ikea, par un monorail et aussi des trottoirs en altitude pour rejoindre notre destination – ce qui n’étonne par conte que moi, ce sont des dames qui frottent à faire briller les balustrades de notre chemin … ainsi en pleine zone d’affluence, de pollution!

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Le Showa Kinen Park a été aménagé en l’honneur de l’empereur Showa, Hirohito, qui était au pouvoir durant la période de la deuxième guerre mondiale. C’est vraiment immense et cela permet de ressentir un souffle de liberté et d’espace malgré les centaines, voire milliers, de japonais qui ont eu la même idée. Il s’agit d’un parc récréatif où nous nous laissons aller, attirées tantôt par l’animation ou par le calme, tantôt par un tapis de fleurs ou par des arbres superbes. Les gens viennent en famille, il y a beaucoup d’enfants, ils se promènent ou bien ont loué un vélo; les poussettes sont très utilisées pour les chiens (on verra même quelqu’un porter son animal domestique adoré comme un bébé dans un sac kangourou!).

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Les pic-nics se passent sur une couverture au sol ou alors dans un espace prévu pour barbecues : de petites tentes pour protéger du soleil, des tables avec un grill à la braise incrusté au milieu … et les crevettes, les huîtres, le poisson, les légumes se dégustent joyeusement, tout chauds, tout croustillants. Je suis certaine qu’aucun déchet ne subsistera après cette journée estivale en plein air. La température est délicieuse, le soleil n’est pas trop agressif, même si mes épaules ce soir seront un peu rougies.

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Le plan mentionne des piscines pour le plein été et également de nombreux terrains de sport, de pétanque ou des places de jeux. Des dunes artificielles formées de gros ballons blancs gonflables font la joie des enfants et les dragons qui sortent du sol font penser un peu aux mosaïques de Gaudi.

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J’aime évidement le coin du jardin japonais, sa quiétude, ses tortues qui se chauffent sur les rochers, sa nature qui se reflète dans l’étang. Nous voyant intéressées par les bonsaïs un des jardiniers nous fait partager sa passion, en nous racontant l’origine de tel ou tel conifère de plus de quatre-cents ans d’âge et qui furent trouvés dans la montagne où ils manquaient d’eau et d’espace pour prospérer. Selon la variété, ils sont rentrés pour l’hiver ou au contraire restent en extérieur, sauf en cas d’orage ou tempête. Avec sa longue pince à épiler et avec une délicatesse d’orfèvre, il extrait les fleurs fanées d’un superbe érable du Japon. C’est magnifique!

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Notre exploration se termine par Komorebi, une ferme reconstituée avec son moulin à eau pour égrainer le riz et ses modèles de cultures. Sheena me raconte que son père est agriculteur de la quinzième génération; elle a grandi parmi les champs de blé et les animaux de la ferme – elle est devenue citadine et garde la nostalgie des paysages de son enfance. Tout au long de la balade, j’ai reconnu plusieurs arbres, fleurs, plantes semblables à celles de chez moi et cela m’a fait plaisir de le partager avec Sheena. Ainsi je ne suis pas seule à me sentir bien dans la nature et cette sortie nous a rapprochées, nous a permis de mieux nous connaître.

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Les business men japonais ne s’arrêtent jamais de travailler et c’est ainsi que Shin a organisé ce samedi un workshop où Yves est l’orateur invité. Je les rejoins à Minato en fin d’après-midi; tous sont très enthousiastes et je reconnais quelques visages rencontrés l’an dernier. Yves est impressionné par leur vivacité d’esprit, leur sens de créativité et d’innovation – les idées fusent et c’est à chaque fois des applaudissements, des félicitations et des « arigato » échangés haut et fort, en se levant!

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Le souper clôture cette journée productive; le comité s’est restreint autour de Shin et Tobi, les organisateurs ainsi que Yukiko, de l’Université KIT et un autre juriste comme elle, venu expressément de Osaka. L’ambiance est chaleureuse et formidable, avec ce sentiment de nous connaître depuis longtemps et de partager le même enthousiasme pour le business, les voyages et la culture. Yukiko était en charge du choix du restaurant et elle a marqué des points! Le Chiriri nous propose une salle isolée pour nous six et en y pénétrant c’est la surprise d’une magnifique table déjà garnie pour le shabu shabu. La version japonaise de la fondue viande est un régal et le décor ici est original; sur des plaques chauffantes en milieu de table, dans un panier qui ressemble à de l’osier, une marmite en papier où bouillonne une eau pure qui va recevoir les légumes et la viande. Un bol de sauce soja améliorée de piquant et d’oignons rend à la viande une saveur dont on ne se lasse pas. L’utilisation des baguettes pour cuisiner et pour manger nous est de plus en plus aisée, si ce n’est pour les nouilles dans la soupe, qui terminent souvent le repas – il est préférable de ne pas porter une blouse blanche! L’équipe se disperse, avec des poignées de mains – sans doute à cause de nous – et avec l’espoir partagé de nous revoir en Suisse ou au Japon. Comme ils sont attachants ces japonais!

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Souper magique au Niwa

Chaque fois que je suis allée faire mes courses au supermarché Peacock, un salon de massage placé sur le chemin du retour m’a fait de l’œil. Après tous ces kilomètres marchés à travers les rues de Tokyo, mes pieds ont bien droit à un traitement de faveur … je franchis la porte et suis accueillie uniquement en japonais! Il est facile de montrer mes pieds ainsi que le nombre de minutes pour le massage, nombre que j’indique sur la calculette. Je pense que c’est la première fois que j’en fais un au Japon, j’ignore leur réputation dans le domaine mais je dois dire que c’est du sérieux, elle a une sacrée poigne cette petite japonaise, elle y va de toutes ses forces sans trop me demander si cela me convient … de toute manière nous ne nous comprenons que par gestes!

Yves a vécu une expérience similaire hier chez un coiffeur du quartier … celui-ci semblait presque plus stressé que mon mari, paraît-il. Le résultat est positif pour nous deux, comme quoi même sans langage commun, nous arrivons à communiquer. Kato appelle cela « heart communication » ou « heart language ». Les japonais sont souvent trop réservés et réticents parce que leur sens de la perfection les freine à engager la conversation même s’ils connaissent souvent quelques mots d’anglais (et même plus que les miens en japonais!)  mais dès que la confiance est établie, c’est tout différent et ils s’ouvrent vraiment, oublient leur gêne.

Yves m’emmène ce soir dans le quartier de Ochanomizu (en fait c’est moi qui guide dès qu’il me donne la destination). C’est proche de notre localisation de l’an dernier, je reconnais mon temple noir qui honore Confucius, le pont sur le canal qui offre une vue sur de vieilles petites bâtisses et le chemin de fer qui croise en diagonale ainsi qu’une basilique byzantine qui surprend un peu dans le paysage. Tokyo est ainsi, avec un urbanisme très aléatoire, me dira Sheena! C’est aussi le coin des magasins d’instruments de musique et de nombreuses papeteries ou librairies. Il y fait clair comme en plein jour, c’est rare à présent dans la ville qui tâche de réduire sa consommation d’énergie.

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Le but de la soirée est de retourner manger au Yukuri, le restaurant typiquement japonais de « notre » hôtel Niwa, où nous avions passé une superbe soirée avec Patrick. Le menu Kaeseki, servi par des dames distinguées vêtues du kimono traditionnel, est un réel délice tant pour les yeux que pour le palais. Les plats se succèdent pour nous ravir et nous surprendre; ces légumes, ces poissons, ces viandes, ces tofus façonnés sur le thème des cerisiers en fleurs – une cuisine raffinée, fraîche, aux parfums de saison, dans un décor épuré, avec vue sur le mini jardin de verdure et de lumières. L’enchantement est à son comble ce soir …

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Agréable bavardage avec Kato-san

C’est avec joie que je retrouve Kato-san pour un moment de discussion autour d’un bento sushi-sashimi. Nous parlons de nos enfants, de nos voyages et elle me raconte avoir pris des cours de français. Elle n’est pas la seule à trouver notre langue très difficile, particulièrement du fait du genre des noms, une notion qui les dépasse. Mais pour moi, le japonais reste un objectif encore plus in-atteignable; il mélange trois alphabets, à savoir les signes kanjis hérités du chinois, les hiraganas spécifiques au japonais et enfin les katakanas phonétiques, utilisés pour les noms étrangers. C’est magique pour moi d’observer la rapidité avec laquelle ils transcrivent ces symboles parfois sophistiqués.

Kato-san est une dame enjouée, drôle, ouverte que j’apprécie beaucoup. La pluie est encore au rendez-vous pour notre rencontre; toutefois elle se propose de m’accompagner à la poste après avoir imprimé à son bureau des documents pour notre séjour à Singapour. Puis nous allons marcher dans le parc Ueno où elle me commente l’intérêt des musées, elle me montre son petit temple préféré, elle m’explique les facultés de l’université des Beaux Arts et bien évidemment le phénomène cherry blossom, qui trouverait son origine dans le bouddhisme et j’en déduis que cette admiration des fleurs pourrait venir du bouddhisme zen né à Kamakura. La boucle de notre balade me fait découvrir un très vieux quartier authentique de Tokyo et j’aime échanger avec elle, qui ne s’offusque d’aucune de mes questions. La passion de son mari pour les voitures de courses va les amener en France en juin pour assister aux 24 heures du Mans, tandis qu’elle est en charge de choisir un spectacle à Paris, le Moulin Rouge ou le Lido!

Mathilde nous avait conseillé un restaurant sur le thème des ninjas; malheureusement il n’est plus possible d’y réserver une table avant notre départ. C’est à Nezu, une station au nord de Yushima, que je déniche une nouvelle spécialité culinaire à découvrir : les kushiages, des mini brochettes de légumes ou poissons frits qui nous sont servies avec du gros sel et une sauce miso très parfumée. Le Hantei se loge dans une vieille maison traditionnelle en bois sur trois étages, dont nous admirons les détails d’architecture.

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Privilège d’assister à une cérémonie au Sanctuaire Meiji

Rendez-vous fin de matinée avec Miki à la grande Torii du Sanctuaire impérial Meiji-Jingu. Elle m’avait demandé si cela me ferait plaisir de pénétrer au sein du temple pour assister avec elle à une cérémonie; l’occasion ne se représentera peut-être plus et sans être introduit, c’est impossible à faire.

Le chemin d’accès au lieu saint est long, s’étire au milieu de la végétation et passe sous plusieurs torii en bois de cèdre. La première étape consiste à se laver les mains et la bouche, avec des cuillères au long manche en bambou et il ne faut pas oublier de rincer la coupelle pour les suivants.

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Les portes d’accès se franchissent en leur milieu et s’il y a un pas de porte, il faut l’enjamber et non poser le pied sur l’arête supérieure. Devant le temple public, nous nous inclinons deux fois devant le dieu, une pièce est délicatement déposée comme offrande, deux claquements dans les mains et une dernière révérence.

Miki a réservé notre participation à la cérémonie de midi; elle remplit pour moi – mon japonais n’étant pas assez bon … – une fiche avec mes coordonnées et mes vœux pour ce grand moment; je choisirai le bonheur de ma famille. Les cérémonies se succèdent, elles durent environ une demi-heure et se déroulent dans un superbe temple clos. Le dieu est ici invisible derrière des panneaux, le décor est à la fois sobre mais également avec des objets colorés et recouverts d’or. Nous sommes une dizaine de fidèles, assis en ligne sur les tatamis; il y a une famille qui vient présenter leur petit bébé et bien évidement, je suis la seule étrangère.

Un jeu de drum par un religieux ouvre le moment sacré, un moine chante lentement l’appel au dieu, une miko apporte, de son pas élégant et glissant, un plateau avec nos messages de vœux avant que le moine shintô ne vienne célébrer l’office, dos aux participants et en chantant ses textes. Il va prendre les messages un à un et je reconnais alors mon nom – Woah, je ne peux traduire par des mots combien je me sens impressionnée d’être là.

Les mikos sont des filles au service du sanctuaire, elles portent un hakama, large pantalon de couleur orange ici, une blouse d’une blancheur pure, un diadème doré sur leur chevelure qui doit rester longue et tenue en tresse dans une coiffe particulière. Leur mission est de danser pour implorer les kamis, elles sont deux aujourd’hui à nous charmer par leurs mouvements harmonieux et lents. Un tintement de plusieurs petites clochettes tandis que les fidèles s’inclinent vers le sol fait penser que d’une religion à une autre, on peut retrouver des similitudes. Chants et tambours clôturent ce moment magique, hors du temps pour moi. À la sortie un petit verre de saké ainsi que plusieurs cadeaux m’attendent; une plaquette porte-bonheur, du thé, des amulettes pour moi et ma famille, des sutras à méditer et non pas de l’eau bénite mais une jolie bouteille de saké!

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Miki ne peut comprendre combien cela me touche qu’elle m’ait ainsi donné la chance de vivre avec elle ce moment de recueillement. Le cadre, l’ambiance, l’espace, la résonance, le bruit des chasubles au sol, … créent une atmosphère qui inspirent la sérénité.

La traversée du parc permet de gentiment se réhabituer au monde extérieur, de reprendre sa place dans la foule vibrante de Omote-Sando. Miki cherche à me faire découvrir un plat japonais que je n’ai pas encore testé; ce seront les soba. Il s’agit d’une sorte de nouilles très populaires au Japon, elles sont préparées avec de la farine de sarrasin et se mangent dans un bol de bouillon chaud, du mentsuyu. Ah je savais qu’il y aurait un piège : faire passer des nouilles mouillées du bol à ma bouche avec deux baguettes! Mon amie est sympa, elle trouve que je m’en sors très bien et m’assure que je peux faire du bruit en les aspirant …

Une marche digestive nous amène de ce boulevard des boutiques de marque jusqu’au fameux carrefour de Shibuya. Je suis rassurée de me reconnaître en arrivant à l’approche de cette grande gare, j’avais quelque crainte qu’elle me lâche dans la ville et que le retour soit un peu compliqué. Son bureau se situe dans ce quartier qu’elle connaît super bien et elle m’emmène dans Hikarie, un building à l’architecture élevée, avec des blocs décalés, où à chaque étage des boutiques raffinées défilent sous mes mieux.

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Nous montons au Zen café pour déguster un thé vert traditionnel; il se prépare devant nous, avec de la poudre matcha soigneusement dosée, additionnée d’eau qui a cuit dans un chardon à l’ancienne et le tout battu avec un mini fouet rond de bambou. Les douceurs qui accompagnent ce thé dont l’apparence est plus proche d’une soupe, me plaisent plus si elles ont la consistance d’un biscuit sec. Le thé se hume et se boit en approchant le grand bol avec les deux mains; c’est bien ainsi que Tadashi nous l’avait montré.

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Dans ces centres commerciaux les étages en sous-sol sont toujours réservés à la nourriture, dont un étage complet pour les friandises qui sont présentées, vendues, emballées comme s’il s’agissait de bijoux! C’est incroyable, le nombre d’emballages et le soin apporté par les vendeuses pour les confectionner. Miki me fait goûter quelques-uns de ses favoris et oh surprise, la première petite galette fine sent très fort les crevettes. Je lui avoue que pour moi, les friandises doivent être sucrées et alors ce sera la pâte de haricots rouges qui domine les préparations. Et pourtant, que vois-je parmi les échoppes … un étalage de Pierre Marcolini!

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En traînant encore un peu seule dans Shibuya, je tombe également sur Lindt, sur Swatch, Zara, Disney et même sur Pronto (mais pas l’enseigne Suisse de la Coop). Je pense que ce serait très difficile de trouver une marque qui ne se trouve pas ici à Tokyo, ils ont tout. D’ailleurs nous pensions faire découvrir les stylos Faber-Castell à plusieurs de nos contacts et amis ici mais chez Itoya nous les avons vu largement représentés!

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Papotage entre une suissesse et une japonaise

Aujourd’hui je retrouve Sheena, une amie rencontrée l’an dernier; elle était l’interprète de Yves pour une de ses conférences et nous sommes toujours restées en contact. Sa situation a changé; elle est enceinte, elle a dû interrompre ses activités professionnelles et ils ont déménagé la semaine dernière. Ils se sont rapprochés de la belle-maman, ce qui est fréquent encore ici au Japon, même si celle-ci a une forte activité et ne pourra pas s’occuper du bébé. Mon amie pense rester une année à la maison à apprendre son métier de maman, c’est ainsi qu’elle le présente.

Elle a la trentaine, tout comme Benoit rencontré hier; elle est pure japonaise alors que lui est français installé ici et c’est amusant d’entendre la différence d’approche et d’analyse de la vie japonaise. Sheena a voyagé, elle a étudié en Californie pour son Master et a passé plusieurs mois en Europe. Même si elle reconnaît les avantages de la sécurité, du sens du service, de la propreté de son pays elle voit l’Europe comme un espace où la liberté est plus grande, où les gens prennent le plaisir de vivre, d’apprécier la nature. Elle rêve de grands espaces sans beaucoup de monde – tout l’opposé de Tokyo, sa ville de résidence.

J’aime l’idée qu’elle ne trouve pas d’explication logique au fait que les rues n’ont pas toutes un nom et qu’elles se tortillent; elle me confirme que c’est tout autant compliqué pour les japonais. Elle a souvent recours au téléphone si elle va à telle adresse, elle appelle dès qu’elle est proche de son point de chute et demande qu’on vienne la chercher à telle enseigne de Konbini par exemple! C’est un comble … son explication serait la reconstruction tous azimuts, sans plan global, presque dans l’anarchie, après les gros bombardements de 1945 et c’est depuis lors aussi que la verdure a disparu du paysage de Tokyo. Il est vrai que Kyoto, préservée par la guerre est une ville plus verte et dont les rues sont alignées à l’équerre. La tradition, les origines pèsent fortement sur une personne, je pense que sa vie restera par ici et je lui souhaite des voyages à la mesure de ses rêves.

Elle s’ennuie chez elle, ce retrait forcé du travail perturbe sa vision et ainsi notre rencontre tombe à point; moi aussi je suis ravie de pouvoir échanger avec une amie, tout-à-fait librement. Nous sommes deux bavardes et la journée passe à toute vitesse; elle sait combien j’attends la floraison des cerisiers et c’est d’ailleurs elle qui m’a envoyé en mars dernier une superbe photo toute en fleurs et en rose! Nous nous baladons dans le parc Ueno, un quartier traditionnel qu’elle aime particulièrement, où elle a vécu. Je lui fais découvrir les premiers arbres en fleurs à la base du parc; la température est tellement douce aujourd’hui, il y a du monde de sortie et elle s’en étonne elle aussi. C’est presque comme un jour de week-end. Dans l’allée principale, les agents ont dressé les cordes pour délimiter les zones latérales où les gens vont venir célébrer Sakura. Ils s’installent sur une toile bleue, font la fête à manger, à écouter de la musique et à boire; Kato me dira par la suite que c’est le seul parc de Tokyo où sont autorisées ces retrouvailles joyeuses, à même le sol et certains groupes se lèvent tôt pour réserver leur place. Ce n’était donc pas un mythe ce Cherry Blossom japonais … je crains toutefois de manquer le pic des festivités. Leur hiver fut exceptionnellement froid, avec des quantités de neige comme jamais vu et le printemps s’est fait un peu plus attendre.

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Je me sens bien habituée dans mon quartier, les magasins n’ont plus guère de secrets, je sais où trouver ce que je cherche pour mes repas et je papillonne de l’un à l’autre. Pourtant chaque jour je découvre une nouveauté; un magasin ‘tout à 100 yens’ (comme les one dollar) ou une galerie de boutiques très sympa juste sous la ligne de train Yamanote – aucun espace n’est perdu et ça se remarque tout au long des rails surélevés dans notre Ku. Je trouve toujours aussi bizarre dans le paysage urbain et compliqué pour les opérateurs, ces poteaux électriques aux fils tortillés dans tous les sens. Et pourquoi donc, dans les supermarchés, le sel et le sucre sont-ils voisins dans les rayonnages tout comme les marshmallows, les chocolats avec les chips – cela ne facilite pas mes choix!

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Retrouvailles fort agréables avec Benoit

Voici notre dernière semaine qui commence et l’agenda des rencontres s’est bien rempli. A Akihabara, nous retrouvons Benoit, qui a été notre guide si précieux lors du premier séjour à Tokyo. A l’époque il lançait un business de vente de friandises japonaises sur Internet, le succès est monté très vite et très fort; il a des clients en Europe, aux États-Unis, en Australie et ne sait presque plus où donner de la tête.

Il nous emmène dans un restaurant de quartier où les gens font leur courte pause de midi; heureusement qu’il est avec nous pour choisir parmi les trois plats du jour, seulement écrits en japonais. Lui-même n’est pas trop sûr de ce qui nous attend, ce n’est pas peu dire … et cela nous parait invraisemblable de bien manger pour moins de 15 Fs pour les trois!

Nous avons un vrai plaisir à l’entendre raconter ses aventures et principalement son nouveau projet de construction. Ils ont acquis une concession sur un terrain où leur future maison verra le jour cet automne. Nous sommes surpris de la vitesse de réalisation; quatre mois suffiront entre le début des travaux et l’emménagement. Des chambres d’hôtes sont prévues sur un des trois étages, qui sait si un jour nous serons ses invités. Il nous explique le temps qu’ils passent dans ce tout grand magasin pour choisir les finitions et le plaisir qu’il y prend; les gadgets dernier cri sont parfois abordables et ils ont par exemple craqué pour des toilettes, dont le couvercle se lève automatiquement et que l’on peut gérer avec son smart phone! Je n’ai pas trop bien compris l’avantage – lui peut-être pas non plus – mais c’est la pointe de la technologie, pour suivre entre autre la consommation.

Il nous détaille les plans qu’il a justement emportés avec lui et ce sera une joie pour nous de voir un jour cette réalisation. C’est une entreprise générale qui s’occupe de tout, les gens ne sont pas habitués à bricoler eux-mêmes pour terminer les aménagements, semble t’il; il nous dit même ne pas savoir où trouver un magasin style brico. La notion de service est très présente au Japon, il en va de même pour tout déménagement. Notre amie Sheena vient de changer d’appartement et elle n’a rien fait elle-même; cela existe évidement chez nous aussi mais le prix est souvent dissuasif.

Et Benoit nous explique qu’ils travaillent tant tous les deux qu’ils ne prennent pas le temps d’aller au supermarché et cuisiner; ils vont chercher des plats préparés, qui peuvent être très variés ou alors ils se font livrer et déposent ensuite les plats vides devant leur porte – tout est super bien organisé, tout fonctionne et la ponctualité est un de leurs points forts. Il travaille énormément avec la poste pour son commerce de bonbons, que ce soit pour son approvisionnement ou pour envoyer ses commandes; il ne doit en général par se déplacer, ils viennent apporter et chercher chez lui et … la poste travaille 7 jours sur 7, comme les magasins.

Les dépanneurs, appelés ici Konbini, sont nombreux et ouverts toute la nuit; on comprend mieux l’étonnement d’un japonais qui se retrouve un samedi à Zurich avec les magasins qui ferment leurs portes à 15h. La notion de service est également visible par tout le personnel qui gravite pour faciliter la vie, dans les magasins, dans les gares et les transports. Cela m’avait déjà frappée à Singapour, il n’y a pas de job dégradant et si quelqu’un est là juste pour vous ouvrir la porte à l’entrée d’un commerce, l’accueil et le sourire sont vraiment appréciés (le taux de chômage avoisine ici les 5%).

Leur approche de la vie et du monde du travail est totalement différente de ce que nous connaissons en Europe. Les japonais privilégiés ont seulement deux semaines de vacances sur une année et certains ne font quasi pas la différence entre semaine et week-end. Yves a rencontré plusieurs personnes qui en plus de leur job plein temps, organisent des séminaires en soirée ou le samedi – juste pour le plaisir ? ou parce que être actif fait partie de leurs habitudes. Les personnes à l’âge de la retraite (qui passe actuellement de 60 à 65 ans) ne s’arrêtent pas non plus, on les voit un peu partout dans les services qui sont offerts. Un des grands sujets de préoccupation est par contre le vieillissement de la population et la baisse de natalité; Yves l’a souvent ressenti dans les discussions avec les hommes d’affaires qu’il a rencontrés et les conférences auxquelles il a assisté. Cela se traduit en cette période par un fort engouement pour tout ce qui touche l’innovation et les séminaires tournent souvent autour de ce sujet.

Cette énergie débordante se traduit, de façon anecdotique, aussi dans leur comportement durant les quelques jours de vacances qu’ils s’octroient. Benoit nous annonce qu’il part en famille trois jours à Okinawa (première pause depuis plus d’une année) mais que ce n’est pas pour s’étendre sur une plage … mon épouse est japonaise, nous dit-il, elle a prévu un programme de visites et d’activités pour chaque journée. Et c’est là que je comprends pourquoi les horaires de petit-déjeuner à Hakone ou Takayama se terminaient à 8 heures; il n’y a pas de temps à perdre, les heures de vacances sont trop précieuses que pour être consommées oisivement.

Mais notre ami apprécie énormément son mode de vie ici, ne se voit pas revenir en France qu’il trouve trop chaotique et sale; sa dernière expérience dans la capitale avec les ascenseurs en panne, les grèves, les ordures qui débordent sur les trottoirs, les portiques du métro trop étroits pour la poussette du bébé l’en ont définitivement dissuadé. De plus il aime ce monde fou des mangas qui est un véritable phénomène de société. Ce n’est pas facile à comprendre pour nous, cet engouement, ce débordement d’un monde virtuel créé autour de personnages dont l’importance est inimaginable dans la vie de nombreux japonais, que l’on nomme otaku. Les mangas écrits bien sûr mais aussi tout ce qui en découle avec les séries télé, les jeux vidéos, les figurines et d’autres multiples objets à collectionner. La vente de CDs de musique n’a pas fléchi ici, les japonais ne s’amusent pas à downloader leurs titres préférés car en achetant le CD ils auront des petits avantages comme des réductions sur certains gadgets ou la possibilité de voter pour leur chanteuse favorite de AKB48 (et il existe de nombreux autres groupes).

Les nouveautés sortent chaque semaine et créent un commerce fou, pour toute tranche d’âge et de niveau de la société. J’ai même vu des boîtes de biscuits à l’effigie de héros de mangas et je parle des biscuits et non de la boîte seulement. Personnellement je suis fascinée par ces visages aux grands yeux, au sourire bon enfant, ces affiches colorées et je me plais à me balader dans Akihabara, tout en écoutant Benoit m’en détailler l’extravagance. En fin de compte c’est peut-être une rupture radicale avec le monde tellement strict du boulot, un monde artificiel qui tranche totalement, qui permet de rêver, de s’identifier à leurs héros … Comment expliquer que ces hommes d’affaires, en complet trois pièces, se retrouvent ici à fréquenter les maid-cafés, entourés de jeunes filles habillées en soubrettes? Le plus populaire est le Maidreamin où une de ces maids, depuis le balcon appelle les clients de sa voix aiguë au micro. Un soir en rentrant par une rue animée sous Ueno, nous avons pu vérifier une fois de plus qu’après leur travail, les hommes se retrouvent pour boire un verre, bière ou saké et qu’ils sont vite très très joyeux!

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Bel après-midi à Yokohama

Yokohama est la deuxième ville du Japon en terme du nombre d’habitants; on en compte 3,7 millions et le trajet en train depuis Tokyo nous montre que les deux agglomérations sont presque indissociables. Elle se situe dans la baie de Tokyo et son développement résulte de son importante activité portuaire. Au milieu du 19ième siècle, le dernier des shoguns avait choisi Yokohama comme l’un des cinq ports qui ouvrait son commerce avec les autres pays, pour la soie et le thé notamment. Il devient rapidement le premier port international au Japon mais le gros tremblement de terre de 1923 causa beaucoup de dégâts et les bombardements de la seconde guerre mondiale ne les aida pas. Ils ont remonté la pente, grâce en partie à la forte immigration de chinois opposants à leur régime, qui ont trouvé refuge ici depuis 1863.

Chinatown est l’une des plus fortes communautés chinoises au Japon. Le quartier est délimité par une dizaines de portes très typiques et une fois franchie une de ses portes, on pénètre dans un monde de ruelles colorées et aux odeurs de nourriture. De nombreux restaurants proposent de la cuisine authentique chinoise et nous nous laissons entraîner vers une affiche montrant un beau canard laqué. De suite nous reconnaissons l’ambiance qui n’est plus celle du Japon – moins de service, pas de bac où déposer sac et manteau, les verres sont encore mouillés de l’eau de lavage et je ne vous parle pas des toilettes. Nous comprenons que le menu est à un prix forfaitaire, que l’on peut choisir tout ce que l’on veut sur la carte et tout est excellent, les raviolis frits ou transparents, le poisson aigre-doux, la peau du canard laqué enroulée dans les fines crêpes. Et voici un avant-goût de ce que nous retrouverons dans une semaine à Singapour!

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Il est toujours agréable de faire une balade en bateau mouche et c’est ainsi que nous avons rejoint le parc Yamashita depuis notre arrivée à la gare. Ce parc offre une jolie balade au bord de l’eau, avant notre incursion dans Chinatown; il commémore les 40’000 morts de Yokohama lors du tremblement de terre et attire les habitants de la ville le week-end. Quel monde en effet sur ces quais, la vue est très belle, le ciel est bleu, le pont à haubans qui enjambe la baie est magnifique.

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Yokohama est également un centre important pour les croisières de passagers, son terminal international, Ôsanbashi a été réaménagé en 2002 par un cabinet d’architectes londoniens FOA qui a remporté le concours lancé en 1995. La réalisation est spectaculaire, le terminal mesure 430 mètres de long, compte deux niveaux au-dessus de la mer et le toit aux formes courbes a été créé dans le but d’attirer les promeneurs. L’espace intérieur est géant, sans piliers et aujourd’hui, pour la fête du printemps, nous avons la chance d’y écouter au passage un concert classique. C’est immense, le terminal peut accueillir de deux à quatre gros paquebots en même temps.

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Ensuite sur une petite presqu’île, la promenade nous amène vers une autre animation : un circuit miniature de formule 1 pour des voitures télécommandées. C’est amusant et les concurrents nous paraissent très adroits. Deux anciens entrepôts en briques rouges sont aménagés en centre commercial, avec des boutiques au cachet vraiment superbe; nous nous frayons un passage dans la foule, les photos ne sont pas autorisées et nous faisons une petite pause au troisième étage dans un bar très design.

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La promenade Kishamichi, sur d’anciens rails de train et bordée d’eau des deux côtés nous amène à Minato Mirai 21. C’est le nouveau centre financier et commercial, dont la ville s’enorgueillit; ils l’appellent aussi le Port du Futur et il a été construit sur une zone en partie reprise sur la mer. Un parc d’attractions attire les familles et à l’entrée, le superbe quatre-mâts, Nippon Maru, en service jusqu’en 1984 comme bateau école, fait partie aujourd’hui du Musée de la Marine. Le quartier est surmonté d’immeubles très hauts, dont l’hôtel Intercontinental en forme de demi-lune et la tour très carrée, LandMark Tower de 70 étages, qui était la plus haute du Japon jusqu’à la construction de la Skytree de Tokyo.

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Ici ce ne sont que centres commerciaux gigantesques et flamboyants de marbre, avec des corridors à l’infini, des escalators dans tous les sens. L’on passe d’une tour à une autre et c’est reparti pour des étages de boutiques sans fin; de plus, contrairement à d’autres centres commerciaux luxueux, les japonais font vraiment ici des emplettes – un bain de foule assuré avant de reprendre un train direct sur Tokyo et retrouver la quiétude de notre quartier de Yushima.

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Le quartier de Hongo

Une petite sortie aujourd’hui dans le quartier de Hongo où se trouve l’université de Tokyo. Entourée d’un mur d’enceinte, elle se présente comme une très grande concentration de bâtiments, sans réelle homogénéité d’architecture. Une des trois ou quatre portes d’accès est une porte laquée rouge qui est classée site historique, datant d’avant l’université et ayant pour origine la célébration du mariage de la fille du onzième shogun. Yves me dit qu’il y a 150 bâtiments répertoriés et peu d’entre eux portent un nom traduit en anglais – je me demande vraiment comment il a pu repérer le sien. L’université accueille quand même des étudiants étrangers et dans la faculté ISchool, un programme d’été est enseigné en anglais, justement sur l’Innovation.

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La faculté d’ingénieurs est réputée et dans un hall, des étudiants de robotique sont affairés autour de la réalisation d’une machine qui semble très complexe. Il y a peu d’étudiants pour l’instant, c’est la pause entre les semestres et ce sera la semaine prochaine que la foule des jeunes resurgira. L’université compte quelques 28’000 étudiants, elle est très réputée en Asie; elle fut créée en 1877 et est couramment abrégée sous le nom de Tōdai.

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Je peux imaginer que l’université a grossi au fil du temps et qu’il leur a fallu de nouveaux espaces; le choix semble avoir été de construire en hauteur et par-dessus d’anciens bâtiments et cela donne un mélange ancien-moderne parfois spectaculaire. À un endroit, d’énormes pieux soutiennent une construction moderne qui recouvre un vieil immeuble de briques rouges. Cela ressemble un peu à ce que nous avons vu à Toronto avec le Ontario College of Art and Design, qui était plus coloré et aéré.

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Un petit musée sur les mangas, Yayoi yumeji museum, retient notre attention, l’affiche est attirante mais la visite ne permet que d’admirer de superbes dessins et croquis, sans aucune explication en anglais … ah ah, c’est seulement à la sortie, au petit magasin que je trouve un ouvrage où le nom de l’artiste est mentionné en anglais; il s’agit de Hikozo Ito qui est mort centenaire en 2004. Même sur Internet, je ne trouverai aucun article parlant de lui et pourtant ses dessins sont fascinants.

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En rentrant par les ruelles, je ne m’étonne plus de dénicher, entre des logements, un temple tout beau et traditionnel. Et la belle surprise est de découvrir dans un magnifique ciel bleu, les premiers cerisiers éclatant de fleurs roses à l’entrée de Ueno Park. C’est incroyable l’importance de cet événement pour les japonais qui s’y arrêtent pour quelques photos.

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