Blog d'Isabelle

Journal d'une Lausannoise en Asie, Australie et Amérique latine


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Qui dit Canada, dit ses lacs et ses kayaks

La nuit a été délicieuse dans cet endroit magique et paisible. Et nous retrouvons la vue du lac au lever du jour autour d’un petit-déjeuner copieux. Suzanne et Roger nous donnent de nombreux conseils et encore des endroits à découvrir; ce sera pour l’année prochaine. Nous faisons une balade à pied dans les alentours, vers le Lac Noir, le petit voisin du Lac Clair. Ils y connaissent un chalet qui se loue à des vacanciers … oh là, comme je m’y vois déjà bien!

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L’heure est venue de nous dire au revoir, pour longtemps sans doute et selon les suggestions de Suzanne, nous changeons un peu d’itinéraire pour le retour. Le Chemin du Lac des Îles, avec ses jolies demeures imposantes, nous amène à Entrelacs, une localité qui porte son nom à merveille. A Esterel ensuite, nous faisons le crochet pour voir à quoi ressemblait une des réalisations immobilières du Baron Empain. C’est dans les années 1936-1938 que le baron Louis Empain fit construire ces bâtiments à l’architecture particulière et certainement futuriste pour l’époque. La guerre a quelque peu freiné ses ambitieux projets immobiliers mais il fit quand même construire de nombreux édifices sur le pourtour du Lac Masson. Il nomma le domaine ‘Esterel‘ en l’honneur de la petite localité sur la côte française et qui signifie en patois ‘beau ciel étoilé‘.

Son objectif est de trancher avec le style romantique historique des Hôtels de Tadoussac, du Manoir Richelieu, du Château Montebello pour offrir à sa clientèle une modernité chic et européenne. Il y aura des hôtels, perchés sur la montagne de la Pointe Bleue mais aussi un centre commercial bâti sur pilotis en forme de rotonde, avec cinémas, dancings, boutiques et des écuries ainsi que des résidences secondaires, en rondins, sobres et qui se fondent dans le paysage. C’est l’architecte belge Courtens qui est intervenu dans la plupart des constructions du domaine. Malheureusement au cours de la guerre, ses bâtiments seront réquisitionnés pour y installer des casernes et le baron finira par vendre tous ses biens, qui deviendront maison de convalescence, résidence pour personnes âgées ou même Hôtel de Ville. Ce dernier, l’ancien centre commercial avec la rotonde, nous semble laissé à l’abandon et suscite des discussions entre les promoteurs et les hommes politiques de la région. C’est une aide de l’état qui pourrait lui redonner sa flamboyance d’antan, peut-on lire.

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Je dirige ensuite mon chauffeur vers un hôtel restaurant au bord du lac Dupuis … une excellente intuition. La terrasse est idéale pour un déjeuner, avec vue sur un paysage reposant et enchanteur. Sur ce lac tortueux nous regardons les bateaux, les pédalos, les kayaks, les paddles. Et alors que je crois Yves préoccupé par une nouvelle qui le perturbe, il a en fait réservé une chambre pour la nuit! Quel cadeau!

L’hôtel est composé de deux ailes : le côté Évolution, qui date de 1953 et qui fut entièrement rénové il y a trois ans et le côté Émotion, une nouvelle construction inaugurée en décembre dernier. Le concept est d’aménager les chambres comme des suites, design, avec coin cuisine, salon et terrasse; elles ont chacune un propriétaire qui est prioritaire pour l’occuper, et en dehors c’est sous gestion hôtelière. C’est vraiment superbe, calme et notre vue depuis le dernier étage est apaisante.

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Nous resterons ‘fit‘ car l’ascenseur est en panne. De plus, nous nous lançons dans une randonnée en kayak double, sur ce lac Dupuis; il s’agit de faire attention aux petites îles et aux rochers. C’est très amusant et physique pour les bras … nous nous faisons parfois secouer par la vague de poupe d’un plus gros bateau à moteur, nous traversons un tapis de nénuphars. Isabelle perturbe pas mal son mari, elle est difficile à suivre car son rythme est loin d’être régulier – un coup à droite, deux à gauche! Nous nous sentons à présent de vrais canadiens; tout le monde nous parle ici de kayak, un sport vraiment proche de la nature. La fin de journée est douce, calme, inondée de quiétude.

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Chez Suzanne et Roger à Ste-Marguerite-du-Lac-Masson

Il fait beau et chaud ce mercredi pour notre excursion vers Les Laurentides. C’est en voulant payer la location de la voiture que nous apprenons qu’une de nos cartes a été bloquée car utilisée en Angleterre. Nous sommes de grands voyageurs mais ce n’est pas nous qui avons payé des fruits et légumes avec la carte. La fille de chez Avis est patiente et fort sympathique; ‘nous avons droit à une voiture de ministre’, nous dit-elle … une Chrysler noire toute neuve. Nous allons faire également nos premières expériences cette semaine avec un GPS; nous avons longtemps résisté à cette technologie, que je trouverai finalement très pratique.

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La route se passe facilement jusque Ste-Marguerite-du-Lac-Masson, avec des paysages verts et vallonnés comme pour aller au Mont-Tremblant. Nous aurions aimé prendre le lunch au fameux Bistro de Champlain, réputé pour sa cave à vin extraordinaire mais il est fermé; il est pourtant tellement joli. En bordure du lac, nous nous installons à l’ombre sur la terrasse du Marina pour de très bonnes côtes levées. Le décor est superbe, un vrai lac canadien aux rives sauvages, sur lequel se croisent pédalos, voiliers, petits bateaux de location.

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Nous ne sommes qu’à dix kilomètres de notre destination, le chalet de Suzanne et Roger; la carte montre plus de lacs que de routes – nombreuses sont celles qui se terminent en cul-de-sac, devant un lac. On dit ici que c’est le pays où il y a plus de lacs que d’habitants!

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Madame Garmin – dont on regrette presque qu’elle n’ait pas l’accent québécois – ne se perd pas et nous amène à la bonne adresse. La dernière partie du parcours est un chemin de terre et cela nous rappelle notre arrivée à Hemlock, avec les garçons il y a dix ans.

L’accueil est très chaleureux et joyeux chez la collègue que Yves connaît depuis longtemps. Le chalet et un petit bijou, qui surplombe le Lac Clair; on y descend par un escalier pour s’installer dans les chaises longues sur leur ponton privé. Woah, que c’est beau, que c’est calme, que c’est relaxant! Rien de tel pour déconnecter, écouter le silence, s’imprégner et certainement s’inspirer de la nature.

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Ils traversent très souvent à la nage ou en kayak, le lac qui aurait vingt-six degrés et où est interdit tout moteur. Une cinquantaine de chalets seulement bordent l’eau, souvent bien dissimulés dans la végétation.

On prend la vie du bon côté ici à Québec, l’apéro peut commencer dès 16 heures … nous discutons, faisant plus ample connaissance. Leurs deux filles habitent Vancouver, une ville qu’ils aiment autant que nous. Roger nous parle de sa traversée du Canada en vélo, depuis Vancouver jusque Montréal en cinquante jours, avec un ami alors que Suzanne suivait avec le camper. Une jolie aventure qu’il aimerait ‘terminer‘ avec la portion jusque Halifax tout à l’Est. Des centaines de photos – une tous les dix kilomètres – immortalisent cet exploit. Ils ont dû changer une fois leur chaîne et lui n’a eu qu’une seule crevaison sur ces 5’100 kilomètres parcourus, sans chute, sans souci de santé, sans insolation … magnifique!

Le vent soudain se lève et la pluie d’orage nous pousse à nous replier vers le chalet. J’admire sur leur terrasse les chaises Adirondack et Roger m’explique qu’il les a achetées en kit et montées lui-même; elles sont si belles et confortables.

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Nous préparons sans stress un bon souper – avec du saumon au grill, cuit sur une planche de cèdre – que nous prenons sur la terrasse couverte et entourée de moustiquaire. En effet la chaleur et l’humidité sont un milieu propice aux maringouins, comme on les appelle ici. L’hiver, des fenêtres en Plexi remplacent les moustiquaires et ils peuvent séjourner dans leur véranda avec vingt degrés alors qu’il en fait moins trente dehors. Ces petits lacs gèlent, se recouvrent d’une bonne couche de neige et les riverains y font de la luge, de la raquette, du ski de fond. Ce paysage-là doit également être fantastique. La soirée se prolonge bien tard autour de nos discussions sur les voyages, la famille et l’éducation.

Le lac s’anime de petites vagues sous l’effet de l’orage puis se calme à nouveau, le jour tombe avec un superbe coucher de soleil rouge, le cri des huarts – ces canards que l’on trouve sur les anciens billets de vingt dollars – nous rappelle que la nature est habitée et le reflet de la lune sur l’eau laisse rêveur …

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