Blog d'Isabelle

Journal d'une Lausannoise en Asie, Australie et Amérique latine


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Le Palais Gyeongbokgung et rencontre avec JP Gauthier

Lors de notre précédente visite de Séoul en janvier 2013, la forte pluie et le froid du dernier jour m’avaient fait renoncer à la visite du Palais Gyeongbok. Ce matin, je me mets en marche dans sa direction, je me repère facilement jusque la rivière Cheonggyecheon qui a été recouverte par une autoroute dans le passé et a revu le jour, en contrebas des avenues – une jolie promenade insolite. Sur mon chemin, je fais une courte visite au centre bouddhique et au temple Jogyesa dont les nombreuses décorations en papiers de toutes les couleurs, font penser à une fête que l’on y célèbre ces jours.

Le palais royal Gyeongbokgung date du quatorzième siècle, à la fondation de la dynastie Joseon. Un très long mur d’enceinte entoure cette propriété qui nous révèle encore la splendeur et de cette résidence. Les portes, les cours se succèdent en alignement, jusqu’à plusieurs palais et la salle du trône où se réglaient les affaires du pays puis les bureaux et résidences du roi. L’architecture des toitures, avec leurs tuiles d’arêtes en forme de figurines animales protectrices, les sous-toits sculptés en bois et peints dans les couleurs vert/bleu/orange, les cheminées en briques à l’arrière, les pavillons pour les banquets, les étangs, les arbres en fleurs … tout y est pour permettre de plonger dans le passé – certaines jeunes filles se sont d’ailleurs parées de jolies robes de princesses. Et pour ajouter au folklore, des gardes sont de piquet à l’entrée principale sur les remparts, revêtant les costumes d’époque et jouant la relève en musique.

En partant ce matin, je suis passée au restaurant Arirang réserver une table pour notre lunch. C’est une adresse dont nous avions conservé le souvenir excellent d’un repas barbecue coréen, cuisiné à notre table, avec le parfum des sauces, la grande variété de légumes et la viande tellement tendre qui se grille sur un foyer de charbon fumant.

J’emmène alors Yves au DDP; il reconnaît de suite le côté majestueux de ce centre du Design, et aussi la folie des boutiques de gadgets et d’objets d’art. Nous ne serons pas déçus non plus par l’exposition Jean-Paul Gaultier; exposition créée à Montréal avec le Musée des Beaux Arts et en collaboration avec la Compagnie de théâtre UBU – elle a voyagé dans le monde et c’est ici à Séoul, la douzième et dernière étape de la tournée. La présentation est superbe et très surprenante; les mannequins « artificiels » semblent tellement vivants … ils bougent sur un plateau de défilé, ils parlent, font des mimiques ou des sourires, nous suivent des yeux. Et qui plus est, JP Gaultier s’exprime ainsi aux visiteurs ébahis, à ses admirateurs, en français ! Plusieurs salles sont aménagées, présentant de grandes étapes de sa carrière (sa première collection date de 1976) et les visions originales, extravagantes, de ce créateur de mode mondialement connu. C’est fabuleux! Merci à Emilien qui me l’a suggéré, en lisant mon message sur Facebook le jour de notre départ de Suisse, et où je mentionnais nos étapes de visites.

Le coréen est moins timide que le japonais, nous semble-t-il, il engage plus vite la conversation avec nous et c’est ainsi qu’en voulant quitter l’hôtel pour prendre un taxi vers l’aéroport, un hôte du Westin nous suggère le train rapide pour Gimpo (je ne l’avais pas vu mentionné dans mes guides ni sur les sites internet). L’idée est très bonne, nous rejoignons le Terminal international bien plus rapidement qu’en arrivant hier avec le bus navette pour les hôtels.

C’est encore avec ANA que nous volons pour rentrer chez nous, le « chez nous » de Yushima à Tokyo. La compagnie japonaise est vraiment très très bien, les hôtesses très souriantes et serviables et ici aussi, l’une d’elle est coréenne et se met à échanger avec nous … les japonaises sont nettement plus discrètes et je pense que c’est dû au frein de la langue. Notre vol se passe dans un ciel de nuit noire et donc pas de Fuji-san à l’horizon; nous atterrissons à Haneda à 22h15 et reprenons notre monorail puis la ligne du train. Quelle n’est pas notre surprise de voir encore autant de monde dans les transports … et principalement des hommes qui rentrent du travail, toujours en costume, cravate et avec leur mallette … il est minuit et les trains sont bien remplis !


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Le DDP à Séoul

Le réveil sonne à 5h30, c’est parti en train sur la Yamanote line puis en monorail jusqu’à l’aéroport de Haneda pour notre vol vers la Corée. Maman doit bien se demander pourquoi j’ai choisi un vol si tôt le matin, qui devra la tenir éveillée durant sa nuit si elle veut nous suivre … J’ai la chance d’être assise du bon côté de l’avion pour admirer le Mont Fuji, qui se cachait hier comme un timide – je le vois de près il me semble et c’est encore plus merveilleux que c’était inattendu pour moi. C’est un peu comme survoler le Mont Blanc quand on décolle de Genève.

Il n’est pas si facile que cela de repasser à l’anglais pour le « bonjour » et le « merci », que l’on sort en japonais à longueur de journée, c’en est devenu un réflexe. Je serai surprise par contre lorsque quelqu’un me dira parfois « konnichiwa » ici à Séoul, aurais-je pris l’apparence d’une japonaise ?

La monnaie a changé; le facteur 100 au Japon par rapport au franc suisse passe à un coefficient de 1’000; et c’est ainsi que Thomas trouvera cher mon superbe gâteau en pièce montée de macarons tout roses à plus de deux millions de wons (même en enlevant trois zéros, cela reste un beau dessert !). Et pourtant la vie ici me paraît moins chère. De plus c’est la forte période des soldes chez LOTTE; et cela ne se remarque pas seulement aux grandes affiches mais aussi à la quantité d’autocars amenant des chinois, qui rentreront chez eux avec vraiment beaucoup d’emplettes. Ils sont connus pour ces déplacements en masse, ici en Corée, mais aussi au Japon – on nous en avait parlé à Kyoto et on les repère aisément.

Voici que nous retrouvons des prises européennes et la conduite à droite – non, nous n’envisageons pas louer une voiture, par contre je vais me cogner à plusieurs piétons sur les trottoirs. Les bonnes adresses, je les retiens et c’est ainsi que nous logeons au Westin Chosun, situation bien centrale pour la ville touristique, commerçante et des affaires.

La découverte du DDP – officiellement Dongdaemun Design Plaza et plus poétiquement pour Dream Design and Play – me laisse baba d’admiration. À l’emplacement d’un ancien stade, le complexe regroupe des salles de spectacles, d’expositions, des musées, des commerces, des espaces pour laisser se développer les imaginations. Il est impossible de rendre compte avec des photos de l’ensemble de la structure, dessinée par la célèbre Zaha Hadid. Cette architecte anglo-irakienne a conçu ici un bâtiment aux formes arrondies, aux longs corridors tout blancs qui laissent le visiteur rêveur. Elle a quitté ce monde le 31 du mois dernier; ce DDP fut inauguré en 2014, cinq années après le début du projet. Lors de la démolition du stade pour lancer les fondations, des fouilles archéologiques sont apparues et elle ont été intégrées parfaitement dans le décor.

Plusieurs espaces du Design Lab sont destinés aux enfants, une garderie, des magasins de jouets ou d’objets 3D révélant la créativité innovante. Je vais passer un temps assez long à me faire punition : comment résister à toutes ces choses magnifiques, magiques, utiles ou futiles … qui sont proposées dans ce magasin trop tentant pour moi ?

Puis, quand de ma chambre, j’aperçois le soleil orange se coucher derrière la montagne, je vais me reprendre un bain de foule dans l’atmosphère vibrante du marché de nuit. Tous les magasins sont ouverts et les vendeuses sont très accrocheuses; les échoppes sur la rue (surtout de la nourriture) s’ajoutent à tous ces commerces (beaucoup de cosmétique …) et c’est la folie : il fait clair comme en plein jour et les wons se dépensent par milliers !


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De Séoul à Tokyo

Lors du dernier petit-déjeuner à l’hôtel, je me fais remarquer par les dames à l’accueil du lounge parce que je me présente avec les pantoufles de la chambre – comme chaque matin d’ailleurs – mais ça ne se fait pas, je pourrais glisser ! La honte pour moi, même si elle me l’a dit avec le sourire.
Je prépare la valise tandis que Yves répond à de nombreux mails suite à sa présentation d’hier soir; les insistances pour qu’il revienne sont fortes, youpie!

De notre chambre, je ne vois encore que des parapluies qui avancent dans les rues; nous attendons l’heure limite du check-out pour sortir nous balader quand même. Proche de City Hall, nous visitons DeokSuGung, le Palais de la longévité, renommé ainsi par le roi Sunjong au début du vingtième siècle, après l’abdication forcée par les japonais de son père le roi Gojong. Le palace est ainsi devenu le siège symbolique de la Corée moderne, le centre du nouveau Séoul. Nous franchissons l’imposante et célèbre Gate Daehanmun, porte de la prospérité pour la nouvelle capitale Hanyang – l’ancien nom de Séoul. Yves est content d’entrer dans un de ces palais coréens, et comparer avec ceux que nous avons visités en Chine. Il trouve les même ressemblances que moi-même hier, avec toutefois plus de sobriété et je suis explique quelques symboles et éléments historiques retenus de ma visite guidée. Outre les pavillons anciens, sont construits dans ce parc des bâtiments datant du début du vingtième siècle, reflétant le désir de modernisme de la nation. Ils abritent de nos jours des départements gouvernementaux et un musée d’art. Le temps est vraiment triste, la relève de la garde est même supprimée pour cause de mauvais temps, indique un panneau … et il n’y a d’ailleurs aucun garde.
DeokSuGung DeokSuGung DeokSuGung DeokSuGung DeokSuGung DeokSuGung DeokSuGung DeokSuGung DeokSuGung DeokSuGung IMG_7705

Nous remontons l’avenue vers la place colossale Gwanghwamun et au fond GyongBokGung entouré par un énorme mur de briques claires. Nous admirons ici les gardes au piquet, devant la porte principale du même nom que la place. Ils revêtent des habits d’époque, de la tête aux pieds et restent impassibles devant les touristes qui les dévisagent et les prennent en photo. C’est ce palais qui présente un plan et une architecture semblables à la Cité Interdite, en moins prestigieux et l’on peut voir en enfilade les portes, les pavillons et le sommet d’une pagode. La visite serait trop longue pour aujourd’hui et cette météo humide et glaciale nous incite plutôt à rebrousser chemin, rentrer prendre le taxi à l’hôtel vers l’aéroport. Ce matin une hôtesse s’est adressée à nous en français et avec un accent belge prononcé … elle a étudié et travaillé huit ans à Bruxelles! Ce n’est pas évident de se retrouver ici, dit-elle, dans un système où la hiérarchie entre collègues est aussi stricte.
Lire dehors sous la pluie ! Porte du Palais IMG_7712 IMG_7715 IMG_7718 IMG_7720

C’est de l’autre aéroport, Gimpo, que nous prenons notre vol pour Tokyo. Les aéroports nous semblent tous très vastes et bien organisés, les files d’attente sont minimes à tous les postes. Ainsi nous avons bien le temps pour un lunch avec un repas typiquement coréen, un peu comme celui d’hier et nous aimons, même sans trop bien savoir ce que nous dégustons – peu d’anglais à nouveau.
C’est un Boeing 747 de Korean Airlines qui nous emporte pour deux heures de vol, avec le service souriant de jolies hôtesses élégamment vêtues de tailleurs crème et tilleul. Yves regarde un film tout en réfléchissant aux nombreuses conférences à venir tandis que je rédige et somnole un tant soit peu.
Aéroport de Gimpo

Tokyo, 18h30 par 8 degrés … nous voici! C’est à l’aéroport de Haneda que nous nous posons ce mercredi et voilà que Yves choisit la mauvaise file pour passer la douane; l’employée, dans un anglais très médiocre, pose quelques questions d’usage et j’avoue que cela peut être perturbant pour elle : passeport belge, émis à Genève, vivons à Singapour et arrivons de Corée! Elle décide alors de contrôler ma valise … mais aucun souci, madame, et elle doit même la trouver bien rangée! Elle ne découvre rien de suspect, ni d’interdit et vérifie qu’il n’y a pas de double fond …
Étant nettement moins stressée – voire plus du tout – que pour notre premier voyage au Japon, je l’ai aussi moins bien préparé. Et quand Yves me demande « que fait-on maintenant? » … euh, je pense qu’il y a un monorail jusqu’au sud de la ville où on pourra reprendre le métro! Je n’ai toutefois pas oublié nos cartes Suica pour les transports; nous les rechargeons à l’automate et c’est parti vers le monorail puis le train jusque Tokyo Station. Nous sommes tout joyeux de retrouver le Japon et nous parlons déjà dans le métro de ce que nous irons voir demain … mais il n’y a que nous qui parlons aussi fort … oups, nous avions oublié ce détail, ici on se tait ou on chuchote!
Haneda, on respecte la ligne Haneda donne le ton

C’est un taxi comme ils étaient dans notre souvenir, qui nous emmène depuis cette superbe gare de Tokyo, à l’image de celle d’Amsterdam. Le taximan porte des gants blancs, il sort pour charger nos valises dans le coffre – ce qui n’est presque jamais le cas à Singapour sauf si je suis seule et fort chargée – et sur les dossiers les dentelles apportent la touche de finesse. Nous reconnaissons le chemin entre la gare et l’hôtel où l’accueil est chaleureux – j’avais envoyé un petit email signalant que le premier séjour avait incité à revenir chez eux! Elle propose à nouveau une chambre avec jacuzzi … juste ce que j’attendais! C’est comme une impression de revenir en pays connu et pourtant nous avons tellement voyagé et visité de chambres d’hôtel depuis octobre. Même l’ordinateur reconnaît seul la connexion!
Tokyo Station Tokyo Station

Au cours du repas au restaurant de l’hôtel – menu style western food et un vin de Bourgogne de la cave de la famille de notre amie Christine Parent – nous reconnaissons une des serveuses et même si c’est réciproque, elle ne le montre pas! Elle est un peu guindée, comme on dit chez nous, et elle ne déroge pas aux règles … quand on lui demande du pain, elle répond qu’elle le sert avec le plat principal et non avec la salade en entrée et le verre d’eau arrive à la fin du repas. Cela nous amuse finalement!


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ChangDeokGung Palace, Insa-Dong et Séoul by night

Yves a une journée très chargée; il commence par une conférence pour Samsung SDS et Open Tide, deux sociétés du groupe Samsung, à laquelle des responsables de diverses directions viennent assister. L’enthousiasme est grand, ils aimeraient vraiment d’autres interventions dans le futur. Les différents hôtes de la journée se sont organisés pour les transports et c’est bien commode pour Yves. Le second rendez-vous se passe à la maison d’édition de la version coréenne de BMG; une séance d’interview sur l’histoire, la diffusion, le succès et l’avenir de la méthode. Mais le clou de la journée sera la dernière présentation pour MIC Impact, une petite société, dirigée par un tout jeune coréen, qui dispense des cours ou séminaires de management pour toute sorte de groupes. Et là, sur une semaine, il a pu mobiliser plus de deux cents personnes, jeunes entrepreneurs dont plusieurs utilisent déjà la méthode. Ils sont hyper motivés et ici, le répondant est très fort. Les questions ne s’épuisent pas, les dédicaces se font par dizaines, sans oublier les photos souvenirs. Mike, le jeune patron, remercie Yves très chaleureusement, avec beaucoup d’émotion et souhaiterait sincèrement le revoir. Il y aura même dans les prochains jours des articles dans la presse locale!

Kil-Soo a eu la gentillesse hier soir de faire pour moi les réservations pour les visites guidées du Palais ChangDeokGung et de son Jardin Secret. Il vient même me prendre en voiture à l’hôtel pour m’y emmener – il roule en Volvo et nous a dit que ici, ce sont des voitures vendues comme bas de gamme parmi les voitures non asiatiques ; en chemin il m’indique le départ de la rue Insa-Dong, rue touristique que je pense parcourir après les visites et il me montre un petit restaurant typique où je pourrai déguster un plat de riz local avec légumes et fruits de mer.
La météo annonçait du soleil mais je peux juste me contenter d’un temps sec; mes photos ne seront guère lumineuses. Je sympathise dans le groupe de la visite avec une américaine de Washington et une jeune couple anglais qui émigre en Australie.
Les deux femmes guides sont très agréables à écouter et leurs explications intéressantes, humoristiques parfois. ChangDeokGung Palace a été construit au début du quinzième siècle comme seconde résidence sous la dynastie des Joseun et il servit de résidence aux souverains durant presque trois siècles. Le palais principal, GyeongBokGung se présente lui un peu selon le schéma de la Cité Interdite avec un alignement des bâtiments selon un axe central. Kil-Soo m’a dit que enfant, il trouvait ce palais grandiose et ne comprenait pas pourquoi ses cours d’histoire mettaient tellement en valeur la Cité Interdite. Et c’est quand il est allé à Pékin qu’il a compris. Le nôtre est une petite copie plus sobre et c’était voulu, me dit-il, pour ne pas faire ombre à la grande Chine.
Par contre le palais que je visite ce matin s’harmonise mieux avec la nature. Les treize constructions – qui restent aujourd’hui – sont intégrées sur le relief de la colline et l’on passe des portes principales et secondaires, au pont sur l’eau – pour purifier notre mental, chasser les mauvaises pensées -, aux édifices pour les cérémonies publiques, aux lieux pour les entretiens entre le roi et ses sujets, les chambres privées – qui sont bien séparées pour les filles et les garçons – la bibliothèque, l’hôpital, etc. Nous évoluons parmi ces bâtiments aux toits courbés, recouverts de tuiles d’argile ou de céramique, aux jolis dessins de briques et pierres sur les façades ; certains sont colorés, d’autres en bois brut et je retrouve dans le discours de la guide toute cette symbolique omniprésente … la longévité, la prospérité, le bonheur, la réussite se traduisaient par des formes, des animaux, des matières. Elle nous montre également le système de chauffage – qui semble-t-il reste encore actuel sur son principe – où sous les sols on allumait un feu de charbon qui diffusait la chaleur au pierres des sols du palais. Le charbon fait moins de fumée que le bois, ce serait la raison du choix de ce combustible. Derrière chaque bâtiment se dresse une cheminée dont le décor est souvent joli, mélange de briques et de pierres. A la fin du parcours, un bâtiment qui a servi d’endroit de relaxation et de lecture pour le prince, a encore été habité par la famille royale jusqu’en 1989. Les palais de Séoul ont subi des destructions – par les japonais entre autres à la fin du seizième siècle – et des incendies ; ils furent plusieurs fois reconstruits et celui-ci a été reconnu par l’Unesco en 1997 après six années de profonde rénovation.
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Ensuite j’enchaîne avec la visite du Jardin Secret, un magnifique parc coréen, dessiné en 1463, où les rois et leurs courtisans aimaient venir se relaxer, pêcher, déclamer des poèmes. La balade s’étend sur une heure et demi dans une forêt superbe, avec des allées ombragées, des bassins paisibles et parfois gelés, des pavillons simples et harmonieusement intégrés dans ce parc vallonné. La végétation est un peu triste en cette saison, les sols sont boueux, avec de la glace et de la neige, voici une bonne excuse pour revenir dans le futur, me promener à une meilleure saison dans ce parc où rayonne la sérénité.
Secret Garden Secret Garden Secret Garden Secret Garden Secret Garden Secret Garden Secret Garden Secret Garden Secret Garden Secret Garden Secret Garden Secret Garden Secret Garden Secret Garden

Je quitte ce monde enchanteur pour replonger dans l’agitation de la ville. La jeune fille à l’entrée du restaurant Doriking me signale tout d’abord par des gestes que tout ici est en coréen mais je fais mine d’insister et un autre employé me montre un menu où seul le mot Seafood est en anglais. Je fais signe ok de la tête et je m’installe, dans cette salle au plafond plat, sombre et simple; des salons plus privés où l’on s’assied sur le sol sont occupés par des locaux. Il faut dire qu’il y a très peu de touristes et encore moins de caucasiens. Le plat qui m’est servi – dont évidemment j’ignore le nom – est vraiment délicieux et parfumé. Kil-Soo a bien fait de me renseigner cet endroit. Le riz cuit encore dans un bol de terre cuite, il est agrémenté d’oeufs, fruits de mer, maïs, pois et tout autour de petits plats avec des sauces, des légumes succulents.
Restaurant de Kil-Soo Loges Miam ...

Insa-dong est un quartier de rues piétonnes, aux maisons anciennes, souvent basses, qui vit de commerce d’art, de souvenirs et de tradition. Je me balade au gré de mon envie, de droite, de gauche, en faisant du lèche-vitrine, devant des boutiques d’artisanat ou d’antiquités, des petites galeries d’art, des étals de pierres ou souvenirs, des salons de thé charmants, des restaurants à la devanture finement décorée et accueillante. Cela me rappelle le plaisir connu à parcourir les Hutongs de Pékin.
Insa-Dong Insa-Dong Insa-Dong Insa-Dong Insa-Dong Insa-Dong Insa-Dong Arbres habillés pour l'hiver Insa-Dong Insa-Dong Insa-Dong

Séoul Tower apparaît soudain au bout d’une avenue de buildings, perchées sur la colline un peu enneigée et je reprends mon chemin préféré le long de la rivière Cheonggye pour rejoindre l’hôtel, après avoir pris quelques photos des immenses statues du roi Sejong et de l’amiral Yi Sun Sin, sur la place Gwanghwamun.
Point de repère Place Gwanghwamun Amiral Yi Sun Sin Roi Sejong City Hall moderne Patinoire, Tower et Hôtel Intérieur de City Hall

Ayant beaucoup marché, une pause me sera bien utile si je veux encore profiter un peu de ma soirée pour découvrir la ville. Et je repars une heure plus tard pour un Tour de ville en bus ‘by night‘ ; le circuit me fait découvrir les rives de la rivière Han, ses multiples ponts éclairés et les buidings du quartier sud. Le trajet remonte ensuite vers la Tower et c’est le seul arrêt, court mais qui permet quelques photos et la vue sur une grande partie de la ville aux lumières scintillantes. La balade me plait et je discute avec ma voisine, origianire de Mexico, qui suit un programme de six mois à Kyoto ; elle aussi retourne dans son pays en mars.
Seoul Tower Rempart au sommet de Namsan Park Tower dans Namsan Park Séoul à la nuit profonde

Je me doute que Yves ne sera pas encore de retour alors que le bus nous dépose près de City Hall. Plus du tout fatiguée, je me promène et m’imprègne dans ce marché de nuit proche de l’hôtel. Séoul a la réputation d’avoir divers quartiers qui vivent et vibrent ainsi toute la nuit ! Je craque pour des babioles, je m’amuse à regarder, écouter les marchands et le froid est effacé par la bonne humeur et l’animation de ces rues. La vie n’est pourtant si rose pour tout le monde ; la vision que nous en avons comme touriste est souvent un peu artificielle. Les gens paraissent très joyeux mais la pression est forte, dès l’âge de l’école et cela se poursuit dans le milieu professionnel. Le droit à deux semaines de vacances annuelles se réduit souvent dans les faits à 4-5 jours. Les taux de suicides dans ces pays comme la Corée ou le Japon sont bien trop élevés … Tout est contrôlé, les coréens sont disciplinés, les sanctions sont sévères et de cela résulte un climat de sécurité. C’est un vrai bonheur que de pouvoir me promener seule le soir en pleine ville, sans aucune crainte de vol, d’agression ni même de compagnie qui serait insistante et dérangeante. Pourquoi cela a-t-il donc disparu chez nous ?

Nous nous retrouvons à l’hôtel et Yves est très heureux de sa journée. Le groupe des deux cent cinquante entrepreneurs de ce soir était extraordinaire, enthousiaste … Il revient avec un joli bouquet de fleurs et de nombreux cadeaux dont je suis impressionnée par les emballages. C’est spectaculaire, c’est un art de pliages, de mélange de couleurs, de tissus, de papier, des floches avec ces nœuds coréens … ce sont les plus beaux emballages que j’ai jamais ouverts.


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Cheonggyecheon, ma rivière bien-aimée

Triste paysage ce matin du haut de notre chambre, nous apercevons des tas de parapluies. La météo n’est guère optimiste pour aujourd’hui, annonçant même des chutes de neige.
Yves me propose des centres commerciaux … pourquoi refuserais-je? Et nous voici descendus dans les sous-sols de la place City Hall pour notre premier test du métro coréen. Se retrouver sur le réseau est toujours assez simple, c’est la prise de tickets aux machines automatiques qui peut s’avérer un peu plus compliquée – il y a un minimum d’anglais – mais nous nous en sortons très bien. Les coréens sont comme les japonais, toujours prompts à nous aider quand nous sortons un plan pour nous repérer … et nous émergeons en surface, à l’est de la ville, près de la plus ancienne porte de la cité d’autrefois.

Métro de Séoul  Porte de DongDaemun

Dans ce quartier de DongDaemun, la guide du Tour en bus a parlé de quelques vingt-sept mille magasins … il y en a à perte de vue. Ils sont souvent groupés par thème, nous traversons le marché des chaussures; il y aurait aussi tout un immeuble de sept étages avec uniquement des jouets ou alors une rue avec des magasins de motos. Le premier centre commercial où nous nous réfugions pour nous protéger de la pluie est MaxTyle et les boutiques y sont arrangées comme si nous nous trouvions sur un marché. L’immeuble en face semble plus grand … mais quelle n’est pas ma déception en lisant sur la porte qu’il est fermé le lundi! Un plan B s’impose car seules les petites boutiques qui ressemblent à des souks accueillent les clients le lundi et ça, nous en avons assez vu à Singapour et ailleurs.
Marché aux chaussures Le centre des magasinsDes magasins tout le long de la rivière

Par contre la pluie ici n’a rien de comparable avec les trombes d’eau de Singapour; j’achète un second parapluie et suggère un retour à pied le long de Cheonggyecheon. Nous oublions la pluie, pour une balade presque bucolique le long de cette rivière qui connait une seconde vie depuis 2005. Par le passé elle fut recouverte pour construire une voie express et un projet récent a permis de créer cette soupape d’oxygène en plein centre de la cité. Je ne suis pas certaine que sans Krystelle nous nous serions retrouvés ici. C’est magnifique, presque magique, cette impression d’être à la campagne, deux étages sous le niveau de l’agitation citadine. Certains vieux ponts de pierre subsistent ainsi que des passages à gué restaurés; des plaques ou des murs de glace se dressent entre les herbes sèches. Elle sera aussi très belle de nuit avec des sapins éclairés. Des catelles sur un des murs retracent des cérémonies de processions, avec tout l’art coréen et sous un large pont, des photos anciennes nous confirment ce qu’était la rivière Cheonggye à l’origine; c’est effarent de constater que jusque dans les années septante, les abords ressemblaient encore à des pseudo-bidonvilles. Séoul est une ville qui a explosé à une vitesse vertigineuse vers la modernité et la croissance.
La rivière deux étages sous les avenues Superbe balade bucolique On oublie le froid et la pluie ... L'histoire des processions Magnifique ! Au centre de la cité Processions La rivière au début du 20ème siècle Dans les années 70  Je ne me lasse pas Extrémité ouest Balade populaire Cheonggyecheon La nuit sans crainte ... La cascade illuminée Le cercle où lancer les pièces Ambiance nocturne

Au bout de cette marche active de six kilomètres, nous remontons à la surface sur le boulevard Sejong-Ro qui mène au Palais Gyeongbokgung et Kristelle a mentionné dans la discussion Kyobo, une grande librairie. Yves ne conteste pas évidemment quand je lui en parle et là, c’est incroyable aussi. Cette librairie est gigantesque, avec plutôt par endroits des airs de bibliothèque tellement les ouvrages sont en nombre impressionnant. Des œuvres non seulement en coréen mais également en anglais, en français et un rayon papeterie et ‘gadgets’ qui retient mon attention; je dois me raisonner … je ne suis pas à la maison.
Kyobo Kyobo Le coin des enfants à Kyobo Lunch au Croissant français

Kil-Soo est coréen, il était en sabbatique en 2004 et partageait avec Yves le bureau de UBC à Vancouver. Il est professeur à l’Université de Yonsei et c’est lui qui a invité Yves à donner un cours; un autre collègue de UBC est maintenant rattaché au même département ici et assiste à l’exposé de Yves avec intérêt.

Pendant ce temps je me relaxe en chambre et dans la superbe piscine-jacuzzi de l’hôtel, tout en mettant sur papier les récits pour mon blog. Le lounge propose suffisamment de petits snacks délicieux pour mon souper.
Surprise, Yves et Kil-Soo passent me chercher pour aller boire un verre dans le parc Namsan. Cela me fait plaisir de le revoir et nous trouvons, respectivement, que nous n’avons pas changé! Il commence une année sabbatique et envisage voyager en Europe; il sera d’ailleurs à Milan début avril et nous lui proposons un stop en Suisse. C’est bien connu, les asiatiques ont l’alcool vite joyeux et il ne lui faut pas un verre de vin rouge pour devenir de plus en plus drôle et blagueur. Il nous explique la rigueur et l’ordre de la hiérarchie qui laisse peu de place pour exprimer ses idées personnelles lors des journées de travail mais très souvent ils sortent le soir entre collègues et la boisson les aide à se lâcher; elle ‘autorise’ presque tout discours! Selon divers aspects les coréens se situent entre les habitudes, le mode de vie, la culture chinoise et japonaise et cela correspond assez bien à ce que nous même avons constaté jusqu’à présent … un doux mélange entre l’ordre, le respect des japonais et la gaieté, la spontanéité des chinois.
Relax à la piscine de l'hôtel Relax à la piscine de l'hôtel
Avec Kil-Soo Dernier verre de rouge


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Séoul, une grande ville aux multiples collines

Séoul est la grande ville de la Corée du Sud, située à quelques dizaines de kilomètres seulement de la frontière bien gardée avec la Corée du Nord. La métropole compte dix millions d’habitants, ce qui représente le cinquième de la population du pays. En province, il n’y a pratiquement pas d’industrie ni d’importante activité économique – à l’exception de la ville ‘Samsung‘ qui se trouve à une heure et demi de Séoul – tout est centré sur la capitale. La Corée du nord vit dans un tout autre monde, toujours sous le communisme et la population souffre de faim ; des rapprochements ou en tout cas des permis de travail pour venir dans le sud du pays seraient les bienvenus car les grandes entreprises, Samsun, LG et autres manquent de main d’œuvre et souhaiteraient pouvoir engager des coréens.
City Hall vieux et moderne Marchand ambulant de petites douceurs Le sanctuaire Hwangudan au pied de l'hôtel Un koban coréen Notre hôtel, la patinoire et la Tower

Séoul est loin d’être une ville au profil plat, il y a quantité de collines et de rues très abruptes. La fameuse Tower pointe sur une de ces collines à 475 mètres d’altitude. On l’aperçoit souvent et elle est un bon point de repère. Ce matin nous choisissons de débuter tranquillement avec un tour en bus de la ville, qui va durer deux heures; les deux gares principales, les quartiers de la finance et du shopping, les palais dont celui de l’actuel président, les musées, la colline de la Tower. Rien de tel pour avoir une idée générale des quartiers et des distances.
Gare de Séoul Autre gare et centre commercial LOTTE Transporteur ... La Mecque de l'électronique! Musée National Les buildings modernes Les rues plus anciennes Seoul Tower toujours visible Une des universités de Séoul Musée dans Namsan Park Namsan Park Il y a des plus courageux que nous Beaucoup de briques à Séoul Sculptures originales Palais de la dynastie des Joseon Résidence de l'actuel président

A deux heures, des amis de connaissances de Lausanne viennent nous chercher pour une balade avec eux. Olivier et Kristelle, avec leurs deux petits garçons Maxence et Nolan sont français et installés à Séoul depuis dix ans. Ils nous emmènent découvrir un quartier que nous n’aurions probablement pas exploré seuls, Bukchon. Des petites ruelles très pentues où des maisons traditionnelles, appelées Hanok, sont rénovées comme habitations. Le cachet est très joli, les maisons sont parfois petites, certaines sont occupées pour du travail artisanal. Nous visitons un atelier de tissage de nœuds, faits de cordonnets colorés et soyeux, spécialité coréenne admirable … mais ‘no photo’, c’est un art qui se perpétue depuis quatre générations dans cette famille-là.
Quartier de Bukchon et ses Hanoks Quartier de Bukchon et ses Hanoks Quartier de Bukchon et ses Hanoks Quartier de Bukchon et ses Hanoks Quartier de Bukchon et ses Hanoks Quartier de Bukchon et ses Hanoks Quartier de Bukchon et ses Hanoks

De cette colline nous apercevons Cheong Wa Dae, le palais présidentiel dit ‘au toit bleu’ , sous haute surveillance et le palais Gyeongbokgung, résidence principale de la dynastie Joseun à partir du quatorzième siècle.
Depuis Bukchon , la résidence du président Depuis Bukchon, le Palais des Joseon
Cela fait un moment que l’on marche, Kristelle se bat avec Nolan pour qu’il arrête de traîner les pieds … mais c’est bien une habitude des asiatiques. Olivier nous raconte qu’il est parvenu dans sa société à changer cette habitude qui nous européens nous irrite, en leur disant qu’en Europe, traîner les pieds est un signe de paresse … et ça a marché! Nous faisons halte dans un petit bijou de Bukchon, un salon de thé typique où nous nous déchaussons puis nous nous asseyons à même les tatamis pour déguster thé et douceurs locales. Le décor est simple, sobre, beaucoup de bois clair brut, des orchidées – très appréciées dans ce pays – , une petite cour intérieure tellement jolie.
Notre hanok du thé On se déchausse Notre hanok du thé Notre hanok du thé Notre hanok du thé Notre hanok du thé

Nos amis nous donnent de précieux conseils pour les quelques jours que nous allons passer ici à Séoul et nous déposent au Leeum Samsung Museum. Ce musée d’art moderne expose les œuvres accumulées par ‘Madame Samsung’ et elles sont mises en valeur dans un bâtiment de toute beauté ; les architectes Mario Botta et Jean Nouvel ont créé cet écrin fantastique en 2004. Une jolie visite pour clôturer cet après-midi.
Leeum Samsung Museum Leeum Samsung Museum Leeum Samsung Museum Leeum Samsung Museum Leeum Samsung Museum Leeum Samsung Museum Leeum Samsung Museum Leeum Samsung Museum

Nous parvenons à nous faire comprendre par un taximan pour le retour; notre hôtel se situe tout proche de City Hall que tous connaissent et c’est une chance car l’anglais est loin d’être la langue véhiculaire. Nous trouvons notre bonheur ce soir dans un restaurant purement local que Olivier nous a indiqué, dans la ruelle qui longe notre hôtel. Ce barbecue sur table est succulent, avec des choix de viande variés, très savoureux et de nombreux petits plats de légumes, salades aux sauces très parfumées. Le service est hors pair, c’est la première fois que pour un tel menu nous avons une serveuse qui cuit, découpe la viande – avec des ciseaux – et nous sert au rythme qui nous convient. C’est probablement la seule de cet établissement ce soir qui parle anglais – coïncidence, elle a vécu douze années à Vancouver avec ses enfants; c’est une dame très distinguée … un vrai plaisir. Nous n’oublierons pas le Ariran.
City Hall de nuit Korean restaurant Ariran Korean restaurant Ariran