Blog d'Isabelle

Journal d'une Lausannoise en Asie, Australie et Amérique latine


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Montréal en hiver …

Mes impressions sur Montréal et ses températures hivernales tellement glaciales sont variées. Mes photos se limiteront au quartier où nous habitons car le froid m’a drôlement freinée dans mes escapades ! Je suis toutefois sortie chaque jour et souvent deux ou trois fois ; je ne suis pas mécontente de m’y être forcée.

IMG_4281 réveil à Montréal.

Nous avons retrouvé notre immeuble Le Rockledge, dans lequel nous avons occupé l’appartement situé juste en face de celui de cet été. Il est tout aussi ‘art déco’, beaucoup plus lumineux, le wifi très performant cette fois, plusieurs robinets montés à l’envers – pas grave, le chauffage tourne à plein régime je pense, vu qu’il fait bien chaud partout mais on ne règle pas nous même – il semble que ce soit ainsi dans les vieux bâtiments. Rien n’a changé, le bus 51 s’arrête toujours devant notre porte et croyez-moi c’est un détail qui vaut de l’or en hiver ! De plus la maison qui était en vente de l’autre côté de la rue a été ramenée au niveau du sol ; ainsi le soleil nous sourit dans la salle de séjour le matin.

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Le passage permanent du chaud au froid est inversé par rapport à la bonne saison ; les immeubles, les magasins, les restaurants mais aussi les voitures, les bus, le métro sont très chauffés. Et il s’agit de s’équiper pour sortir : des couches doubles, triples ou même plus et cela de la tête aux pieds, sans oublier les mains qui deviennent vite glaçon quand je ‘dégaine’ pour une photo rapide – je dois être la seule d’ailleurs à en prendre. C’est un avantage pour nous de venir de Suisse où les vêtements et chaussures sont assez techniques pour faire face à ce type de météo mais c’est ici à Montréal, un vrai défilé de bottes de toutes sortes et de doudounes avec presque toutes une couronne de fourrure autour du visage. Le visage, c’est lui qui souffre le plus chez moi, surtout les pommettes qui deviennent rapidement douloureuses et mes yeux qui ne supportent pas très bien le froid et la luminosité. Le nez ne coule pas, il gèle dehors et dedans … et le sel des larmes laisse un maquillage blanc autour des yeux. Le corps, les pieds ne ressentent eux pas trop la froidure ; par contre qu’est-ce que les jambes chatouillent quand on retrouve le chaud à la maison !

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Nous avons eu la chance de ne pas connaître le verglas, la neige est partout évidemment mais les sols ne sont pas glissants avec de bonnes bottes. Les chasse-neige ont tourné beaucoup lundi, notre seul jour de chutes de neige ; les engins sont variés, du plus petit qui passe et déblaie les trottoirs aux monstres qui dégagent les rues en un seul passage – impressionnantes machines-tracteurs. Tant pis pour les voitures garées le long des avenues, elle sont parfois bien bloquées par des murets de neige ; certaines font appel à des dépanneuses d’ailleurs. Je serais bien heureuse sans voiture en hiver : commencer par la balayer toute entière, laisser tourner le moteur pour la chauffer, dégager la neige qui empêche d’ouvrir les portières, passer outre les amas boueux-neigeux et de plus elles sont toutes sales, vraiment sales, comme tous les véhicules – tant dehors que dedans, on ne voit rien au travers des vitres. J’ai quand même bien apprécié l’Audi de Martine et Alain, surtout quand j’étais assise devant, sur le siège qui chauffait ! Les canadiens ont inventé une sorte de garage extérieur en plastic blanc, un peu comme une tente, qui permet de ne pas devoir balayer la neige ; ce n’est guère esthétique, toutefois je peux comprendre – tout est bon pour s’épargner un peu d’énergie.

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L’hiver est trop long, la météo ne peut pas empêcher les montréalais de sortir – sauf peut-être quand la température descend sous les -20 degrés – et j’ai moi aussi réintégré mon quartier de la Côte des Neiges – qui porte bien son nom maintenant – aussi animé que durant l’été. Un repas chez Olivieri, un autre au Bistro Figaro ; nous retrouvions nos repères si aisément. Les gens sont toujours aussi charmants et bavards, dans les restaurants et les commerces, un peu moins loquaces dehors mais toutefois toujours prêts à renseigner, aider ou blaguer. Les rues entre chez moi et le centre des commerces, je les ai parcourues avec plaisir – il y a beaucoup d’étudiants qui affluent vers l’Université.

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Lundi la neige tombait par moment, laissant vite une couche de poudreuse se former partout ; le vent soufflait en bourrasques, le décor changeait tellement vite, passant du blizzard aveuglant aux trouées de ciel bleu – c’était tellement beau. On marche facilement sur les trottoirs et pour traverser et j’ai compris après quelques jours l’intérêt de glisser les pantalons dans les bottes sinon le bas devient tout gris des éclaboussures. La boue se rapporte dans les halls d’entrée, malgré les paillassons ; même sans être une grande maniaque, j’imagine que je voudrais nettoyer tous les jours si j’étais chez moi.

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Les québécois sont très accueillants et chaleureux ; l’annonce de notre séjour avait déclenché les invitations. Nous avons eu plaisir de revoir Suzanne et Roger qui nous ont fait découvrir La Petite Italie, un restaurant très bien sur l’avenue Bernard juste à côté du Café du Souvenir. Emilie et Luis nous ont invités chez eux au Sanctuaire, ces immeubles plus récents dans un quartier hyper calme proche de l’Université; la soirée fut très conviviale et a clôturé en beauté la conférence de Yves pour le groupe Entreprenariat et Innovation – un succès débordant pour lui, que j’ai pu constater moi-même en les rejoignant le soir, tant les participants nous sollicitaient pour revenir en été – c’est touchant et disons-le, fort agréable. Yves leur dit toujours que Isabelle aime Montréal, que c’est elle qu’il faut décider !

Tout naturellement c’est bien sûr avec Martine et Alain que nous avons passé le plus de temps ; j’ai eu la chance que Martine déplace certains de ses rendez-vous et ainsi nous nous sommes vues chaque jour. Alain était en voyage professionnel deux jours au Connecticut ; il a toutefois annulé son lunch de ce mercredi pour pouvoir partager un moment avec nous, juste avant le départ pour l’aéroport. Louba m’aurait-elle reconnue, elle n’aboie plus depuis son traitement à la citronnelle mais elle me fait une telle fête !

Alain avait veillé à nos sorties culturelles, il nous a tous les quatre entraînés à la TOHU pour un spectacle de théâtre mis en scène par Robert Lepage, orchestré par Ex Machina, avec la collaboration du Cirque du Soleil. L’engouement fut très mitigé, je pense être la seule à avoir plus ou moins apprécié ; la mise en scène était impressionnante, le jeu des acteurs excellent, les effets spéciaux surprenants mais la trame de l’histoire assez désolante, pas vraiment originale et trop décousue. Il s’agissait de la première pièce d’une série de quatre, comme les quatre familles de cartes et je ne pense pas que nos amis nous raconteront un jour la suite du quartet !

Martine a des goûts plus classiques, elle m’a incitée à l’accompagner au Musée des Beaux Arts pour une exposition de Peter Doig et c’était très très bien. Peter Doig est un artiste peintre né à Edimbourg, qui a grandi à Montréal pour ensuite s’installer à Trinidad. Sa peinture est facile d’accès, ses toiles sont grandes et colorées, ses plans d’eau font aussi vrais que nature, l’inspiration Gauguin ou Edward Hopper est visible et l’exposition était fort bien documentée. J’en ai profité pour capturer une photo de l’homme assis … dans la neige … de Jaume Plensa, pour Cristina ; après l’événement de cet été, le Musée a acquis une sculpture de verre de Chihuly – semblable à celle de Atlanta, toute lumineuse de jaunes.

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Descendue au centre-ville pour cette visite culturelle, il aurait été dommage de ne pas me balader sur Sainte-Catherine, magasiner un peu, surtout en cette période des soldes. Le ciel est parfaitement bleu mais le vent s’engouffre dans les rues et aux carrefours ; c’est ainsi plaisant de pouvoir se réfugier dans la ville souterraine pour accéder d’un centre commercial à l’autre, bien au chaud !

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Durant le week-end c’est au Mont-Royal que le monde se retrouve pour un bon bol d’air, très frisquet dimanche dernier. On y fait de longues glissades sur la montagne, comme des toboggans alignés, les raquettes ou skis de fond sont de sorties et même des vélos mais c’est surtout la patinoire, sur le Lac des Castors, qui vaut le détour. Il n’y avait pas affluence, comme c’est beau une patinoire ainsi en pleine nature et d’ailleurs il s’en crée dans de plus petits parcs où l’été les enfants jouent à la balançoire. Sur la montagne la musique accompagne les patineurs, c’est Charles Aznavour ce dimanche qui chante à tue-tête dans les haut-parleurs ! J’ai juste eu le temps de filmer une courte séquence et ensuite mon iphone n’a plus voulu me répondre, à croire qu’il avait bien plus froid que moi.

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Nous sommes montés jusqu’au point-de-vue sur la ville, une esplanade aux prises avec des vents tournoyants et qui nous a montré au loin, le Saint-Laurent bien gelé. Inutile de s’attarder, nous rentrons par les cimetières – eh oui, c’est ici une promenade fréquente – le boulevard Mont-Royal et enfin Edouard-Montpetit. Cette marche rapide de deux bonnes heures était très vivifiante et suffisante ! J’aurais vite pitié de ces jolis écureuils aperçus dans les bois ; ceux qui crapahutaient sur l’arbre devant ma fenêtre en été ont dû eux se réfugier ailleurs.

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Je quitte Montréal, contente d’en avoir un peu ressenti l’ambiance d’hiver ; je ne pense pas toutefois que je serais faite pour en endurer ainsi plusieurs longs mois. La perspective d’y revenir en été me sourit plutôt ; j’apprécie que HEC Montréal invite Yves pour son école d’été et non une école d’hiver !


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Madison et Lake Oconee

L’heure est venue de boucler la valise et surtout de dire adieu à cette vue de rêve que nous avions sur Atlanta depuis notre chambre. Aux nouvelles ce matin, l’image quasi irréelle d’une maison de retraite au Québec, détruite par les flammes et transformée par les pompiers en une œuvre de glace de désolation !

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L’heure suisse, c’est aussi l’heure des Welke ; nos amis viennent nous chercher à 9h30 précises pour notre excursion du jour. Le zéro degré Celsius correspond je sais à 32 sur l’échelle Fahrenheit et l’indication sur le tableau de bord de Richard est bien plutôt autour des 24 – Candy mentionne d’ailleurs que cela fait longtemps qu’elle n’a pas eu besoin de chaussettes, bottillons, gants ! Peu importe, la journée avec eux sera belle !

Ils ont acheté cet été une maison au lac Oconee et s’apprêtent à quitter celle de Roswell, où Yves avait même aidé Richard à monter des étagères il y a 20 ans et où les enfants ont eux aussi de merveilleux souvenirs (sauna, ping-pong, home cinéma, etc.). La circulation dans Atlanta est un vrai poème ; à toute heure, nul ne peut prévoir comment cela va rouler, les accidents sont fréquents mais ce matin, nous seront peu ralentis. L’impression de largeur se ressent non seulement sur les 5-6 bandes dans la ville mais également sur l’autoroute vers l’est, avec ces terrepleins énormes ; je trouve que cela rend la conduite plus relaxe, moins stressante.

Madison est un village historique ; il se trouvait sur la trajectoire destructrice du général Sherman de Atlanta vers Savannah en novembre 1864 mais fut épargnée du feu grâce à la persuasion du sénateur Joshua Hill, qui voulut protéger cette localité prospère et riche en architecture – la plus culturelle et aristocratique sur la route de la diligence entre Charleston et New Orleans. Oh que j’aime ce genre d’endroit où le temps semble s’être arrêté ; nous voici remontés au début du 19ème siècle, à l’ère des plantations de coton, avec ces magnifiques maisons victoriennes – appelées antebellum – avec leur porche où se balancent toujours les rocking chairs.

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Nous visitons deux petites maisons musée, des maisons type classe moyenne qui à l’époque comptaient seulement deux pièces sur deux étages seulement ; celle de Reuben Rogers date de 1809, elle fut agrandie une dizaine d’années plus tard lorsqu’elle hébergea 18 personnes et fut restaurée sur base de photographies la présentant dans les années 1873 – le mobilier étant lui aussi le reflet du milieu du 19ème. Le cottage de Adeline Rose est touchant de par l’histoire de cette dame de race noire, née pour être esclave et qui par son travail de couture et repassage a pu en 1891 se construire cette petite bâtisse où elle vécut tout le restant de sa vie.

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Il nous faut quitter cette bourgade de Morgan County, telle un décor de film de la période des fermes, des cultures avant la guerre de sécession, pour rejoindre la route principale où les enseignes énormes, les magasins alignés nous ramènent au présent. Rapidement nous rejoignons les abords du lac Oconee, le deuxième plus grand lac de Géorgie, un lac artificiel créé lors de la construction d’un barrage ; sa forme est étrangement tentaculaire, faisant penser à des coraux, dira Candy. La pause pour le lunch dans un lodge très luxueux, autour d’un vaste golf et en bordure de l’eau nous donne presque envie d’y passer un jour des vacances – c’est splendide !

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Les terres dans cette région sont toutes propriété de Reynolds Plantation ; ce n’était que forêt il y a peut-être encore 15 ans mais des énormes community – comme on dit par ici – se sont créées avec des superbes terrains de golf et de nombreux retraités y ont trouvé leur bonheur, pour un peu de détachement par rapport à la ville. Habor Club est le nom du domaine où nos amis ont déniché leur maison. Le cadre est incroyable, merveilleux, paisible à souhait ; ils ne pourront que s’y sentir sereins et bienheureux. Tel un petit village bien protégé, enfoui dans une nature abondante, des maisons aux tons qui se fondent avec elle, des rues qui suivent les courbes du terrain et l’on parcourt ce pays hors du temps, à droite puis à gauche, ça monte et ça redescend … Et enfin apparaît leur maison – l’espace, la vue sur un bras du lac, beaucoup de pins aux alentours, une jolie piscine avec jacuzzi, un ponton pour le bateau appelé ‘pontoon boat’ que Richard a déjà acquis et un petit cabanon où peut-être Candy pourra trouver l’inspiration pour ses toiles.

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J’espère que leur installation s’y fera rapidement, sans souci et que Zack trouvera sa place dans la ‘sun room’. Merci de nous y avoir emmenés, d’avoir partagé avec nous ce projet, de nous avoir fait découvrir la campagne géorgienne.


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Midtown Atlanta

Midtown sera le denier quartier que je vais explorer au cours de ce séjour. J’y accède rapidement avec MARTA, pour autant que j’aie un peu de chance avec le timing – en effet, on est loin ici de la fréquence du métro de Singapour !

Peachtree Street – la pêche étant le symbole de la Géorgie – est une avenue vraiment longue qui remonte toute la ville sur des miles ; je vais en parcourir une partie à pied, en commençant au niveau du Fox Theatre. Ce théâtre construit comme un palais oriental est une des images de la ville. Yves reconnaîtrait ici les bâtiments de Emory, le seconde université où il a eu de très bons contacts. Tout au long de ma promenade – ou plutôt marche rapide – je trouve un mélange d’architectures, des bâtiments cossus de style colonial, de hauts édifices très modernes souvent aux façades de verre mais aussi des maisons particulières ou restaurants qui semblent un peu perdus dans cette forêt de buildings. Il fait encore plus froid qu’hier, le vent a soufflé cette nuit de façon inhabituelle, malgré mon bandeau et mes gants, ce froid est vraiment piquant – peu de monde en rue et sans doute suis-je la seule touriste mais cela ne se remarque guère, je n’ai pas besoin de plan en main puisque je remonte toujours le même rue.

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Une petite maison rouge aux colonnades blanches est la maison où Margaret Mitchell a habité depuis 1925. C’est ici que ‘Gone with the wind’ est né dix ans plus tard ; ce roman et le film qui en fut inspiré sont une image forte de la Géorgie à l’époque des plantations.

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Une banque imposante, toute en marbre blanc, un petit crochet par des rues plus calmes, retour vers le carrefour avec la 15th avenue, où la fontaine devant l’église scientiste s’est transformée en sculpture de glace et là je me sens attirée vers la droite.

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Les rues sont toutes en courbes, vallonnées et les habitations me plaisent ; je sillonne ce quartier entre Peachtree et Piedmont avec quiétude. Piedmont Park – qui comprend le Jardin Botanique – est un énorme ilot de verdure, de calme, un endroit pour se balader, faire du sport, avec un joli lac, des terrains de tennis, de soccer et une superbe piscine pour l’été. Evidemment nous sommes loin de ce qu’on peut appeler la bonne saison pour y flâner, pour y admirer les massifs de verdures ou de fleurs qui n’existent que dans mon imagination ; je m’y promène d’un bon pas et je suis étonnée de ne pas m’en souvenir. Ça aurait pu être un superbe lieu de jeu et de défoulement pour les kids mais peut-être que l’attrait pour les jardins m’est venu plus tard. Et pour la petite histoire – on ne me changera pas -, le Park Piedmont a vu en 1895 une grande exposition de cent jours pour faire connaître les conditions de vie, promouvoir les états vivant de la culture du coton et avec l’espoir de voir naître le commerce avec les pays d’Amérique latine ; le succès de l’événement aurait permis à cette communauté de prospérer.

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Par contre je me souviens être venue au Jardin Botanique avec Candy lors d’un plus récent voyage ; c’était au moment de l’exposition exceptionnelle des œuvres en verre de Chihuly et ils en ont gardé deux jolies pièces. C’est un peu triste sans fleur et presque sans verdure, heureusement qu’il y a ces superbes magnolias du sud qui respirent toujours la verdure. La serre des orchidées me rappelle bien évidemment ses semblables de Singapour mais en tellement plus modeste. Atlanta a connu dans ce jardin une exposition de sculptures géantes de verdure, comme celle qui nous a fascinées Dominique et moi à Montréal cet été – il en reste ici une seule qui a perdu sa magnificence mais laisse supposer que ce fut aussi génial. Et la grenouille assise sur son banc semble attendre la compagnie de Mathieu – la photo en est nettement moins souriante. Les arbres sont souvent luxuriants dans ces régions humides du sud, ainsi la mode des ‘canopy trails’ offre ici également le plaisir d’une balade surélevée.

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Je me perds à nouveau dans les petites rues de villas, avec toujours en point de mire les buildings de midtown Peachtree et je traverse Winn Park, comme un petit vallon, une sorte de jardin privé pour les résidents aux alentours – certaines mamans y emmènent leurs enfants sur les places de jeux tandis que d’autres promènent leur chien.

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Le High Museum of Art doit son nom à la famille High qui donna sa maison en 1926 pour y héberger le premier musée ; de nos jours il est resplendissant de blancheur, un superbe bâtiment moderne juste voisin d’une église presbytérienne toute de briques rouges. Le complexe, appelé Woodruff Arts Center, est étendu, il abrite également la salle de l’orchestre symphonique. Le Musée des arts a été rénové et étendu par Richard Meier et Renzo Piano en 2005 – sa façade arrondie et sa rampe me font penser au Guggenheim de New York. Je suis déjà en vadrouille depuis plusieurs heures et ne me sens pas l’énergie d’en faire la visite – une autre fois peut-être.

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Tout le monde parle, en se plaignant bien sûr, de la météo extrême pour la région ; dans le métro mon voisin s’offusque qu’il ait fait plus chaud à New York qui se trouve pourtant à 1’500 kilomètres au nord ! Et les dames du Botanical Garden ont elles voulu me rassurer car ce week-end cela remontera à 15 degrés ; elle sont parties d’un fou rire quand je leur ai dit que ce week-end je serais à Montréal – ce sera le même chiffre mais sous zéro ! Yves a donné sa longue journée de cours pour le programme de formation continue de GSU, à des cadres de grosses entreprises basées à Atlanta. Tout s’est super bien passé et Richard l’emmène souper avec Michael Jordan (eh non, pas le roi du basket mais un homonyme – Gilles serait trop jaloux). Tandis que moi, je ne serais pas moi-même si je n’essayais pas le wellness de l’hôtel – rien de tel qu’un super massage des pieds pour me remettre en forme !


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Downtown Atlanta

Ce n’est plus le décalage horaire qui nous réveille mais les sirènes tonitruantes des pompiers ou de la police ; ça aussi, c’est une caractéristique de l’Amérique, et pas seulement dans les films ! A part ça, la chambre est très confortable, le lit très large et très haut, la moquette douillette et la salle-de-bain spacieuse – le sèche-cheveux est bruyant et souffle comme un réacteur. Le ciel est bleu éclatant, avec une luminosité parfaite mais les températures sont très fraîches pour la région, avec seulement quelques degrés au-dessus de zéro et le vent n’arrange rien – Candy et Richard s’en sont d’ailleurs tous les deux excusés, c’est inhabituel un hiver aussi froid. Il en faudrait plus pour me garder cloisonnée à l’intérieur – même si je ne m’avance pas quant au programme de la semaine prochaine à Montréal.

Aujourd’hui c’est downtown que je vais re-visiter et faire découvrir à celles et ceux qui me lisent. J’ai un peu l’impression d’être en pèlerinage, avec des sentiments confus de plaisir, d’excitation, de nostalgie ; même à distance, Thomas se dit en avoir presque la larme à l’œil et ma maman revit une magnifique expérience qui les a beaucoup marqués. Cristina m’a demandé avant mon départ si c’était une belle ville. Ce n’est pas un woah d’admiration, elle n’est pas non plus touristique – d’ailleurs mon frère aurait vite remarqué qu’il n’y a pas de bus hop-on hop-off – ainsi je me sens portée au sein de la population locale tout en sillonnant les rues.

Je suis descendue avec MARTA, jusque Five Points, considéré comme le point central de la ville et ce depuis très longtemps puisque c’était l‘intersection de deux ‘pistes’ principales du temps des indiens. Aujourd’hui cinq avenues s’y croisent et c’est ici également que furent installés les premiers réservoirs d’eau pour les habitants. L’endroit communique avec ce dont tous ceux qui sont passés nous voir à Atlanta se rappellent, l’Underground, cette galerie souterraine, sombre et basse de plafond, où se succèdent boutiques de souvenirs, de gadgets, artisans ou artistes, restaurants. C’est ici que Mathieu peut-être a reçu l’inspiration pour ses tours de magie – il avait à peine 3 ans ! Dans mon souvenir, la zone était nettement plus animée, plus peuplée – beaucoup de noirs qui parlaient seuls dans la rue – mais sans doute n’y suis-je pas à la bonne heure, le bon jour, la bonne saison – toutefois il me semble que de nombreux emplacements sont vides, voire délabrés. Par contre notre copain en bronze, avec son chapeau, assis sur son banc est lui toujours au rendez-vous – il était sur toutes les photos de nos visiteurs de l’époque !

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A l’arrière, le Musée Coca-cola a fermé ses portes pour être déplacé à l’est, proche d’autres attractions tandis que le State Capitol flamboie toujours avec sa coupole dorée – des manifestants occupent son parvis, des gardes à cheval bloquent l’accès, je ne m’aventure pas plus loin. Progressivement la topologie du quartier me revient en mémoire ; GSU (Georgia State University) – où Yves a passé de longues journées – occupe ici dans le centre ville de très nombreux bâtiments que je traverse ou contourne, en me dirigeant à l’enseigne CNN facilement repérable.

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Quelques beaux buildings modernes se dressent par-ci par-là ; j’en reconnais certains comme celui que nous appelions le ‘cigare’ avec son restaurant tournant au dernier étage. Aujourd’hui c’est l’enseigne Westin que je vois sur sa façade. CNN est une institution ici à Atlanta, nous avions visité les studios à plusieurs reprises ; cet après-midi le hall central, toujours aussi imposant, grouille de monde. Ce matin dans le salon du petit-déjeuner, sur le grand écran de télévision, défilaient les émissions de CNN – typiquement bruyantes, avec les rires incessants du public en fond, alors que sur le plateau apparut soudain l’actrice qui jouait la petite fille de la famille Ingalls dans ‘La petite maison dans la prairie’.

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De l’autre côté de la rue s’étend le parc olympique, dit le ‘Centennial Olympic Parc’, qui a été créé lors des jeux d’été ici en 1996 (le centenaire des jeux d’été). Il était au cœur du village olympique, il fut malheureusement le lieu d’un attentat à la bombe le 27 juillet 96 et il reste aujourd’hui un héritage pour la ville. Ma mission est de retrouver sur ses dalles, les briques aux noms de Thomas et de Mathieu, achetées par Candy … heureusement que les bornes informatiques viennent à mon secours pour m’indiquer la dalle 109.

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L’espace est vaste, aéré et entouré des principales attractions du centre ; un aquarium récent, qui a très bonne réputation ainsi que le nouveau Musée Coca-cola qui a fait peau neuve et qui a surtout drôlement agrandi son magasin ! Sir James John Pemberton est l’inventeur du coca, une potion ‘médicament’, qui a vu le jour en 1886 et était vendue ici dans une pharmacie proche de Peachtree Street. Alors qu’au début on vendait 9 cocas par jours, il semble qu’en 2010 la compagnie avançait le chiffre de 1,8 billions de cocas servis ou vendus par 24h !

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Et voilà mon petit tour de downtown qui s’achève, il m’a permis de jolies photos je pense, avec ce magnifique ciel bleu mais je n’y ai pas retrouvé l’ambiance qui chante, des journées chaudes que nous y avons connues. La ville vit au ralenti, calfeutrée dans ses intérieurs douillets et c’est aussi ce que je vais faire pour terminer cette deuxième journée à Atlanta. Demain est un autre jour, Yves donnera huit heures de séminaire pour GSU tandis que moi je dois encore peaufiner mes projets.


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Le quartier de Buckhead

Il fait froid lundi matin sur Montréal, c’est le début d’une nouvelle vague avec des températures annoncées bien négatives. Les glaçons se forment sur le pare-brise du taxi qui nous emmène à l’aéroport. Notre boarding pass sera scanné au moins 7 ou 8 fois, histoire de nous suivre à la trace, avant de passer devant le douanier américain. Une fois encore ce dernier est souriant, rapide, peu inquisiteur et Martine se demande bien si nous cachons un secret pour faire aussi vite. C’est à bord d’un petit avion de Delta que nous embarquons, en classe First – qui n’a rien de comparable avec celle de Swiss. Pour parer au vent et aux températures glaciales, les bouches d’accès à l’avion sont couvertes de grosses bâches capitonnées, comme un manteau matelassé – je n’avais jamais rien vu de tel. Depuis la zone d’attente, nous avons observé le défilé continu de camions qui repoussaient la neige pour nettoyer les pistes ; tout est blanc au sol. Notre hôtesse à bord est très gentille, une pure américaine qui mâche ses mots, un peu atypique dans son métier mais taquine et bien serviable ; par contre il doit y avoir des fuites dans la carlingue tellement j’ai froid durant tout le vol et ce n’est pas la salade fraîche de pâtes servie au lunch qui va me réchauffer – elle est cependant très goûteuse.
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C’est le soleil et le ciel bleu qui nous accueillent à Atlanta, avec presque une demi-heure d’avance sur l’horaire. Cet aéroport est gigantesque, tellement étendu avec ses 6 ou 7 terminaux. Je me souviens, il y a 20 ans, de notre surprise quand nous avions dû prendre un train-métro, qui parlait, pour passer de l’un à l’autre – aujourd’hui il y en a même un à Zurich, avec des vaches qui beuglent ! Ayant récupéré notre valise, loin dans un autre bâtiment, ce sera un bus navette, parcourant une large boucle tout autour des pistes pendant un bon quart d’heure, qui nous dépose à la station de métro. MARTA ne desservait pas l’aéroport dans le passé mais ce jour il nous emmène directement jusqu’à notre destination. Nous sommes dans le sud, il n’y a ni stress, ni bousculade, les gens sont fort serviables et c’est aussi le pays de Martin Luther King – que l’on commémore d’ailleurs aujourd’hui – avec sa population très mélangée de noirs et de blancs. Alors que le centre ville approche, nous en reconnaissons le profil, ses buildings élancés qui se dressent au milieu d’un paysage très plat jusque bien loin à perte de vue. Après downtown et midtown, nous arrivons à notre destination du jour, le quartier de Buckhead.

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Cette extension de la ville, à 10 kilomètres du centre, a énormément prospéré par rapport à nos souvenirs. Il y a plusieurs beaux édifices modernes, qui abritent hôtels, appartements ou bureaux et qui se mêlent à des commerces ou centres commerciaux plus classiques. En ce mardi 21, alors que Yves donne sa conférence pour des directeurs informatiques de grandes entreprises ou administrations fédérales, je m’en vais marcher, toute petite entre ces blocs – comme on dit par ici – de Buckhead. Mais tout est grand, les distances aussi ; les largeurs des avenues, des carrefours me surprennent encore. Et visiblement les américains ne connaissent que la voiture pour se déplacer, même si des trottoirs existent, bien larges eux aussi et proprement aménagés. Le vent souffle à me faire regretter de ne pas avoir emporté un bonnet mais aussi à faire se balancer sur leurs fils les feux de circulation par-dessus les avenues. C’est bien un décor à l’américaine, avec son mélange d’architectures, ses grands malls qui avoisinent de petits chalets ou maisons aux façades en bois, ses affiches énormes qui font lever le regard, sa circulation dense mais posée, au rythme lent des voitures ou camions à la conduite automatique.

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Lenox Square et Phipps Plaza sont deux malls gigantesques – dont doit se souvenir Nathalie – qui nous avaient fascinés à l’époque venant d’Europe et qui aujourd’hui ont conservé leur superbe, à croire qu’ils n’ont pas vieilli. Les food courts gardent leur attrait et c’est le magasin Nike qui a encore aujourd’hui ma préférence. Je suis peut-être la seule à y arriver à pied et je me concentre pour ne pas m’y perdre et retrouver la bonne sortie !

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L’InterContinental est situé sur Peachtree road, l’accueil s’est fait en français avec Arthur, le décor est feutré et un peu ancien. Notre chambre est idéalement logée au 20ième étage, avec accès à la lounge exécutive et avec de larges fenêtres qui donnent l’impression de plonger vers les avenues qui mènent à downtown – je ne me lasserai pas de l’admirer à tous moments de la journée. Vers l’est, on distingue une petite colline à l’horizon et je pense que ce doit être StoneMountain – séquence souvenirs. A la lounge, nous rencontrons le premier soir, Clare, une connaissance d’il y a 20 ans aussi ; c’est son mari qui a fait intervenir Yves dans le programme de son séminaire. Le serveur est lui Croate et se plait à discuter avec nous. C’est incroyable le nombre de fois que l’on nous demandera d’où on vient, c’est quasi la deuxième question de toute personne que nous abordons – après « comment vas-tu aujourd’hui ? », bien sûr !

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En me baladant ce matin, j’ai sincèrement ressenti un attachement pour cette ville, une impression profonde de « déjà vécu », que ce soit les enseignes de magasins – comme le Sport Authority, le Wall-Mart, … -, les couleurs des façades, le mode de construction avec une ossature en bois toute ajourée au départ, le type de végétation abondante, le léger vallonnement et les courbes des rues, le mélange de population. Atlanta est une ville à l’américaine, fort étendue, qui a son identité et qui surtout a laissé de nombreux souvenirs magnifiques pour notre famille, qui découvrait alors l’extravagance du continent.

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La soirée que nous venons de passer avec Candy et Richard n’a fait que raviver ces moments-là. Ce sont eux qui nous avaient accueillis et aidés tout au long de ces mois de 93/94 – et je leur en serai à jamais reconnaissante. Les liens créés sont restés toujours aussi forts et sincères au fil du temps. Richard est venu nous chercher à l’hôtel ; ce trajet tant de fois parcouru, nous le redécouvrons en cette fin de journée avec son flot chargé de voitures qui remontent vers le nord, au rythme des escargots sur parfois cinq files de front – et c’est ainsi chaque jour, se plaint notre ami. L’émotion surgit de revoir Candy, de nous trouver dans leur maison qu’ils vont bientôt quitter – mais Zack, leur chat, ne se montrera pas ! Roswell était notre lieu de résidence, nos amis nous baladent dans la région où les souvenirs, les noms resurgissent – Holcomb bridge, Martin’s Landing, Roswell Mill, l’école de Thomas, le restaurant Red Lobster, etc – comme un film qui tourne à l’envers, des images ancrées qui reprennent vie …


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Montréal, me re-voici déjà !

J’avais évoqué le désir de découvrir l’atmosphère de cette ville en hiver une fois mais sans penser que l’occasion se présenterait aussi rapidement. Hier matin, Mathieu et Anaëlle nous déposent à l’aéroport de Genève avec deux lourds bagages ; ils sont tout sourire, soit de nous voir re-partir pour une douzaine de jours, soit dans la perspective de leur week-end pour les 23 ans de Mathieu (une surprise organisée et bien gardée par Anaëlle). Les vols s’enchaînent sans souci, avec Swiss et une escale à Zürich où déjà l’accent québécois de quelques passagers chante dans nos oreilles. Le service à bord est impeccable, le repas juste bien équilibré et je passe les huit heures de vol à lire, visionner deux films et somnoler.

Il est 15h30, l’avion se pose à Montréal, il fait 5 degrés, le ciel est bleu. Plusieurs autres vols viennent d’atterrir, des milliers de voyageurs font la file pour le contrôle de douane dans ce grand hall d’arrivée que nous connaissons bien. La vingtaine de guichets ouverts nous permet de recevoir notre tampon d’entrée après seulement trente minutes d’attente. Martine et Alain sont venus nous accueillir, une joie partagée de se serrer dans les bras et ça papote sans arrêt sur la route jusqu’à l’hôtel. Il y a six mois que nous nous sommes quittés, c’est comme si c’était hier et nos taquineries refont surface tout naturellement.

L’accueil au Westin dans le Vieux Montréal est très chaleureux ; je sais que c’est une chaîne d’hôtels que Fabienne et Jacques apprécient également. Depuis notre chambre spacieuse, au dix-neuvième étage, nous regardons le Palais des Congrès aux façades de verre multicolores, les Tours Desjardins et au loin la Montagne. La nuit tombe rapidement et c’est à la Brasserie Holder que Alain nous propose d’aller manger ensemble. Le maître d’hôtel est belge, tiens donc une fois ; il jongle entre l’accent chantant du Québec et celui plus ronflant de Bruxelles. Nous avions presque oublié déjà que la convivialité, les échanges directs, les remarques taquines avec les serveurs rendent l’atmosphère fort agréable. Je communique très souvent sur skype avec Martine et pourtant ce soir, nous avons tous les quatre tant de choses à raconter et … le Père Noël suisse n’a pas oublié nos deux amis. Le petit chat tout doux fait jaillir un beau sourire aux lèvres de Martine tandis que Alain semble ému du livre d’images. Le restaurant signe « complet » ce samedi soir mais par contre les Montréalais ont déserté leurs rues. Après un dernier verre à l’hôtel, autour duquel nous accordons nos agendas et planifions un spectacle pour le week-end prochain, une balade dans la belle neige du Parc du Mont-Royal, … il est temps pour moi de rejoindre mon lit, même s’il n’est que 21 heures ici.

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Depuis mon arrivée, j’ai répondu à plusieurs messages qui m’interrogeaient sur mon impression de me retrouver ici et sur les températures ressenties. Il est vrai que Montréal a subi une terrible vague de froid, avec des températures sous les -20 degrés ; Martine m’a avoué ne pas avoir mis le nez dehors pendant deux jours. Nous sommes chanceux mais cela pourrait évoluer d’ici notre retour. Un des messages provient de Alex, qui me demande un conseil d’hôtel en Valais, avec vue imprenable, spa de rêve et me voici à nouveau « agence de tourisme ».

Nous serons réveillés avant que le jour se lève sur la ville, les heures de repos ont été bénéfiques et nous nous mettons en route vers 8h30, via la ville souterraine directement depuis notre hôtel jusque la Place des Arts. Le Salon de l’Auto ouvre ses portes au Palais des Congrès, ils attendent de longues files mais à cette heure matinale, les couloirs sont encore déserts. Au complexe Desjardins, nous nous arrêtons pour regarder des gymnastes aux agrès et le froid (5 degrés sous zéro) accompagné du vent nous fouette le visage lorsque nous sortons sur la rue Sainte-Catherine. Yves et moi avons eu la même idée ce matin : un petit-déjeuner chez Eggspectation et je savais où en trouver un.

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L’ambiance dans les rues est feutrée, le ciel est couvert, il neigeote, les trottoirs sont encore blancs et parfois verglacés, les gravillons font bien leur effet. J’enlève mes deux couches de gants pour quelques photos et nous descendons vers Square Victoria et plus bas encore pour aller voir à quoi ressemble le Saint-Laurent. Oh surprise, BOTA, ‘mon’ bateau au Spa sur l’eau est coincé dans les glaces ; le fleuve est tout blanc à cet endroit sans courant. Dans le petit parc le long du Vieux Port, traînent des gros amas de neige qui ont dû être repoussés par les chasse-neige et qui vont rester ainsi jusqu’en avril sans doute.

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La Place d’Armes, encadrée par la Basilique et la BMO, est recouverte d’un tapis blanc et je souris en voyant la taille des piquets de neige, un peu comme ceux que l’on trouve le long des routes de montagne chez nous. Martine me dira que la neige avait presque atteint la hauteur de la clôture de leur jardin et qu’elle craignait que Louba en profite pour s’échapper ! Le Vieux Montréal, un dimanche matin en plein hiver, ressemble presque à une ville fantôme, endormie, sans voitures quasi, ni piétons , si ce n’est quelques touristes, vaillants comme nous.

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Mais dans l’après-midi, la vie reprend un peu dehors. Alain veut nous emmener sur l’île Notre-Dame et nous faire découvrir dans le cadre de la Fête des Neiges, un hôtel de glace. L’idée me séduit – même si je préfère de loin la chaleur de ma chambre au Westin – mais pas de chance, arrivés sur place, il n’y a rien qui ressemble à un tel édifice mais seulement des animations pour enfants. Serait-ce le redoux de cette semaine ou la période de pluie qui a suivi les grands froids qui explique cela – c’est bien dommage en tout cas. Et même la grande patinoire, généralement en forme d’anneau dans le bassin Bonsecours est réduite à un simple petit carré. La neige camoufle les bruits et crée une toute autre ambiance, un décor très différent. Une ville européenne change peu en hiver comparé à ce que j’observe ici ; à Montréal, c’est un mode de vie qui change durant les longs longs mois de froidure.

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Nous remontons vers la Place Jacques Cartier qui paraît beaucoup plus large sans les terrasses qui la bordaient à la bonne saison. Quelques décorations extérieures font encore penser à Noël, je les trouve très sophistiquées et charmantes. Les galeries d’art du Vieux Montréal sont ouvertes et l’on croise quelques gens qui se promènent, certains même en calèche. Dès qu’une ruelle est prise par le souffle glacial du vent, on commence à percevoir les sensations sur le visage et c’est alors que nous nous enfilons, rue Saint-Paul dans le « Petit Café » du « Petit Hôtel » pour nous réchauffer. Nous nous retrouverons samedi prochain et pour l’instant, nous regagnons chacun notre intérieur bien chaud.

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L’hôtel Westin sied à l’emplacement d’un ancien Journal, c’est ainsi que le restaurant porte le nom de « La Gazette » et j’y déguste ce soir mon premier plat avec du homard. Ce ravioli dit ‘ouvert’ avec homard et morilles dans une sauce succulente me convient à merveille tandis que Yves se régale d’un pavé d’espadon mi-cuit. Et je souris seule en l’écrivant … certaines ne manqueront pas de me dire encore que je parle souvent des repas !