Le nom du bistrot que Mathieu nous trouve pour le petit-déjeuner sonne bien, ‘Cosy Bagel‘, mais ce n’est rien de très spécial – j’ai eu de meilleurs bagels à Montréal. Yves nous quitte pour ses rendez-vous et nous deux, sommes juste à l’ouverture des magasins sur Broadway, direction sud depuis le niveau de l’hôtel. Le shopping est efficace ce matin, ‘on fait mieux de jour en jour‘ me dit-il! Une fois le check-out fait à l’hôtel et le taxi réservé pour l’aéroport ce soir, nous partons pour une excursion reposante.
Du Pier 83, sur l’Husdon River, au niveau de la quarante-deuxième rue, partent des ferries de croisière et c’est cela que j’ai repéré hier soir : un tour d’une heure et demi sur l’eau, pour me faire plaisir – espérant aussi que cela plairait à Mathieu. Les quelques gouttes du début vont ensuite laisser place à un beau ciel bleu. Il n’y a pas trop de monde, cela permet de bien circuler pour prendre les photos, depuis les ponts à l’avant, à l’arrière ou simplement profiter du panorama depuis l’intérieur, en savourant une boisson.
C’est agréable de reconnaître ce que nous avons parcouru de l’intérieur de Manhattan, les immeubles, les usines, la High Line et meme le golf club de Chelsea Pier protégé par de grands filets; sur l’autre rive de l’Hudson, encore un hôtel W et aussi les bâtiments où siège la maison d’édition Wiley. Yves y est en rendez-vous en ce moment, il a rejoint Hoboken par un train qui coupe sous la rivière ; c’est ici que le commandant Sullenberger posa en urgence son Airbus A320 sur l’eau en janvier 2009.
Le quartier financier impressionne par son rassemblement de buildings et selon l’angle de vue, la Freedom Tower se dresse vraiment au-dessus de ses voisines. Le bateau poursuit jusque tout près de l’île avec la Statue de la Liberté – elle est très belle!
Nous remontons sur l’autre rivière qui borde Manhattan pour passer sous Brooklyn bridge, Manhattan bridge et Williamsburg bridge; sur notre droite le district de Brooklyn se concrétise, avec son chantier naval, des usines, des fabriques et sur la gauche, l’héliport et la vue inversée de Manhattan, avec l’Empire State Building et le Chrysler Building aussi plus élancés vus d’ici. Je suis frappée de voir nettement les ‘streets’ qui sont tracées comme des lignes droites impeccables, laissant apercevoir l’eau à l’opposé de l’île. Le bateau fait son demi-tour à l’approche de la petite île Roosevelt et nous ramène par le même itinéraire au point de départ – je ne vous dis pas le nombre incroyable de photos que je peux prendre!
Nous tangons encore en posant pied sur la terre ferme, où l’on aperçoit le porte-avions du musée de la mer, de l’air et de l’espace qui plairait certainement à Yves. Le timing est parfait, il se trouve justement sur la quarante-deuxième mais plus loin et nous avançons l’un vers l’autre pour nous retrouver, proches de Time Square toujours aussi colorée et festoyante.
Yves a rencontré ce matin un collègue de NYU avant de se rendre à Hoboken pour faire la connaissance de Richard, leur correspondant chez Wiley. Les ventes sont un succès fou pour la maison d’édition – dans le top 5 – et les dernières traductions lancées sont l’Estonien et le Mongolien – ce qui est très rare selon l’éditeur. Richard présente même Yves au big boss, enchanté lui aussi du succès et impatient de vous naître un ouvrage suivant – Alan est justement chez nous à Lonay pour y travailler avec Alex ! Les demandes viennent maintenant d’Afrique du Sud, où Wiley est disposé à organiser une tournée des Business Schools.
Le métro nous descend jusque près de l’hôtel, juste encore le temps de montrer le Centre d’Architecture à Mathieu et surtout, juste en face, le Favela, bar idéal pour un dernier verre dans cette ville fantastique. Les équipes de tournage d’un film sont depuis quelques jours à l’œuvre au sud de Washington Square, nous tentons de reconnaître une vedette …
Le taximan connaît le bon itinéraire en cette heure de pointe pour rejoindre La Guardia, les valises – deux fois plus lourdes qu’à l’aller – sont vite déposées, le douanier qui nous donne l’autorisation de quitter les US est sympa, même pince-sans-rire sous son air sérieux.
Pour la sécurité, chacun passe dans la cage-détecteur – nous sommes filmés jusqu’aux os – et bien entendu, j’ai oublié ma plaquette victorinox dans mon sac-à-main qui passera deux ou trois fois sous l’œil de l’inspectrice avant qu’elle ne décrète que c’est inoffensif. Bien installés à la porte d’embarquement, je profite pour mettre sur papier quelques notes quand des policiers, douaniers et agents de sécurité, en nombre et harnachement impressionnant, délogent tout le fond du couloir. Il faut vite évacuer, les chiens policiers sont de la partie, la sirène incendie se met en route … le grand jeu pour fouiller – ou masser, dit Mathieu – tous les passagers d’un vol qui arrive, ainsi que les bagages. Voilà une animation que nous ne connaissions pas encore, nous n’en saurons pas plus – les gens dévisagent les arrivants dès qu’ils sont libérés-, le vol qui devait repartir de cette porte là sera bien entendu retardé – le debriefing avec le pilote et l’équipage se poursuit – mais nous montons à bord selon le timing pour notre vol retour sur Montréal. Et Mathieu va voyager avec une charmante voisine et … un chien, qui sera très calme. J’ai juste loupé la photo du chien sur le siège à côté de Mathieu!
Ici encore le pilote nous pose avant l’heure, mais cela se complique à la douane; ‘une‘ douanière qui nous pose pas mal de questions – trois personnes qui se disent de la même famille, les parents avec un passeport belge et un permis de résidence canadien et le fils qui vit en Suisse, avec un passeport suisse! C’en est trop pour elle probablement et elle nous envoie au bureau d’immigration, là où nous avons fait nos démarches à l’entrée. Nous n’y sommes pas seuls évidemment, l’attente fait rager mon homme mais patience, tout s’arrange … la préposée est ici tout-à-fait compréhensive, s’excuse même et nous souhaite bonne soirée. Et moi, je sais que je n’aurais pas dû remplir une seule fiche de déclaration de douane pour nous trois. Chance que nous trouvions encore, à cette heure tardive, nos trois bagages tout seuls près des tapis roulants.
Le taximan de ce soir ne semble pas bien luné non plus … mais nous retrouvons notre bonne humeur avec un petit verre chez nous, tandis que Mathieu découvre son logis pour les trois prochains jours.