Blog d'Isabelle

Journal d'une Lausannoise en Asie, Australie et Amérique latine


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Retrouvailles avec des amis chinois

Quelle joie de retrouver nos amis Qingfeng et Gang; cela fait plus de trois ans qu’ils ont quitté la Suisse après que Gang ait obtenu son doctorat auprès de Yves. Ils ont fait quelques heures de route pour venir depuis Hangzhou, où il a une place de professeur associé. Les retrouvailles sont chaleureuses et sincères et c’est un plaisir de faire la connaissance de leur petit Yangyang de deux ans et demi. Il est adorable et nous adopte très vite; il nous fait bien rire en grimpant partout, à la découverte de ce qui l’entoure mais surtout, il nous impressionne en prenant mon iPhone, le déverrouillant, trouvant l’icône des photos et les faisant dérouler! Il n’a pas trois ans …
Petit bonhomme attachant  YangYang
Avec leur voiture et leurs deux GPS, nous allons après le lunch nous perdre dans la forêts des buildings de Pudong. La rivière se traverse par des tunnels sous l’eau pour le métro, pour les voitures, et également un tunnel piéton qui doit être une attraction. Pudong était jusqu’aux années nonante une zone agricole pauvre, des quartiers bidonvilles où régnaient des gangsters et ce n’est qu’en 1992 que commencèrent les constructions lorsque la municipalité décida d’y établir son nouveau centre d’affaires. Dix ans plus tard, c’est une ville futuriste qui surgit de terre, avec des buildings parmi les plus modernes et les plus hauts du monde; il paraît que chaque année le sol s’affaisse de 1,5 cm sous le poids des constructions.
Pearl Tv Tower sur Pudong Gratte-ciel de Pudong Square près de la Tv Tower Pearl Tv Tower sur Pudong Joie d'être ensemble

Un ascenseur nous monte en moins d’une minute à 263 mètres, dans la Pearl Oriental Tv Tower pour un panorama sur la ville à couper le souffle. Cette tour de la TV et radio mesure à sa pointe 468 mètres; ses boules en ont fait un symbole original de la ville. La rivière a pris une couleur boueuse aujourd’hui, on voit y naviguer toutes sortes d’embarcations sur les méandres qu’elle dessine alors qu’elle va se jeter dans la Mer de Chine. La tour Jinmao, toute proche de nous, compte huitante-huit étages dont les derniers sont occupés par le Hyatt hotel, ainsi le plus haut hôtel du monde … Actuellement, en forme de décapsuleur, c’est le Shanghai World Financial Center qui tient le record de hauteur avec ses 492 mètres.
IMG_2049 Le nord du Bund Vers les Yu Gardens Pudong Huangpu River Ville de nos amis
La famille Fang va retrouver à présent des amis et nous nous quittons dans l’espoir déjà de prochaines retrouvailles. Qingfeng est restée nostalgique de Lausanne et semble attendre un retour en Suisse. Et nous sommes à la veille de rejoindre Singapour déjà … Ce voyage en Chine fut une merveilleuse découverte, tant pour les sites historiques de toute beauté que pour le sens du service et la chaleur humaine exceptionnelle des gens qui nous ont reçus.

Pearl Tv Tower le soir de la chambre ...


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Yu Gardens – Bund – Xintiandi

Yves prend le petit-déjeuner avec deux responsables d’une école de formation continue pour entreprises, AMA, qui aimeraient intégrer Business Model à leur programme; le contact passe bien et pourrait déboucher sur des projets communs. Ils sont vraiment chaleureux et c’est Fount, un de leurs traducteurs qui va nous accompagner la journée pour visiter la ville. Tout déplacement se fait en taxi, malgré l’affluence de circulation et nous ne connaîtrons pas la vie souterraine.
Le matin depuis la chambre d'hôtel
Le quartier de Yu Gardens and Bazaar nous séduit, nous sommes en admiration devant toutes ses ruelles de magasins au cachet d’antan superbe; boiseries foncées, dorures, sculptures, toits courbés … merveilleux! Fount ne manque pas de nous signifier souvent le sens des images, des symboles, des messages écrits sur les façades, les portiques, les murs. Le quartier regorge de magasins de bijoux, de l’or en quantité impressionnante et aussi de médecine chinoise traditionnelle. Des échoppes de souvenirs et d’artisans à l’ouvrage s’alignent, exposant des tissages de longues herbes de bambous, des tours de magie, de jolis paysages peints à l’encre noire seulement avec la main, les doigts, les ongles … et je reconnais mes Hulus !
Bazaar de Yu Gardens Bazaar de Yu Gardens Bazaar de Yu Gardens Bazaar de Yu Gardens Bazaar de Yu Gardens Bazaar de Yu Gardens Bazaar de Yu Gardens Tissages Peinture main
Le pont aux neuf zigzags, pour bloquer l’accès aux mauvais esprits, est très photographié, il surplombe un petit étang pittoresque, il mène à un pavillon du thé. Le regard tout autour se porte sur des bâtisses typiques et nous arrivons à l’entrée du jardin lui-même. Construit au 16ième siècle, comme un jardin privé par un officier de l’armée des Mings, il représente en tous sens le jardin chinois type, un des plus beaux et il est divisé en six parties séparées par des murs blancs gardés en hauteur par des dragons qui ondulent. La nature revêt ses couleurs automnales, un mélange de vert, de jaune, de rouge, des bambous, des saules, des érables, des magnolias et camélias.
9 zig zag bridge Sur le pont des 9 zig zag Pavillon du Thé Quartier du zig zag bridge Porte entrée du Yu Garden Moment de plénitude Décor de rêve Dragon gardien
L’eau, les pierres, les ponts en demi-lune, les ouvertures rondes mais aussi des pavillons, des corridors, une scène de spectacles … respirent une atmosphère de sérénité, de plénitude, de bien-être. Les chemins sont tortueux, nous menant d’une merveille à une autre, découvrant toujours des visions différentes … un labyrinthe qui nous fait remonter dans le temps, qui laisse notre imagination fulminer devant tant de symboles. Des dragons, des lions, des tigres, des Phoenix, des cochons, des serpents … se cachent, se nichent en sculptures sur les toits courbés, dans les peintures ou gravures sur les murs, signifiant la longévité, la bonne fortune, le pouvoir, l’espoir de réussite, la fidélité, et j’en passe. Ma fascination est grande devant ces messages omniprésents que Fount raconte avec beaucoup de poésie.
Yu Gardens Détail sur une toiture Heureux ! Miroir de l'eau Couleurs automnales Pierre et Eau Pavillon Balcon ciselé

Je pourrais flâner ici des heures mais c’est le moment du déjeuner et nous avons la grande chance d’aller manger au Lu Bo Lang, restaurant qui a accueilli des personnalités comme le couple Clinton, Fidel Castro, le premier ministre du Luxembourg. Il est bien plus simple de laisser commander notre hôte du jour, pour découvrir des plats originaux et variés; j’aime presque tout ce qui arrive pour garnir la table. Les tables me paraissent toujours grandes, pour nous trois par exemple aujourd’hui, mais lorsqu’elle se remplit des plats, elle devient juste bien proportionnée!
Restaurant Lu Bo Lang Plafond d'un passage couvert Ruelle près du restaurant
Les rues de ce quartier nous plaisent énormément même si ce sont des magasins de souvenirs en grande partie; un magasin Esprit encore et sur plusieurs étages des galeries de tableaux peints ou de broderies superbes, de calligraphies, sur la Chine et le Tibet, des magasins de pierres taillées en signes du zodiac ou en bouddha – le jade est très répandu -, des amulettes, des porte-bonheur, des tampons signatures, etc. L’odeur de l’encens nous attire ensuite vers le Temple du Dieu de la Cité, City God Temple; ce n’est pas ici un Bouddha que l’on vient prier mais trois gardes pour la sécurité, le bien-être de la ville. Il est enclavé dans le quartier de Yu Gardens, pas très grand, joliment entretenu et j’y retrouve un tambour, une cloche du temps de l’empereur Jongle, une fresque superbe d’une longueur étonnante où des scènes sont finement dessinées.

Temple Taoïste Temple Taoïste Les Gardiens de la Ville Temple God of the City

Aux alentours les chinois circulent en vélos, vieux, souvent chargés d’un monticule de cartons, de boîtes ou de gros sacs remplis, d’autres ont des vélomoteurs ou scooters électriques – il est interdit à présent d’avoir un véhicule deux roues à essence – qui tirent des charrettes transportant leur petit commerce, qui se fait sur la rue, la lessive pend aux fils électriques … le temps semble avoir fait marche arrière. Ils sont joyeux, nous interpellent gentiment, souvent pour nous vendre quelque chose.
Drôle ! Rues basses Anciens quartiers
Le brouhaha des quartiers modernes est tout autre, les voitures et les taxis klaxonnent en permanence, se faufilant au mieux pour gagner des places dans le flux de la circulation.Le Bund est un long boulevard de 1,5 km en bordure de la rivière Huangpu. Les bâtiments, une cinquantaine, qui le bordent sont d’imposantes constructions coloniales datant de la fin du 19ème siècle, où les architectures s’inspirent des styles romans, gothiques, renaissance européens. Les français, anglais, américains et aussi japonais se partageaient des concessions dans la ville – régies par leur propre police et justice, et en ont fait une métropole financière; même si de nos jours le quartier de la finance s’est déplacé de l’autre côté de la rivière, sur le nouveau district de Pudong, le Bund reste bordé de grandes banques, assurances et également d’hôtels. La maison des douanes est surmontée d’une copie de la célèbre Big Ben londonienne, on l’entend échelonner les heures. Le ciel est mitigé, la brise agréable, j’apprécie la vue de jour cette fois … les gratte-ciel de Pudong, parmi les plus élevés au monde, se dressent jusque bien loin en face de nous; c’est la promenade des amoureux, dit Fount. Shanghai est la première métropole de Chine, avec quelques vingt-cinq millions d’habitants et sept millions supplémentaires y travailleraient sans y résider en permanence … que nous sommes bien petits nous les suisses face à cette ville gigantesque! Une statue de Chen Yi, le premier maire de Shanghai après la déclaration de la république en 1949 trône ici sur le Bund, qui se termine au nord par un parc avec un imposant monument aux héros de la ville. La vue est magnifique et c’est ici que Fount nous laisse terminer notre journée seuls.

Bund Photo Souvenir Bund Pudong Peace Hotel Sculpture dans le parc Monument aux héros De la point nord du Bund Gros bateau marchand

Un de ces bus touristes, Sightseeing, nous dépose à Xiantandi, un quartier que m’a conseillé Agata. Au milieu de hauts buildings modernes – dont celui de MacKinsey – des ruelles piétonnes aux maisons basses qui ont été restaurées et modernisées, tout en conservant le style des Shikumen forment un quartier de bars, cafés et restaurants fort sympathique; façades de briques, fontaines, sculptures de bronze … un peu comme East Square à Singapour. Un musée nous explique comment dans les années 1920-1930, ces maisons ont été épargnées par la ruée des bulldozers pour tenter de conserver un héritage des maisons bourgeoises de l’époque; les travaux furent colossaux! Ces Shikumen font penser aux Siheyuans de Pékin, où la vie se passe en famille dans un enclos bien privatisé au charme assuré et à l’abri de l’effervescence de la rue.
Rue de Shanghai Entrée de Xiantandi TeaTime à Xiantandi Musée Shikumen Xiantandi
Le bus nous redépose ensuite vers People’s Square, qui du temps des colonies correspondait à un grand champ de course, avec aussi piscine et court de cricket; ce fut jusqu’au milieu du vingtième siècle le lieu de socialisation des expatriés qui cherchaient à recréer les loisirs de leur contrée d’origine. A présent c’est un grand parc au milieu de la cité commerçante, avec une place de rassemblement pour des événements ou des manifestations et on y trouve des musées dont le fameux Musée de Shanghai, que malheureusement notre court séjour ne nous laissera pas le loisir de découvrir.

Jamais je n’oublierai Nanjing Lu, où il fait aussi clair le soir que la journée, où la bonne humeur règne dans toute sa splendeur … c’est du moins l’impression que j’ai en cette dernière soirée de novembre. Le gadget à la mode est sans nul doute ces roulettes lumineuses pour mettre sous les chaussures, on en propose tous les dix pas! Les vendeurs sont souriants, joyeux, ils nous amusent. Des attroupements se forment près de gens, plutôt des retraités, qui dansent au son de la musique ou qui chantent, micro en main, heureux de créer l’attraction … le karaoké est vraiment populaire et cette ambiance musicale, ‘bon enfant’, diffuse la bonne humeur. Nanjing Dong Lu bat sans doute le record de vente de contrefaçons; sans cesse, nous sommes accostés pour des sacs, chaussures et surtout des montres suisses … et Yves prend plaisir à leur répondre que la sienne lui convient très bien! Devant un grand Apple Store aux portes closes, les gens sont assis sur les marches et je profite comme eux de faire un petit coucou whatsapp avec la famille!
People's Square Délicieux Canard Laqué


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Beijing – Shanghai

Karen et le chauffeur viennent nous chercher à l’hôtel à 8 heures pour nous accompagner à la gare; le train est à 10 heures mais la circulation est dense à toute heure dans cette ville où les distances sont également grandes. Il parvient à emprunter de plus petites rues et ainsi nous pouvons admirer les danseurs de Tai-chi et le bord de la rivière … une jolie promenade pour une autre fois. Karen est toute triste de nous voir partir, elle s’est attachée à nous et assure qu’elle fera tout son possible pour nous permettre de revenir à Beijing; elle est énergique, charmante et très chaleureuse. C’est elle qui a concocté la campagne de publicité pour le sommet de lundi, avec une page entière dans leur revue du mois d’octobre, de novembre mais aussi les affiches grand format qui passaient sur les écrans à l’aéroport! Nadia Thalmann l’avait vue, surprise, et cela fait grand plaisir à Karen de l’apprendre. Elle repart ce soir à Chongqing, sa ville de résidence où se trouve le siège de Business Review (BIZMEDIA).

Nous arrivons bien en avance à destination, quelques photos et embrassades avant de nous dire au revoir; nous passons une fois encore un portique de sécurité, nous faisant dépasser et bousculer par des gens pressés. Le hall est très vaste, super propre, avec de nombreux magasins aux marques connues en Europe, et qui a presque des allures d’aéroport.
South Rail Station Beijing Gare de Pékin Notre porte d'embarquement
Un train rapide va mettre moins de cinq heures pour rejoindre Shanghai; il paraît hyper long, avec une jolie silhouette blanche affinée et un confort appréciable. Notre voiture est au complet au départ de Pékin, se vide et se remplit aux arrêts intermédiaires, dont Nanjing, l’ancienne capitale. Et chaque fois c’est comme un poulailler qui caquette et qui caquette … avant que le calme ne revienne, soit ils dorment, soit ils mangent. La vitesse du train est affichée en temps réel, le maximum sera 307 km/h.

Train grande vitesse TGV Beijing - Shanghai
Yves peaufine sa présentation de ce soir, avec des textes en anglais et en chinois car le public sera varié; c’est Swissnex qui l’invite et qui a fait l’annonce aux anciens étudiants suisses mais un des traducteurs chinois du livre y fait allusion sur son blog, ce qui a amené des participants d’entreprises locales également. Mon objectif de rédaction durant ces heures de voyage s’est tout naturellement transformé en repos … j’en avais sans doute besoin! Mon blog attendra.

A la sortie de la gare de Shanghai, sur plusieurs centaines de mètres, les gens s’enfilent dans un long corridor pour attendre un taxi; ceux-ci se suivent à trois de front, impressionnant la rapidité d’action mais heureusement que j’ai imprimé le nom et adresse de l’hôtel en chinois car je pense que les chauffeurs de taxi ne sont pas du tout à l’aise avec l’anglais. L’entrée dans la ville fait penser à une grande métropole américaine, avec une forêt de buildings, des autoroutes qui se croisent et se surpassent et dont les accès sont régulés par des policiers pour fluidifier le trafic.
Taxi Touran à Shanghai

L’hôtel est situé en plein centre, proche de la célèbre Nanjing Lu qui fait 10 km, la plus longue rue commerçante de Chine … merci mon frère pour la recommandation. L’établissement a un cachet ancien magnifique – semblable au Majestic de Saigon -, le service est très attentionné, la chambre est spacieuse et confortable.
Lobby du Grand Central Hotel Grand Central Hotel Lobby du Grand Central Hotel
La rue commerçante est piétonne sur sa partie Est, elle brille d’énormes enseignes lumineuses alors que le jour faiblit; restaurants, grands magasins, cinémas, théâtres, centres esthétiques, beaucoup de magasins pour les mariages et je retrouve des marques bien connues comme GAP, Swatch, Swarovski, Uniqlo et même Esprit qui ici à deux pas de l’hôtel, a un magasin splendide, très moderne, au décor de bois clair. La température est douce, nettement plus agréable que dans la capitale et le monde se promène en direction du Bund pour découvrir de l’autre côté de la Huangpu River le quartier de Pudong et ses gratte-ciel. Je reconnais le Peace Hôtel, avec son toit vert, construit du temps de Sir Victor Sassoon – 1920 – dont j’ai appris l’histoire lors de ma première conférence FOM à Singapour; cela me fait plaisir de l’apercevoir de mes yeux, l’hôtel bien sûr! On se croirait presque sur une digue de la mer du nord ou sur la promenade des anglais, si ce n’est que la mer s’est transformée en rivière où défilent bateaux de tourisme et également bateaux marchands. Les appareils photos crépitent et deux jeunes chinoises m’accostent pour que je les prenne avec leur sony, on fait quelques pas ensemble, elles sont très gentilles et accueillantes … Olivier me dit que c’est un scénario fréquent, pas méchant, de jeunes qui veulent parler un peu anglais … L’ambiance est très différente de celle de Pékin; les vendeurs sont plus actifs et si je les acceptais tous, je me retrouverais avec quantité de flyers en mains. Les klaxons en bruit de fond permanent, le dynamisme se ressent dans cette ville qui bouillonne; les expatriés y sont plus nombreux de mois en mois.
Yves a donné sa conférence devant des participants enthousiastes et il rentre ce soir bien sûr avec des cornets de cadeaux …
Nanjing Lu Pudong de nuit Peace Hotel sur le Bund Vitrine Esprit ! Nanjing Lu Nanjing Lu


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The Great Wall

Un chauffeur et une guide, voici un service first class dont nous prendrions facilement l’habitude … Karen vient nous chercher à 8 heures, la voiture est confortable, la conduite du chauffeur est très douce, la facilité de communication avec Karen s’améliore de jour en jour, la circulation est dense jusqu’au sixième ring de la ville. Pour limiter le trafic, chaque jour les voitures dont le numéro de plaque se termine par tel et tel chiffre ne sont pas autorisées à se déplacer, à moins de payer une taxe; aujourd’hui c’est le 3 et le 8 … pas de chance notre plaque finit par 8. Le paysage est montagneux et grisouille en cette saison; à mesure que nous nous élevons, la neige commence à apparaître et l’on pourrait presque se croire quelque part en Suisse. Karen nous explique que dans leur grand pays, il y a une forte différence entre les régions montagneuses du nord et du sud. Au nord, les montagnes ne sont pas habités car par manque d’eau les cultures ne sont pas possibles et les gens y sont plus grands mais c’est l’inverse au sud et on y cultive du riz et du maïs.
Vendeurs de bonnets, gants Esplanade d'arrivée enneigée Arrivée à Badaling Froid glacial
Après deux heures de route nous arrivons au site de Badaling, un des sites les plus touristiques de la Grande Muraille mais vu la saison, la foule est vraiment acceptable et c’est même appréciable de se trouver ici avec des gens venus de divers coins de la planète pour admirer cette merveille. Le froid est glacial, le vent souffle en bourrasques et rend inaccessible le téléphérique; une petite marche nous fera du bien! Les vendeurs ici sur le parking propose des écharpes, des gants, des cache-nez et des bonnets de fourrure mais nous nous sommes bien équipés ce matin. Seule Karen acquiert bonnet et gants, elle qui est chaussée de bottes de ville à talons aiguilles reconnaît avoir peut-être sous-estimé l’endroit. C’est pour elle aussi une première aujourd’hui!
Empereur Jongle Empereur Ming Empereur Qing "Tu es un héros si tu as visité la Grande Muraille"
Serpentant sur six mille kilomètres d’Ouest en Est de la Chine, la grande muraille est probablement la plus grande construction humaine de l’histoire. Elle fut construite à différentes époques, remontant jusqu’au troisième siècle avant J.C., jusqu’à l’époque des Mings (16ième siècle), pour se protéger des invasions barbares du nord. Les Mongols au treizième siècle et les Mandchous au dix-septième parvinrent cependant à le franchir pour envahir la Chine. Après la mort de Mao, certaines parties furent restaurées et le site est classé Patrimoine Mondial de l’Unesco en 1987. Crapahuter sur cette muraille de sept mètres de large, à huit mètres de hauteur, face à ce paysage montagneux qui s’étend à perte de vue est un moment intense, on ressent le poids de l’histoire de cet édifice unique auquel ont participé des millions de personnes – des millions y ont péri aussi. Outre un moyen de défense, il a permis en son temps le transport rapide des troupes à travers le pays et il a optimisé la communication entre les tours de garde par les moyens de l’époque, la fumée, les drapeaux, les tambours et les cloches. Spectacle grandiose qui nous laisse tous les trois admiratifs …
Notre but ! Muraille au loin De l'autre côté Murs épais Créneaux pour se protéger Paysage montagneux Bras dessus , bras dessous

Sur la route du retour, un petit crochet par Chang Ling nous donne un cours d’histoire sur la période de l’empereur Jongle, le troisième empereur de la dynastie des Mings. Il changea la capitale de Nanjing à Beijing et fit construire la Forbidden City. C’est l’époque à laquelle on doit l’éclosion de la porcelaine chinoise, l’invention des imposantes cloches que l’on trouve dans les temples, une des premières encyclopédies écrites, l’exploration du monde grâce au navigateur Zheng He. Treize des seize empereurs Mings sont enterrés dans la chambre funéraire creusée dans la montagne derrière la Tour aux Esprits et le Mausolée, surélevé sur une triple terrasse en marbre blanc, le tout construit à cet endroit pour son alignement Feng Shui. Peu de monde pour une visite intéressante, paisible, parmi ces jardins aux arbres multi-centenaires et ces pavillons qui datent de cinq siècles.
Mausolée des Mings Chang Ling Empereur Jongle Epoque Ming Stèle de l'empereur Chengzu

Karen n’a pas d’autre suggestion pour clôturer cette journée magnifique, c’est moi donc qui lance l’idée de 798 District, qui emporte un franc succès. Jean-Luc a passé un mois ici en 2008 pour monter de toutes pièces un restaurant ‘art-deco’ dans l’environnement de UCCA, une galerie d’art créée par le couple belge Ullens. Laurent me recommandait aussi une petite escapade dans le coin si nous en avions le temps. L’Espace 798 était à l’origine un complexe industriel militaire et en 2002, il fut transformé en quartier dédié à l’art contemporain pour répondre aux besoins d’artistes à la recherche d’un endroit original et bon marché pour exposer leurs œuvres. Le quartier est vaste, on pourrait flâner des heures dans toutes ses rues, passant d’une galerie à une autre et admirant des réalisations magnifiques, poteries, sculptures, peintures, tant à l’intérieur que dehors dans les petites échoppes ambulantes. Des tibétains vendent entre autres, des hulus … on en trouve de toutes tailles, notre chauffeur a presque toujours le sien dans sa main, il joue avec et j’imagine que c’est une sorte d’anti-stress et de porte-bonheur aussi. Les moines s’en servaient comme des gourdes mais ici elles ne sont pas ouvertes, simplement séchées et on entend les graines à l’intérieur. Ce sera mon souvenir de BeijingUCCA expose de manière très originale des maquettes locales mais le restaurant de mon beau-frère ne paraît plus être à l’affiche; tout évolue vite, tout change …
Pandu Hotel Sur la route ...
Statuettes typiques 798 District 798 UCCA à 798 798 UCCA Maquettes à UCCA 798 Il a froid dehors ! Ancien casernemet militaire


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Beijing avec Lisa

Yves est accompagné par Karen ce matin pour aller tout d’abord donner un cours dans la nouvelle Business School de New Huadu, avant de rejoindre le bureau d’édition de la version chinoise du livre, avec au programme interview et photos. La journée sera enrichissante des deux côtés et il rentre le soir avec une liasse de cartes de visites et de nombreux cadeaux.
C’est Lisa, une jeune chinoise, charmante – qui a étudié le français à Nice et Paris pendant six années – qui m’accompagne toute la journée pour découvrir encore des merveilles de Pékin. Le froid est toujours au programme – j’ai ajouté une couche de vêtements et je porte un bonnet acheté hier – et le soleil se cache derrière une brume tenace. Elle est de petite taille, très douce, n’est pas très encline à prendre le métro et je dois dire que mon expérience d’hier soir à l’heure de pointe n’est pas non plus pour m’encourager. Nous prenons donc un taxi et elle s’inquiète pour savoir si je suis assez habillée.
Tian Tan est notre première destination; le Temple du Ciel fut construit à la même époque et par le même architecte que la Cité Interdite, sous le règle de l’empereur Jongle de la dynastie des Mings au début du quinzième siècle. Le parc dans lequel il se situe est très vaste et le complexe composé de plusieurs bâtiments taoïstes serait un des plus vaste de Chine. L’empereur venait s’y recueillir, faire des sacrifices, vénérer le ciel et aussi ses ancêtres pour assurer le bonheur de son peuple. Il implorait les dieux pour qu’ils les épargnent des démons du ciel et leur assurent ainsi de bonnes récoltes. L’allée principale, toujours dans l’axe nord-sud est pavée de dalles plus claires; elle était réservée aux dieux, les empereurs se déplaçaient juste sur ses bordures.
Ce qui est très agréable de nos jours, c’est l’ambiance dansante et chantante qui règne dans les parcs; à l’époque impériale le peuple n’était pas autorisé dans l’enceinte mais ici c’est tout différent. Des gens se rassemblent pour pratiquer du Tai chi, du Yoga, danser sur le son de la musique qui sort des petits transistors qu’ils ont amenés, d’autres jouent à se lancer un volant avec le pied ou jouer au badminton avec un petite balle, des hommes jouent aux cartes tandis que des femmes crochètent ou tricotent, un monsieur dessine de jolis messages en calligraphie éphémère et une dame seule fait elle danser au son de sa mélodie un grand ruban sur un bâton. Il y a également des amateurs du chant, orchestré par un animateur et accompagné d’instruments … ils chantent un chant traditionnel militaire, me dit Lisa. Emmitouflés dans leurs grosses doudounes, ils semblent s’amuser et invitent volontiers les badauds à se joindre à eux; je les trouve déjà nombreux et pourtant nous sommes en hiver et je peux bien imaginer qu’une température plus clémente en attire encore plus. C’est fantastique, cette habitude de se rassembler pour faire une activité physique dans un parc, de manière spontanée.
Temple du Ciel


Mais nous sommes ici pour visiter cet ensemble prestigieux, dont je suis sous le charme. Tout d’abord nous gravissons les marches de marbre qui mènent à l’autel rond aux trois cercles concentriques, où en son centre l’empereur présentait ses sacrifices; l’autel est entouré de deux enceintes, la ronde représenterait le ciel, la carré la terre. Le temple circulaire ensuite est superbe; le soleil étincelle sur son toit recouvert de tuiles de céramique bleue, couleur du ciel. La croyance en les ancêtres était forte et c’est ici que l’empereur se rendait pour les vénérer. Et ce temple de dévotion aux dieux et aux ancêtres est entouré d’un haut mur circulaire produisant un écho formidable. Nous traversons des ponts surplombant les jardins aux pins parfois âgés de plusieurs centaines d’années, regardant de ci de là des chinois qui dansent ou chantent … nous passons une nouvelle porte aux trois arches, celle de l’est pour l’empereur, de l’ouest pour les officiels et celle du centre pour les dieux.
L'Autel aux sacrifies de l'Empereur Autour de l'autel rond La voûte céleste impériale Voûte céleste impériale Tout en bois, sans un seul clou
Le dernier temple rond, Qi Nian Dian, semblable par sa forme au premier mais sur trois étages, est celui où l’empereur venait prier pour de bonnes récoltes, une architecture remarquable, probablement une des plus photographiée et représentative de la Chine. Sous ces trois toitures remarquables, le soleil rayonne sur les dragons et les phénix dorés, qui représentent l’empereur et l’impératrice ainsi que sur ce rouge impérial qui recouvre la corolle du bas. On s’approche en montant les marches de marbre et en levant la tête, j’admire cette splendide voûte circulaire, construite entièrement en bois, sans un seul clou, structurée et recouverte de peintures telles des faïences. Les différents toits sont supportés par des poteaux de bois rouge décorés tout en finesse … une merveille!
Porte entre les palais Salle des prières pour les bonnes moissons Poutres de bois peintes Détail du Pavillon Salle des Prières
Nous sortons par un long passage couvert, en zig-zag où nous sommes un peu accostées par des vendeurs de cartes, de foulards et de souvenirs mais c’est aussi un lieu de rencontre pour des Pékinois qui jouent, dansent ou discutent.
Corridor en bois vers la sortie du Parc

Nous passons l’après-midi toutes les deux dans le Palais d’été, Yihe Yuan et là aussi, c’est juste ‘Woah la grandeur’! C’est au dix-huitième siècle, sous la dynastie des Qings, qu’il prend la taille et la forme encore visibles aujourd’hui. Un peu éloigné de la ville, avec un parc immense, cette résidence d’été permettait à la famille impériale de venir prendre un peu de fraîcheur et de nos jours, cela reste une visite fort appréciée des touristes par fortes chaleurs. Il s’étend sur 290 hectares, avec des lacs sur lesquels à la bonne saison s’épanouissent des milliers de fleurs de lotus et où des barques promènent les touristes; à pied il faut au moins deux heures de marche pour en faire le tour et à un des pontons est accosté un superbe bateau dragon en bois peint en blanc, donnant l’impression d’un bateau de marbre. Il faudrait bien plus de temps pour explorer ce parc, qui compterait trois mille bâtiments; une multitude de palais, temples, sanctuaires, pavillons, musées se cachent dans ce décor de jardins, de pierres, de bronzes, d’arbres centenaires superbement entretenus.
Porte d'entrée du Palais d'été Jolie sculpture sur mur de marbre Toujours les bronzes Le dragon et le phoenix Un des palais Parc du Palais d'été Lac gelé du Palais d'été Au loin la colline du palais d'été Palais d'été
Comme je l’ai plusieurs fois entendu ici à Pekin, une colline artificielle a été construite avec les terres creusées des lacs; c’est la Colline de la Longévité, où le Pavillon des Fragrances de Bouddha domine superbement le parc. Pour y grimper nous longeons d’abord le lac par un corridor de bois magnifique … le plus long au monde, sur 720 mètres de long, avec par milliers, de splendides peintures sur les poutres, représentant des scènes, des messages, des allégories. Le chemin serpente ensuite entre les pins, les rochers pour atteindre le Pavillon et derrière lui, le Temple of the Sea of Wisdom, de forme carrée, aux murs recouverts de céramiques vertes et jaunes où des logettes contiennent des centaines de petits Bouddhas.
Plus long corridor en bois Pivoine, fleur des chinois Détail de peinture Promenade sur la colline Palais de la Longévité Temple of the Sea of Wisdom Palais de la Longévité Effigies de Bouddha Porte vers les jardins Porte lune typique
Les temples sur la descente vers le nord du parc, sont de style tibétain, superbes, avec des toits jaunes, couleur typique des toits sous l’empire Qing et des pignons rouges aux inscriptions dorées. Cet endroit me plait énormément par son cadre très ‘nature’ et par la diversité et la richesse des temples, des pavillons, des palais … c’est tellement impressionnant.
Vers le nord du Palais d'été Style tibétain au nord du parc Toits jaunes de la période Qing Animaux qui protègent des intempéries Raffinement ! Porte Nord du Palais d'été Rue de l'ancien Beijing

Sur le chemin du retour, sous la lumière tamisée du soleil qui se couche, Lisa me propose une halte au Nest, le stade national de Pékin, qui fut la principale structure des Jeux Olympiques d’été 2008, conçu par le bureau suisse Herzog et de Meuron et qui peut contenir nonante mille spectateurs. Le quartier est ici tout moderne, le Nid est superbement mis en évidence près d’une esplanade gigantesque, quasi vide aujourd’hui. En face, tout à fait original et monumental, l’hôtel Pangu, sept étoiles, en forme de dragon a reçu les plus importantes personnalités du monde; on doit sa forme à l’architecte qui a réalisé la tour de cent et un étages à Taipei. Ces trois jours passés à visiter les sites importants de Beijing me laissent une impression de gigantisme, de richesse historique, de beauté architecturale, de couleurs, de musique, de saveurs, de diversités, de contrastes, …
Le Nid de Herzog et de Meuron Nest , stade olympique Coucher de soleil derrière le Dragon Hôtel 7 étoiles !


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Seule dans Pékin

C’est seule aujourd’hui que je navigue dans cette énorme ville de Pékin; après avoir rassemblé plans, guides, documents et avoir repéré mon itinéraire en métro, je passe voir au deuxième étage comment s’annonce le Business Review Summit. Woah, quelle organisation … de grandes affiches avec les deux conférenciers de la journée, les livres joliment disposés, des hôtesses en strass et paillettes, fleurs à la boutonnière pour les intervenants, presse, télé et salon VIP pour les interviews. Tout se passera très très bien pour Yves, dont la présentation fait sensation et qui à l’issue de la journée signe quantité de livres et est happé pour être pris en photo! Déjà ils parlent de le ré-inviter l’année prochaine.
Hôtesses du Sommet Joli montage
De mon côté je suis assez contente de passer haut la main mon test de parcours en métro, avec deux changements pour rejoindre le Temple des Lamas, mon premier objectif. Le pourtour du mur d’enceinte de ce complexe est jalonné d’échoppes d’encens, des bottes de toutes longueurs et de toutes épaisseurs que les fidèles brûlent avant leurs prières; cette odeur me baignera tout au long de la visite. Il s’agit du plus important temple bouddhiste tibétain de Chine, il est tout en couleurs, en sérénité, en harmonie. Il fut offert aux moines Lamas en 1732 et abrite encore une centaine d’entre eux, que l’on voit prier ou se promener dans les jardins sublimes. Le but principal de la visite est certainement la grande statue de Maitreya, Bouddha du futur; elle est la plus grande au monde, taillée dans un seul tronc de santal, elle mesure 18 mètres. On la découvre progressivement en pénétrant dans le pavillon principal, levant lentement le regard vers le plafond.
Echoppes d'encens vers le Temple des Lamas Près des temples Dans le temple des Lamas Pavillon principal du Temple de Lamas
Le temps est magnifique, j’ai la chance d’un soleil qui brille dans un ciel bleu et je me suis habillée de couches qui ne sont pas inutiles. Non loin de là, le Temple de Confucius, datant de la dynastie mongole des Yuans, est moins couru mais un endroit de tranquillité très agréable. La statue du célèbre philosophe trône dès l’entrée, comme s’il nous accueillait dans ce parc avec ses pavillons dédiés aux mathématiques, à la musique, à la médecine, ses bronzes, les statues de ses disciples et surtout ses quelques deux cents tablettes de pierre alignées où sont gravés les noms des milliers de personnes qui réussissaient l’examen impérial pour devenir bureaucrates. Dans un pavillon musée, sont exposés des pierres semblables où sont gravés des pages et des pages de doctrine … quel héritage!
Confucius nous salue Cyprès multi-centenaire Disciples de Confucius Tablettes des bureaucrates chez Confucius
Je me perds ensuite dans les ruelles de terre d’un quartier de Hutongs non touristique, où vivent des gens en toute simplicité; ils y ont organisé leur vie avec des petits commerces, des temples, des écoles et ils se cachent derrière des murs très fermés.
Hutongs Hutongs près du Temple de Confucius Hutong dans le quartier des 2 temples
A la sortie du métro à GulouDajie c’est non seulement le soleil qui me permet de me repérer mais un gentil jeune chinois, me devance pour m’indiquer le chemin et sans dire un mot, il me fait un signe pour me signaler que je suis proche de la Tour de la Cloche, haute de 47 mètres. Je grimpe la longue rampe d’escaliers hauts et raides pour admirer au sommet, l’énorme cloche qui donnait l’heure aux pékinois mais aussi le superbe panorama sur la ville, sur les Hutongs aux alentours et sur sa tour jumelle, la Tour du Tambour que je gravis ensuite. De là haut, la vue se dégage au sud vers le parc Jingshan avec dans l’alignement la cité interdite et la place Tian’an Men et sur l’ouest, la Pagode Blanche de Beihai, que je vais viser ensuite. Les gens me regardent en souriant, se demandant probablement ce que fait une touriste seule à pied dans ces larges avenues de la ville; en général ils se déplacent en taxi d’un site touristique à un autre. Moi, j’aime justement marcher ainsi pour mieux sentir la vie de tous les jours et c’est ma seule occasion de déambuler seule aujourd’hui.
Tour de la Cloche L'énorme cloche Vue sur les Hutongs Tour de la Cloche Escaliers de la Tour du Tambour Pour signaler les heures Tour du Tambour Garagiste de rue
J’aime les parcs et celui de Beihai, septante hectares, un des plus grands, des plus beaux de la capitale me permet de me détendre en sillonnant ses allées, en admirant son très grand lac, en m’éloignant sur de petits chemins vers des pavillons cachés, des jardins de pierres … avant de grimper vers son symbole, la Pagode blanche, haute de 40 mètres et qui semble dominer la ville. Elle est de style tibétain et fut construite sur le modèle des anciennes stoupa, pour honorer la visite du cinquième Dalaï-lama en 1651 à Pékin. Et voici encore un espace qui respire la paix, au sein d’une grande métropole et où il fait bon flâner au rythme de ses envies. Les innombrables fleurs de lotus sur le lac sont en cette saison prises dans les glaces de l’eau, flétries et roussies par le gel mais je peux facilement m’imaginer que le spectacle en été est magnifique.
Beihai Park Parc Beihai Parc Beihai Lac du parc Beihai Sur la colline de la Dagoba Dagoba tibétaine L'entrée sud du parc Beihai
Continuant sur ma lancée, même si mes jambes et mes pieds s’en ressentent, mon enthousiasme me pousse encore vers les quartiers commerçants où la foule vit à un rythme tout autre. Depuis le nord de la rue Xidan, je reconnais l’endroit où nous avons mangé hier midi, avec en face les Galeries Lafayette, les enseignes connues de Adidas, le centre ‘109’ avec ses figurines japonaises, de nombreux grands magasins pour les mariages, un ‘department store’ local et en face Joy City, qui s’étale sur onze étages très très vastes et où je vais acheter en prévision de l’excursion de mercredi, des gants pour Yves et un bonnet de laine pour moi.
Sur Xidan Joy City
Une station de métro plus loin et alors que le nuit est tombe rapidement, je ne résiste pas à l’envie de découvrir également Wangfujing Dajie. En partie piétonne, cette avenue est la plus grande rue commerçante de la ville, avec des centres commerciaux, des cinémas, des boutiques de luxe, des petits magasins et même une librairie où je verrai les deux ouvrages BM au rez de chaussée. Le décor est tout différent, ressemble à une ville moderne comme toute autre, avec beaucoup d’étrangers, au point que l’on ne se croirait plus en Chine … sauf en s’immisçant dans les ruelles perpendiculaires du marché de nuit. L’ambiance y est pittoresque; on trouve des échoppes de bricoles et souvenirs, des restaurants sur la rue, des vendeurs de brochettes … même des brochettes vivantes de mille-pattes! Lumières, musiques, rires, voilà une attraction qu’il ne fallait pas manquer.
Marché de nuit Brochettes de fruits aigre-doux Miam ...


Je pense me reposer un peu en prenant le métro pour rentrer à l’hôtel; grosse erreur, il s’agit à cette heure tardive d’affluence et sur la ligne principale du réseau, d’une véritable épreuve de force. Se faire dépasser, marcher sur les pieds, compresser dans les rames au point de se demander comment on va sortir de cette boîte de sardines et si les sacs vont suivre ou se faire arracher au passage … What an experience! Dont je me remets le soir avec un extraordinaire massage aux huiles parfumées dans un cadre des plus romantiques que j’aie rencontré.


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Le coeur de Pékin

Jamais je n’oublierai la journée de mes 51 ans! La passer à Beijing, en visitant la place Tian’an Men, la Cité Interdite, les parcs et les Hutongs, manger du ‘hot pot’ et du canard pékinois sont un cadeau immense.
Ce dimanche, Louis, l’éditeur de la version chinoise du livre et son épouse Kate – qui elle travaille pour Wiley, la maison d’édition américaine – sont nos guides vers les sites les plus spectaculaires de la ville. L’accueil est à nouveau plus que chaleureux et nous trouvons de suite une entente parfaite; nous serions-nous connus dans une autre vie? Les déplacements se font principalement en taxi, des taxis pas tout neufs et qui dégagent un odeur de fumée. Nous empruntons une fois le métro – ce qui m’aidera pour demain – et nous passons ici chaque fois au détecteur ainsi que les bagages, comme à l’aéroport; il en va de même pour l’entrée dans les sites que nous visiterons.
La place Tian’an Men, aussi appelée place de la ‘Porte de la Paix Céleste’, est connue de tous pour avoir été le centre des manifestations violentes de 1989; elle est énorme et peut contenir un million de personnes. En bordure nous pouvons voir le Musée National avec en face l’Assemblée Législative, deux bâtiments de style communiste des années 50 et au centre, l’obélisque érigée pour les héros du peuple en 58. Le Mausolée de Mao est reconnaissable avec ses colonnes et les sculptures des révolutionnaires et fait face à la célèbre Porte de la Cité Interdite d’où Mao proclama la République Populaire de Chine le premier octobre 1949. Sur la place mais aussi dans tous les endroits que nous sillonnerons, il y a quantité de policiers, de gardes, de gens de la sécurité.
Tian'an Men Square Porte de la Pureté Céleste
En plein centre de Pékin, la Cité Interdite est le complexe architectural le plus spectaculaire de Chine; il fut construit sous la dynastie des Mings et terminé en 1420. Durant cinq siècles, vingt-quatre empereurs y ont régné et l’accès n’était réservé qu’à la cour impériale et à ses dignitaires; il ne fut ouvert au public qu’en 1949. On comptait à l’origine 9’999 salles ou chambres et la superficie totale était de septante-deux hectares. Passé la première réelle porte, nous pénétrons dans la partie dite publique où les empereurs organisaient des cérémonies et réceptions. Dans un axe sud-nord, nous passons par de nombreuses portes, des cours, des palais qui ont tous été superbement rénovés; des ponts, des escaliers, des terrasses et des rampes sculptées en marbre blanc, des lanternes et des chaudrons de bronze, des lions gardant les entrées des halls, les figurines sur les arêtes des toits protégeant les bâtiments du feu … et tant d’autres symboles reflétant le principe d’harmonie du yin et du yang, des chiffres et des nombres privilégiés comme le neuf ou le huitante-et-un.

Devant le Hall de l'Harmonie Lion de bronze Parvis de marbre blanc Une des salles de la cour extérieure Chambre de concubine IMG_5031 Parc Jingshan Quittons la Cité Interdite

Le ‘Palais de l’Harmonie Suprême’ est le bâtiment le plus imposant de la cité, superbe et majestueux … il nous reste à imaginer les cérémonies de couronnement des empereurs qui y furent célébrées. Les palais sont tous fermés mais il est possible par les ouvertures d’admirer les trônes, les meubles, les objets anciens, les peintures, les plafonds, les colonnes qui dépeignent les coutumes et le cadre de vie de la cour impériale. Les deux autres grands palais de cette partie publique servaient de lieu de préparation et de méditation pour l’empereur avant ses apparitions en public et l’autre pour les banquets officiels et les examens des fonctionnaires.

Une nouvelle porte très imposante mène à une nouvelle série de bâtiments dédiés ceux-ci aux quartiers privés, résidence de l’empereur, chambre nuptiale, palais des femmes et des concubines; nous sommes ici dans le monde de la pureté céleste, de la tranquillité terrestre, de la paix impériale. L’ampleur est extravagante, le poids de l’histoire est prenant, la beauté finalement assez simple et épurée est incontestable. Nous pourrions nous éloigner de l’axe principal et sillonner encore et encore parmi les pavillons et les jardins mais nous traversons seulement le ‘Jardin Impérial’, de pure tradition chinoise, avec ses pierres aux façonnages laissant parler notre imagination, ses arbres et cyprès multi-centenaires, ses bonsaïs, ses chemins de petits cailloux formant de superbes mosaïques.

La porte au nord franchie, se dresse devant nous le pavillon central du parc Jingshan aussi appelé ‘la colline du charbon’, que nous gravissons gaiement tous les quatre. Cette colline artificielle a été construite avec les terres creusées des douves et des lacs de la cité, elle comporte cinq pics surmontés chacun d’une pagode toute en couleurs. Là haut la vue sur les toits dorés de la Cité Interdite est à couper le souffle, tant cet ensemble est exceptionnel. Un grand Bouddha doré trône dans la Pagode au sommet, comme s’il protégeait devant lui la cité impériale; on dit que le parc devait l’épargner des mauvais esprits venant du nord. Au retour en bas, nous observons un moment, avec fascination, un chinois très doué qui dessine sur le sol des signes calligraphiques avec un long pinceau qu’il trempe dans de l’eau noire … ses messages sont très poétiques, nous dit Kate.
Pagode au sommet du parc Jingshan Détail de la Pagode la plus élevée Le Bouddha de Jingshan ParkCité Interdite vue de la Pagode du parc Jingshan



A la sortie, nous découvrons ce que sont les Hutongs, ces petites rues anciennes de Pékin formant souvent un labyrinthe avec beaucoup d’impasses et également des Siheyuans, les demeures typiques pékinoises bâties autour d’une cour et entourées d’un mur qui les cache des regards de la rue. Voici notre première impression d’un quartier ancien et nous aimons regarder les moyens de transports tellement atypiques, un mini taxi électrique, un vélo transformé en brouette de marchandises, un vendeur ambulant de brochettes, … et nous nous arrêtons dans une place de jeux, lieu social pour une partie d’échecs par exemple ou d’exercices physiques pour les adultes.
Moyen de transport courant Taxi passe-partout

La chaîne de restaurants Haidi Lao compte une vingtaine d’établissements à Pékin – et il y en aurait même un à Singapour – qui sont ouverts 24h/24 et complets à toute heure. La spécialité est le ‘Hot Pot’, une fondue chinoise dont les pots de bouillon sont intégrés dans les tables; c’est très grand, les salles où les gens qui n’ont pas réservés attendent parfois plusieurs heures sont bien équipées, l’ambiance y est très joyeuse. C’est Kate notre maître d’œuvre pour ce repas copieux et excellent; viandes, légumes, champignons, crevettes, algues, fungus … sont rapidement ébouillantés puis trempés dans une sauce que j’adore, au sésame et vinaigre chinois; il paraît que nous sommes des pros dans le maniement des baguettes! Un cuisinier ‘artiste’ vient à la table allonger et allonger une nouille qu’il fait jongler entre ses mains. La quantité de plats est grande et ce lunch est convivial … nos amis ont commandé un beau gâteau d’anniversaire qui arrive en grande pompe, avec des bougies et les convives aux tables voisines chantent de tout cœur cet Happy Birthday pour moi … bonheur d’un moment d’émotion!
Kate, maître d'oeuvre No comment !

Après une matinée très culturelle, Kate et Louis nous emmène pour une balade, qui se veut aussi digestive…, vers le parc Qianhai et Shishahai; un petit coin de paradis le long d’un lac à la forme sinueuse, où les saules pleurent en s’y penchant. Les couleurs font rêver, le soleil bientôt descend, des bateaux dragon sont à quai et font le bonheur des touristes à la bonne saison. Les quais alignent les boutiques et les restaurants typiques et colorés; les rickshaws baladent les couples dans les ruelles avoisinantes tandis que nous nous baladons à pied en papotant sans arrêt. Certaines ruelles de ces quartiers de Hutongs ont été rénovées, tout en conservant une atmosphère d’authenticité … des boutiques magnifiques, des cafés, des auberges où je pourrais passer des heures. Traverser aujourd’hui Yandaixie Jie est très agréable car les touristes ne sont pas trop nombreux et ensuite nous flânons un moment dans Nanluogu Xiang alors que le ciel s’est assombri, laissant les lumières des décorations refléter tout leur bel effet. Les gens se promènent calmement, grignotant des brochettes typiques de Pékin et sillonnant entre les vélos et les charrettes, bien abrités du vent dans ces ruelles étroites. Je n’ai qu’un mot : magnifique!
Le parc des lacs Qian et Shishan L'entrée de la balade le long du parc Quianhai et Shishahai Joli coucher de soleil au travers des saules Lac au nord ouest de la Cité Interdite Parc Quianhai Ancienne poste musée sur Yandaixie Jie Yandaixie Jie Les bonnes brochettes Nuit dans les petites rues Les petites rues anciennes Nanluogu Xiang

Une autre spécialité culinaire est bien évidemment le ‘Canard Pékinois’ et c’est le menu de ce soir, dans un des meilleurs restaurants, dans le quartier nord-est des affaires; nous sommes gâtés! Le cadre est très joli, avec des coussins et des rideaux de velours rouge brodés de dorure, des logettes avec vue surplombante sur les buildings modernes, un service très délicat et attentionné. Les premières peaux de canard laqué, on les baigne dans une sauce avant de les passer dans du gros sucre qui sautille entre les dents … un souvenir de certains bonbons de notre enfance! Les crêpes fines comme du voile dans lesquelles on enroule le canard avec des bâtonnets de légumes, sont toujours un régal … cette cuisine chinoise nous comble et cela fait grand plaisir à nos hôtes.

Un 25 novembre que je ne suis pas prête d’oublier …
Pekin Duck


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Ni hao China !

Et c’est parti aujourd’hui pour une nouvelle grande aventure … la Chine nous attend! Le vol Air China est impeccable, ponctuel et nous permet de lire, écrire et nous reposer malgré les chinois qui jouent aux cartes ou discutent debout dans les allées; nous sommes de suite dans l’ambiance, ils sont plus expressifs que les japonais.
Le commandant annonce sept petits degrés à l’arrivée, chacun sort pulls et doudounes. L’aéroport est immense, moderne et nous passons tout d’abord par un détecteur de fièvre avant l’immigration; tous nos papiers sont en règle, aucune question ne nous est posée. A la sortie, une foule bruyante attend les voyageurs, avec de nombreux panneaux nominatifs … et nous avons le nôtre mais deux charmantes chinoises font de grands signes dès qu’elles reconnaissent Yves – ce sont elles qui ont préparé les annonces du sommet où il intervient. Karen et Kate semblent heureuses de faire notre connaissance, quel accueil formidable. Elles sont à notre entière disposition durant tout le séjour. Le chauffeur nous emmène à l’hôtel par une circulation dense, identique tous les jours, semble-t-il. Milieu d’après-midi, le soleil est orangé derrière un brouillard de pollution, donnant l’impression qu’il est beaucoup plus tard.

Le Grand Millennium Hotel est fabuleux, les décorations et chants de Noël nous accueillent dès l’arrivée; j’aime la hauteur du lobby, les luminaires, le feutré des moquettes et des salons, le marbre des corridors, les bonsaïs et les tableaux de la décoration. La chambre ne dément pas mon premier sentiment, que du contraire et nous prenons un petit moment pour déballer nos valises avant de rejoindre Karen qui doit organiser le repas du soir; un restaurant typique, très classe, avec des salles en nombre incroyable et de superbes grandes tables rondes avec le plateau central qui tourne.
Nous serons six ce soir pour une prise de connaissance qui se passe assez bien, des traductions croisées et le langage des mains qui s’avère toujours bien utile. L’ambiance est enjouée; faire la connaissance de Yves, ici chez eux, semble être un aboutissement pour l’organisation de ce sommet Business Review 2012. Les nombreux mets commandés par notre Karen s’avèrent tous des plus délicieux et la spécialité de ce restaurant clôture le menu, avec un large plat où ‘nage’ dans une sauce exquise, une tête de poisson … excellent! Je ne compte pas le nombre de fois qu’ils se lèvent pour faire santé, pour trinquer avec nous et je suis tellement attentive aux conversations que j’en oublie de prendre des photos. Par contre les cartes de visite se distribuent ici dès la première poignée de mains et même moi, je me retrouve avec 4-5 cartes ce soir.
Le premier contact est vraiment prometteur, une chaleur humaine que nous avons rarement rencontrée dans nos voyages … même si la difficulté de la langue procure à Yves quelques angoisses concernant ses interventions. Il s’y est beaucoup préparé, transposant ses slides en chinois le plus possible et un système de traduction simultanée est prévu … tout ira bien! Avant de nous laisser nous reposer pour la nuit, ils insistent pour quelques photos en notre compagnie, bras dessus – bras dessous.
Bientôt Noël  Chambre 1113  Lobby La déco de gingembre à l'entrée du restaurant    IMG_4974Lobby  Premier cadeau reçu  Tabeaux déco de l'hôtel  Dans le lobby