Jamais je n’oublierai la journée de mes 51 ans! La passer à Beijing, en visitant la place Tian’an Men, la Cité Interdite, les parcs et les Hutongs, manger du ‘hot pot’ et du canard pékinois sont un cadeau immense.
Ce dimanche, Louis, l’éditeur de la version chinoise du livre et son épouse Kate – qui elle travaille pour Wiley, la maison d’édition américaine – sont nos guides vers les sites les plus spectaculaires de la ville. L’accueil est à nouveau plus que chaleureux et nous trouvons de suite une entente parfaite; nous serions-nous connus dans une autre vie? Les déplacements se font principalement en taxi, des taxis pas tout neufs et qui dégagent un odeur de fumée. Nous empruntons une fois le métro – ce qui m’aidera pour demain – et nous passons ici chaque fois au détecteur ainsi que les bagages, comme à l’aéroport; il en va de même pour l’entrée dans les sites que nous visiterons.
La place Tian’an Men, aussi appelée place de la ‘Porte de la Paix Céleste’, est connue de tous pour avoir été le centre des manifestations violentes de 1989; elle est énorme et peut contenir un million de personnes. En bordure nous pouvons voir le Musée National avec en face l’Assemblée Législative, deux bâtiments de style communiste des années 50 et au centre, l’obélisque érigée pour les héros du peuple en 58. Le Mausolée de Mao est reconnaissable avec ses colonnes et les sculptures des révolutionnaires et fait face à la célèbre Porte de la Cité Interdite d’où Mao proclama la République Populaire de Chine le premier octobre 1949. Sur la place mais aussi dans tous les endroits que nous sillonnerons, il y a quantité de policiers, de gardes, de gens de la sécurité.
En plein centre de Pékin, la Cité Interdite est le complexe architectural le plus spectaculaire de Chine; il fut construit sous la dynastie des Mings et terminé en 1420. Durant cinq siècles, vingt-quatre empereurs y ont régné et l’accès n’était réservé qu’à la cour impériale et à ses dignitaires; il ne fut ouvert au public qu’en 1949. On comptait à l’origine 9’999 salles ou chambres et la superficie totale était de septante-deux hectares. Passé la première réelle porte, nous pénétrons dans la partie dite publique où les empereurs organisaient des cérémonies et réceptions. Dans un axe sud-nord, nous passons par de nombreuses portes, des cours, des palais qui ont tous été superbement rénovés; des ponts, des escaliers, des terrasses et des rampes sculptées en marbre blanc, des lanternes et des chaudrons de bronze, des lions gardant les entrées des halls, les figurines sur les arêtes des toits protégeant les bâtiments du feu … et tant d’autres symboles reflétant le principe d’harmonie du yin et du yang, des chiffres et des nombres privilégiés comme le neuf ou le huitante-et-un.
Le ‘Palais de l’Harmonie Suprême’ est le bâtiment le plus imposant de la cité, superbe et majestueux … il nous reste à imaginer les cérémonies de couronnement des empereurs qui y furent célébrées. Les palais sont tous fermés mais il est possible par les ouvertures d’admirer les trônes, les meubles, les objets anciens, les peintures, les plafonds, les colonnes qui dépeignent les coutumes et le cadre de vie de la cour impériale. Les deux autres grands palais de cette partie publique servaient de lieu de préparation et de méditation pour l’empereur avant ses apparitions en public et l’autre pour les banquets officiels et les examens des fonctionnaires.
Une nouvelle porte très imposante mène à une nouvelle série de bâtiments dédiés ceux-ci aux quartiers privés, résidence de l’empereur, chambre nuptiale, palais des femmes et des concubines; nous sommes ici dans le monde de la pureté céleste, de la tranquillité terrestre, de la paix impériale. L’ampleur est extravagante, le poids de l’histoire est prenant, la beauté finalement assez simple et épurée est incontestable. Nous pourrions nous éloigner de l’axe principal et sillonner encore et encore parmi les pavillons et les jardins mais nous traversons seulement le ‘Jardin Impérial’, de pure tradition chinoise, avec ses pierres aux façonnages laissant parler notre imagination, ses arbres et cyprès multi-centenaires, ses bonsaïs, ses chemins de petits cailloux formant de superbes mosaïques.
La porte au nord franchie, se dresse devant nous le pavillon central du parc Jingshan aussi appelé ‘la colline du charbon’, que nous gravissons gaiement tous les quatre. Cette colline artificielle a été construite avec les terres creusées des douves et des lacs de la cité, elle comporte cinq pics surmontés chacun d’une pagode toute en couleurs. Là haut la vue sur les toits dorés de la Cité Interdite est à couper le souffle, tant cet ensemble est exceptionnel. Un grand Bouddha doré trône dans la Pagode au sommet, comme s’il protégeait devant lui la cité impériale; on dit que le parc devait l’épargner des mauvais esprits venant du nord. Au retour en bas, nous observons un moment, avec fascination, un chinois très doué qui dessine sur le sol des signes calligraphiques avec un long pinceau qu’il trempe dans de l’eau noire … ses messages sont très poétiques, nous dit Kate.
Â
A la sortie, nous découvrons ce que sont les Hutongs, ces petites rues anciennes de Pékin formant souvent un labyrinthe avec beaucoup d’impasses et également des Siheyuans, les demeures typiques pékinoises bâties autour d’une cour et entourées d’un mur qui les cache des regards de la rue. Voici notre première impression d’un quartier ancien et nous aimons regarder les moyens de transports tellement atypiques, un mini taxi électrique, un vélo transformé en brouette de marchandises, un vendeur ambulant de brochettes, … et nous nous arrêtons dans une place de jeux, lieu social pour une partie d’échecs par exemple ou d’exercices physiques pour les adultes.


La chaîne de restaurants Haidi Lao compte une vingtaine d’établissements à Pékin – et il y en aurait même un à Singapour – qui sont ouverts 24h/24 et complets à toute heure. La spécialité est le ‘Hot Pot’, une fondue chinoise dont les pots de bouillon sont intégrés dans les tables; c’est très grand, les salles où les gens qui n’ont pas réservés attendent parfois plusieurs heures sont bien équipées, l’ambiance y est très joyeuse. C’est Kate notre maître d’Å“uvre pour ce repas copieux et excellent; viandes, légumes, champignons, crevettes, algues, fungus … sont rapidement ébouillantés puis trempés dans une sauce que j’adore, au sésame et vinaigre chinois; il paraît que nous sommes des pros dans le maniement des baguettes! Un cuisinier ‘artiste’ vient à la table allonger et allonger une nouille qu’il fait jongler entre ses mains. La quantité de plats est grande et ce lunch est convivial … nos amis ont commandé un beau gâteau d’anniversaire qui arrive en grande pompe, avec des bougies et les convives aux tables voisines chantent de tout cÅ“ur cet Happy Birthday pour moi … bonheur d’un moment d’émotion!


Après une matinée très culturelle, Kate et Louis nous emmène pour une balade, qui se veut aussi digestive…, vers le parc Qianhai et Shishahai; un petit coin de paradis le long d’un lac à la forme sinueuse, où les saules pleurent en s’y penchant. Les couleurs font rêver, le soleil bientôt descend, des bateaux dragon sont à quai et font le bonheur des touristes à la bonne saison. Les quais alignent les boutiques et les restaurants typiques et colorés; les rickshaws baladent les couples dans les ruelles avoisinantes tandis que nous nous baladons à pied en papotant sans arrêt. Certaines ruelles de ces quartiers de Hutongs ont été rénovées, tout en conservant une atmosphère d’authenticité … des boutiques magnifiques, des cafés, des auberges où je pourrais passer des heures. Traverser aujourd’hui Yandaixie Jie est très agréable car les touristes ne sont pas trop nombreux et ensuite nous flânons un moment dans Nanluogu Xiang alors que le ciel s’est assombri, laissant les lumières des décorations refléter tout leur bel effet. Les gens se promènent calmement, grignotant des brochettes typiques de Pékin et sillonnant entre les vélos et les charrettes, bien abrités du vent dans ces ruelles étroites. Je n’ai qu’un mot : magnifique!











Une autre spécialité culinaire est bien évidemment le ‘Canard Pékinois’ et c’est le menu de ce soir, dans un des meilleurs restaurants, dans le quartier nord-est des affaires; nous sommes gâtés! Le cadre est très joli, avec des coussins et des rideaux de velours rouge brodés de dorure, des logettes avec vue surplombante sur les buildings modernes, un service très délicat et attentionné. Les premières peaux de canard laqué, on les baigne dans une sauce avant de les passer dans du gros sucre qui sautille entre les dents … un souvenir de certains bonbons de notre enfance! Les crêpes fines comme du voile dans lesquelles on enroule le canard avec des bâtonnets de légumes, sont toujours un régal … cette cuisine chinoise nous comble et cela fait grand plaisir à nos hôtes.
5 décembre 2012 à 15:33
la machine s’emballe on ne peut plus l’arrêter …