Midtown sera le denier quartier que je vais explorer au cours de ce séjour. J’y accède rapidement avec MARTA, pour autant que j’aie un peu de chance avec le timing – en effet, on est loin ici de la fréquence du métro de Singapour !
Peachtree Street – la pêche étant le symbole de la Géorgie – est une avenue vraiment longue qui remonte toute la ville sur des miles ; je vais en parcourir une partie à pied, en commençant au niveau du Fox Theatre. Ce théâtre construit comme un palais oriental est une des images de la ville. Yves reconnaîtrait ici les bâtiments de Emory, le seconde université où il a eu de très bons contacts. Tout au long de ma promenade – ou plutôt marche rapide – je trouve un mélange d’architectures, des bâtiments cossus de style colonial, de hauts édifices très modernes souvent aux façades de verre mais aussi des maisons particulières ou restaurants qui semblent un peu perdus dans cette forêt de buildings. Il fait encore plus froid qu’hier, le vent a soufflé cette nuit de façon inhabituelle, malgré mon bandeau et mes gants, ce froid est vraiment piquant – peu de monde en rue et sans doute suis-je la seule touriste mais cela ne se remarque guère, je n’ai pas besoin de plan en main puisque je remonte toujours le même rue.
Une petite maison rouge aux colonnades blanches est la maison où Margaret Mitchell a habité depuis 1925. C’est ici que ‘Gone with the wind’ est né dix ans plus tard ; ce roman et le film qui en fut inspiré sont une image forte de la Géorgie à l’époque des plantations.
Une banque imposante, toute en marbre blanc, un petit crochet par des rues plus calmes, retour vers le carrefour avec la 15th avenue, où la fontaine devant l’église scientiste s’est transformée en sculpture de glace et là je me sens attirée vers la droite.
Les rues sont toutes en courbes, vallonnées et les habitations me plaisent ; je sillonne ce quartier entre Peachtree et Piedmont avec quiétude. Piedmont Park – qui comprend le Jardin Botanique – est un énorme ilot de verdure, de calme, un endroit pour se balader, faire du sport, avec un joli lac, des terrains de tennis, de soccer et une superbe piscine pour l’été. Evidemment nous sommes loin de ce qu’on peut appeler la bonne saison pour y flâner, pour y admirer les massifs de verdures ou de fleurs qui n’existent que dans mon imagination ; je m’y promène d’un bon pas et je suis étonnée de ne pas m’en souvenir. Ça aurait pu être un superbe lieu de jeu et de défoulement pour les kids mais peut-être que l’attrait pour les jardins m’est venu plus tard. Et pour la petite histoire – on ne me changera pas -, le Park Piedmont a vu en 1895 une grande exposition de cent jours pour faire connaître les conditions de vie, promouvoir les états vivant de la culture du coton et avec l’espoir de voir naître le commerce avec les pays d’Amérique latine ; le succès de l’événement aurait permis à cette communauté de prospérer.
Par contre je me souviens être venue au Jardin Botanique avec Candy lors d’un plus récent voyage ; c’était au moment de l’exposition exceptionnelle des œuvres en verre de Chihuly et ils en ont gardé deux jolies pièces. C’est un peu triste sans fleur et presque sans verdure, heureusement qu’il y a ces superbes magnolias du sud qui respirent toujours la verdure. La serre des orchidées me rappelle bien évidemment ses semblables de Singapour mais en tellement plus modeste. Atlanta a connu dans ce jardin une exposition de sculptures géantes de verdure, comme celle qui nous a fascinées Dominique et moi à Montréal cet été – il en reste ici une seule qui a perdu sa magnificence mais laisse supposer que ce fut aussi génial. Et la grenouille assise sur son banc semble attendre la compagnie de Mathieu – la photo en est nettement moins souriante. Les arbres sont souvent luxuriants dans ces régions humides du sud, ainsi la mode des ‘canopy trails’ offre ici également le plaisir d’une balade surélevée.
Je me perds à nouveau dans les petites rues de villas, avec toujours en point de mire les buildings de midtown Peachtree et je traverse Winn Park, comme un petit vallon, une sorte de jardin privé pour les résidents aux alentours – certaines mamans y emmènent leurs enfants sur les places de jeux tandis que d’autres promènent leur chien.
Le High Museum of Art doit son nom à la famille High qui donna sa maison en 1926 pour y héberger le premier musée ; de nos jours il est resplendissant de blancheur, un superbe bâtiment moderne juste voisin d’une église presbytérienne toute de briques rouges. Le complexe, appelé Woodruff Arts Center, est étendu, il abrite également la salle de l’orchestre symphonique. Le Musée des arts a été rénové et étendu par Richard Meier et Renzo Piano en 2005 – sa façade arrondie et sa rampe me font penser au Guggenheim de New York. Je suis déjà en vadrouille depuis plusieurs heures et ne me sens pas l’énergie d’en faire la visite – une autre fois peut-être.
Tout le monde parle, en se plaignant bien sûr, de la météo extrême pour la région ; dans le métro mon voisin s’offusque qu’il ait fait plus chaud à New York qui se trouve pourtant à 1’500 kilomètres au nord ! Et les dames du Botanical Garden ont elles voulu me rassurer car ce week-end cela remontera à 15 degrés ; elle sont parties d’un fou rire quand je leur ai dit que ce week-end je serais à Montréal – ce sera le même chiffre mais sous zéro ! Yves a donné sa longue journée de cours pour le programme de formation continue de GSU, à des cadres de grosses entreprises basées à Atlanta. Tout s’est super bien passé et Richard l’emmène souper avec Michael Jordan (eh non, pas le roi du basket mais un homonyme – Gilles serait trop jaloux). Tandis que moi, je ne serais pas moi-même si je n’essayais pas le wellness de l’hôtel – rien de tel qu’un super massage des pieds pour me remettre en forme !