Yves a sa journée libre pour se balader et découvrir avec moi un quartier de Tokyo. Je vais reprendre ma casquette de guide pour aller explorer avec lui Odaiba, l’île artificielle au sud-est de la ville, proche du port. Le métro et ensuite un monorail nous amènent au petit embarcadère de Hinode où le timing est parfait pour une traversée de la baie en bateau. Il est superbe ce bateau jaune, à l’ancienne, tout en bois, il nous fait penser à ceux de la CGN et nous sommes les seuls passagers à monter à bord! Le temps est magnifique, nous passons sous le célèbre Rainbow Bridge – avec sa boucle de 360 degrés – que le monorail, les voitures et les piétons empruntent également pour rejoindre l’île et rapidement nous apercevons les plages d’Odaiba.
Je me souviens parfaitement de mon parcours, la réplique de la statue de la liberté, le bâtiment de Fuji Tv, appelé le mécano, l’esplanade où il fait beau se balader, le Centre Commercial avec son Gundam géant, le hall d’exposition de Toyota – où nous trouverions notre bonheur, en voitures électriques ou scooter de ville – et Venus Fort avec ses boutiques dans un décor de rues européennes du dix-huitième siècle. Nous craquons là pour une douceur, qui nous avait déjà très fait envie en octobre, des crêpes fourrées aux fruits, crème fraîche, chocolat et présentées comme un énorme cornet!
Tokyo Big Sight date de 1995, c’est un centre de congrès et d’exposition dont l’architecture avec ses pyramides inversées, le rend très spectaculaire, grandiose. Ici au Japon c’est Panasonic qui a pris la place de Samsung; nous parcourons son ultra-moderne show-room présentant des appareils photos, des téléphones – GPS – ordinateurs, des TVs aux écrans immenses, de l’électro-ménager et même des fauteuils de massages.
Nous circulons d’un bout à l’autre de l’île avec le monorail et avant de quitter cet endroit de shopping et de loisirs pour les tokyoïtes, je me dois d’emmener Yves au Oedo Onsen Monogatari! Je me dirige comme une habituée, expliquant à Yves, où il doit mettre ses chaussures, où il choisit son yukata, comment se présente la zone avec les bassins d’eau chaude … et nous nous retrouvons après les vestiaires dans cette rue reconstituée de l’ancienne Edo. Il y a des photos bien sûr mais la censure joue ici, c’est du domaine privé! Nous passons tous deux un moment de bien-être, de relâchement … expérience fantastique.
La chance joue avec nous ce jour – et Yves me dira que c’est parce qu’il m’accompagne – quand nous arrivons à la station waterbus, un bateau hyper futuriste va quitter pour rejoindre Asakusa en direct. Une croisière d’une heure qui remonte la Sumida depuis le port, passe sous les ponts aux architectures variées pour accoster finalement en face de la SkyTree qui pointe sa flèche à 634 mètres et aussi le célèbre Asahi Super Dry Hall, dessiné par Philippe Starck en 1989 pour le brasseur Asahi avec sa flamme dorée – que certains appellent autrement! La nuit arrive gentiment, nous marchons dans les rues de Tokyo, en direction du parc Ueno. C’est un plaisir de se reconnaître, nous passons près de la rue Kappabashi, celle de magasins pour la cuisine, près du Koban où Benoît nous avait expliqué le rôle des policiers de quartiers, près des boutiques d’autels funéraires, etc. Arrivés proches de cet énorme carrefour de la gare Ueno, où s’enchevêtrent les lignes de métro, train, les voies express, nous mettons un petit moment à nous repérer; nous cherchons le magasin de jouets Yamashiroya pour quelque commande personnelle et c’est ici que je m’amuse aux machines qui ne distribuent pas que des bonbons!
C’est un peu comme un pèlerinage … nous retournons manger ce soir au Jojoken à MeetsPort, comme un souvenir du beau temps. Un Yakiniku sur table, bien garni, dont nous nous régalons … un service très attentionné, avec un tablier pour nous et un drap sur nos sacs pour épargner des éclaboussures, des serveuses élégantes dans leurs kimonos pastel. Quelle magnifique journée!