Blog d'Isabelle

Journal d'une Lausannoise en Asie, Australie et Amérique latine

Dempsey Hill et nos nouveaux amis

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Hier j’ai emmené Yves souper à Dempsey Hill, quartier repéré sur le chemin du retour du Botanic Garden. Sauro nous l’avait recommandé, sinon je n’aurais jamais fait cette découverte un peu à l’écart de Holland Road. L’ambiance nocturne y est fort agréable ; d’anciennes garnisons militaires abritent aujourd’hui quelques galeries d’art, des magasins d’antiquités et surtout quantité de restaurants.
  
Il doit être difficile pour certains locaux de faire le rapprochement entre l’ambiance « loisirs » dans ce cadre verdoyant et la discipline militaire de l’époque où Dempsey Hill était une base anglaise et le centre de recrutement militaire des jeunes de Singapour. Aujourd’hui encore le service militaire est obligatoire pour les garçons et dure deux ans.
 
Salsa, le restaurant mexicain choisi, est vraiment excellent pour sa cuisine, son décor et son musicien « live » qui nous enchante par sa voix chaleureuse et ses mélodies douces tandis que nous dégustons nos fajitas et comme dessert de succulents churros dans une sauce chocolat.

La restauration est un secteur d’activité prospère … d’ailleurs nos premières rencontres ne se passent jamais dans la sphère privée, exception faite de mon café chez Yin Yin. Mais je vois Jutta en ville ; elle travaille à l’Essec et ils sont à Singapour depuis cinq années qu’elle n’a pas vues passer. Michel et Donghwa nous ont invités au Swisshotel, ce qui nous a enchantés et guère surpris vu qu’il en est le directeur financier. Malgré les bonnes universités de Singapour, les jeunes expatriés sont attirés par l’Europe ou les US. La fille de Donghwa étudie à Boston et celle de Jutta à Montréal, soit douze heures de décalage horaire et plus de vingt-quatre heures de vol.
Et c’est dans un restaurant japonais de Bugis que nous découvrons les « ramen » (grand bol de soupe bouillon avec des nouilles, des légumes, des œufs, du poisson, de la viande), avec Simon et son épouse ; un ancien étudiant de Yves qui travaille au Crédit Suisse ici depuis une année. Ils nous racontent leur cheminement dans la vie singapourienne, professionnelle et privée et nous expliquent entre autres la règle des « cinq C », qui caractérisent la réussite d’un asiatique ici : cash, a car, a credit card, a condo, a club. Oh, nous avons juste le cash ! Les voitures sont non seulement coûteuses mais aussi taxées de près de 80’000 $ à l’achat, un appartement un peu classe se chiffre à plusieurs millions et l’entrée dans un club select se compte en dizaines de milliers de dollars. Cette population aisée côtoie quotidiennement des gens vivant simplement, dans des HDB, gagnant de tout petits salaires et qui portent le même sourire sur leur visage.
Un embryon de vie sociale se met ainsi en place, alors qu’au Canada elle a été presque inexistante ; serait-ce dû à la grande différence de culture qui ici en Asie poussent les caucasiens à se retrouver …

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