Blog d'Isabelle

Journal d'une Lausannoise en Asie, Australie et Amérique latine

Les Peranakans, les églises et les temples

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Une journée de visites et découvertes en ville où je me rends avec le bus 33. Le Musée Peranakan est ma première halte, installé dans une ancienne école chinoise construite en 1912. Peranakan transcrit la notion de mélange d’ethnies. Les marins de Chine et d’Inde étaient à l’époque attirés par Singapour, le point central du commerce maritime du sud-est asiatique, pour y vendre des textiles et des épices. Certains repartaient chez eux à la période des moussons mais d’autres sont restés. Leurs alliances avec des filles locales ont généré cette communion de races. On retient surtout les origines chinoises, hindoues et hindoues musulmanes. Le musée nous présente des galeries sur l’histoire de cette population, leurs coutumes vestimentaires, religieuses, leur mobilier, la cérémonie du mariage. Je suis fascinée par les couleurs pastel, images de scènes florales et de papillons, de phénix et de pivoines sur des tons turquoises; leurs broderies non seulement de soie, mais aussi de toutes fines perles de verre sont de vrais chefs d’œuvre.
     
L’exposition temporaire me fait découvrir le personnage de « Emily Gan of the Emerald Hill », une icône de la culture des Peranakans, dont Stella Kon est la créatrice dans une œuvre datant de 1982. Elle a vécu à Emerald Hill, dans une villa de famille portant le nom de Oberon et elle s’est beaucoup inspirée de sa propre grand-mère pour créer ce personnage de Emily ; personnage qui a été joué au théâtre par de grandes actrices asiatiques mais tout dernièrement par UN acteur, Ivan Heng. La pièce aurait été jouée plus trois cents fois dans une vingtaine de villes de par le monde (Malaisie, Indonésie, Australie, USA, Canada, Angleterre). Ce succès fit renaître la communauté Peranakan à Singapour.
  
Je suis un circuit proposé par un petit guide « Hike It », localisé sur le centre proche de notre premier point de chute à Singapour. Il est 13h30 quand je me joins à une assemblée nombreuse recueillie dans la cathédrale du « Good Shepherd » ; cela me semble étrange de suivre une messe en anglais, célébrée par un prêtre asiatique. Dehors une statue de Jean-Paul II commémore son passage en 2006. Comme plusieurs édifices religieux, cette cathédrale nécessiterait des rénovations importantes.

  
  
Je repère juste de l’extérieur, une synagogue, très bien gardée, avant de me diriger vers une rue piétonne animée et y découvrir deux temples très fréquentés. Je suppose que cette période des festivités de la mi automne (étrange pour un pays qui ne connaît pas les saisons !) justifie le nombre impressionnant de gens qui vénèrent les bouddhas, les encensent, les caressent, leur apportent des offrandes ; nous sommes milieu d’après-midi, un jour de semaine. La rue regorge de vendeurs d’encens et de fleurs, de boutiques d’objets sacrés, de diseurs de la bonne fortune.
   
et un artiste de rue nous épate …


Le premier temple, où l’on vénère le dieu Krishna, est hindou mais des fidèles taoïstes chinois viennent quand même, semble-t-il, y faire leurs prières. Le temple « Kwan Im Thong Hood Cho » attire foule de monde, venus prier « The Goddess of Mercy » dans l’espoir de réussite et de chance ; agenouillés, ils s’inclinent, agitant entre leurs mains une sorte de canette remplie de bâtons d’encens incandescents. Ce temple serait le seul édifice du quartier à avoir résisté aux bombardements de 1942 durant la guerre avec les japonais.
 
 
Pour rejoindre la rue des grands centres commerciaux et des grands hôtels, je traverse Bugis Streets, un véritable souk chinois couvert, assez sombre, avec échoppes sur échoppes et du monde partout dans ce labyrinthe de mini ruelles … à voir !
   

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