C’est agréable de se réveiller ce matin entourés de petites îles, couvertes de collines toutes boisées et aux criques de sable blanc isolées ; de tout côté le même paysage paradisiaque. Yves est monté vers 7 heures, repérer les manœuvres d’amarrage et la descente des chaloupes de sauvetage qui vont amener les passagers vers l’île principale de Langkawi ; une île malaisienne de 70’000 habitants – ou plutôt un archipel – tout proche de la Thaïlande et elle est également un district sans taxes.
Nous ne sommes pas parvenus à comprendre de manière précise où nous allons être déposés et ainsi nous partons à la découverte, sans attente particulière. A l’accostage de la chaloupe, nous sommes accueillis par un groupe de musiciens en costume traditionnel puis nous prenons encore un bus shuttle organisé par Costa, qui nous amène devant l’aquarium imposant de Pantai Cenang, la plage de Cenang. C’est la côte ouest de l’île, connue pour ses plages de rêve ! Nous sommes le 31 décembre, il fait 31 degrés et je marche dans les vagues chaudes de l’océan le long de ces plages magnifiques. Des baigneurs, des groupes qui font du snorkling, des jeunes qui s’élancent sur des motos d’eau … de petites îles au large, des motels et des resorts bien camouflés dans les pinèdes et les palmiers. Nous marchons ainsi quelques kilomètres, tout heureux, avant de longer un cours d’eau qui rentre dans les terres, vers la campagne.
Cette rivière est encombrée d’embarcations multiples, des bateaux de pêche, des pontons en bois scabreux. Les quelques malais que nous croisons font de grands signes et souhaitent une bonne année. C’est la première fois que nous nous retrouvons dans un village, avec des champs, des cultures, des vergers – de manguiers ou de coconuts. Les coqs chantent et se baladent en liberté, nous verrons des buffles, des oies et des canards, également quelques aigles ; Langkawi signifie « l’île des aigles » et c’est son emblème.
Au hasard de notre progression, nous arrivons à Laman Padi ; un vrai petit domaine de rêve, ce jardin ‘musée du riz’. Comme je suis contente d’approcher enfin ces cultures de riz, ici présentées dans un cadre rustique et naturel. Des malais, aux chapeaux de paille pointus, charruent un champ, pieds dans la boue comme dans le temps ; certains carrés viennent d’être coupés, d’autres seront récoltés fin du mois et dans un autre, on distingue très nettement les grains dont la récolte est prévue le 5 janvier. Les bâtiments sont de style colonial, un pont enjambe les marais de poissons recouverts de magnifiques fleurs de lotus aux couleurs vives et également de petits nénuphars blancs, dits nénuphars thaï.








Alors que nous entrons dans le ‘jardin des herbes’, un malais nous accoste et nous fait découvrir dans ce jardin ‘éducatif’ toutes sortes de plantes et d’herbes, soit aux vertus médicinales seulement – not for cooking, madam ! – soit pour la cuisine. Il froisse les feuilles pour nous faire sentir l’origan, la citronnelle, le gingembre, le basilic thaï ou citronné ; il nous colore la main avec le curcuma jaune et avec une petite fleur bleue qui colore le riz bleu. Il nous montre et nous prie d’écouter le chant de superbes oiseaux jaunes tout en haut d’un palmier … ce sont des oreos – comme les biscuits, dit-il. Un joli régime de bananes pend à son arbre et la fleur est en partie éclose, nous savourons le jus de sucre d’un de ses pétales. Il nous raconte le cycle de culture et de vie des rizières ; après la récolte, les buffles vont brouter les fanes – se roulent dans la boue aussi -, on ramène de l’eau de la rivière – avec tous ses poissons – pour l’irrigation, les poissons vont manger les insectes, les moustiques et les gens pourront ensuite pêcher les poissons pour leur propre consommation. La région serait le grenier du riz, produisant la moitié des besoins de la Malaisie ; par les montagnes, elle est protégée des fortes moussons d’hiver et de leurs fréquentes inondations.
Avec son épuisette, notre guide plonge dans la vase et nous ressort des mini crevettes, des moules, des coquillages. Son tour se termine vers un bâtiment très intéressant : un spa, quasi en plein air … les cabines ouvertes ont vue sur les rizières, les palmiers et les bananiers. N’ayant encore rien payé pour cette visite vraiment passionnante, je vais me dévouer pour un massage et réflexologie suivie d’un gommage aux grains de riz bien évidemment ! Quel bien-être, un vrai bonheur !
Laman Ria, un petit restaurant, tenu par une famille japonaise de Fukuoka, nous fait de l’œil pour le lunch. Un riz frit à l’ananas accompagne à merveille les crevettes et le filet de poisson grillé dont on se régale ; et la saveur des jus de fruits frais révèle également le climat chaud de la région.
Encore quelques photos et nous prenons la route côtière jalonnée de magasins, cafés, restaurants très typiques ; il y a une quantité incroyable d’enseignes de spa et de réflexologie. Nous faisons une halte pour un petit café dans une sorte de paillote construite en rondins et soudain nous voici remontés à mai 68 ! Sur la plage, des roulotes, des échoppes, des bars pour une population, en majorité non locale et visiblement non conventionnelle ; c’est surprenant, amusant. Il y a bien sûr ici à Langkawi de superbes resorts de luxe au style colonial tout ouvert mais également des motels et des maisons de jeunes en quantité. Ce doit être un lieu de rassemblement connu et le réveillon y sera chaud, animé et paradisiaque. Ce premier contact avec la Malaisie est une excellente surprise ; nous avons passé une journée magique, hors du temps et dans un cadre tellement différent de Singapour.
De jolies toilettes, longues robes et paillettes, costumes et nœuds papillon, musique, ambiance et menu de fête : tout est réuni pour un Joyeux Réveillon 2012 ! Le commandant s’en donne à cœur joie à minuit en faisant retentir plusieurs fois la sirène du Costa Victoria en pleine mer …