Yves part de bon matin au bureau mais ici à l’appartement, nous flânons et réfléchissons à l’itinéraire du jour. Sur la rue Van Horne, non loin de notre quartier, se niche un magasin de magie où Mathieu trouve de petites choses intéressantes. La balade lui permet d’apprécier les architectures variées des maisons et les beaux jardinets fleuris. C’est une tradition à Montréal de déménager le premier juillet – ils ont festoyé pour la Fête du Québec à la Saint-Jean et profitent de ce long week-end de la Fête du Canada pour changer de logement – et nous n’étions pas ici pour constater de nos yeux les embouteillages de gros camions que cela occasionne. Ce qui en reste, n’est pas moins étrange, ce sont des trottoirs encombrés de matelas, armoires, fauteuils, lits, vélos, tables, etc. et nous verrons même un taximan s’arrêter pour embarquer une troisième télévision dans sa voiture! Les gens se servent et ensuite ce seront les camions poubelles.
La marche nous ouvre l’appétit, que le brunch de EggSpectation rassasie pour un bon moment. Le bus 165 nous descend à Sherbrooke puis jusque Sainte-Catherine par la rue Saint-Mathieu, qu’il trouve à son goût – c’est un des beaux coins du centre ville. Depuis le fameux magasin ‘Arc’teryx‘ – où moi, je repère un chouette ensemble – nous parcourons la rue des magasins en passant sans cesse d’un trottoir à l’autre selon les enseignes qui plaisent à Mathieu. Ce n’est pas mal non plus le shopping à Montréal, même si les prix soldés sont moins intéressants qu’à New-York … sauf chez Tommy Hilfiger, où les soldes sont incroyables et où les prix baissent sous nos yeux, en direct! Mathieu me sert de mannequin pour des achats pour Yves et je me promets d’y revenir visiter l’étage des dames.
Mathieu se reconnaît, cherche le magasin Esprit qui a aussi disparu au Canada. Le temps est devenu chaud et humide, nous nous rafraîchissons à une terrasse près de l’hôtel Square Phillips où nous avons séjourné tous les trois en 2011.
Devant parfois plus marcher pour aller chercher une bouche de métro que de se déplacer en ligne droite, nous rejoignons pedibus le Vieux Montréal, bien chargés de nos achats. Mathieu se souvient aussi de ces ruelles, nous repérons le BOTA BOTA et longeant le port, allons nous installer au Jardin de Nelson, dans la cour arrière pour patienter en attendant que Yves nous rejoigne. Je suis admirative du décor tellement fleuri de ce jardin-bistrot et Mathieu trouve ingénieuse l’idée des grands parasols à la forme inversée qui permettent de récupérer l’eau de pluie, tout en protégeant les clients – puisque cela ne coule pas en rideau sur les bords – , cette eau sert probablement à arroser ‘mes fleurs’!
Yves n’a pas de chance, il subit des pannes de métro. Les journaux diront demain que les énormes feux de forêt au nord du Québec ont endommagé les lignes électriques et que Hydro Québec a décidé que ce serait à Montréal qu’il y aura des coupures … Merci!
La Place Jacques Cartier nous fascine toujours, la musique nous y retient avant de passer par la ruelle des Artistes puis la rue Saint-Paul en direction de notre réservation de ce soir. C’est la rue des galeries et je reconnais en vitrine un tableau de Patrick Pépin, l’artiste dont Martine et Alain ont aimé les œuvres exposées à Baie-Saint-Paul.
Nestor nous a conseillé le Gibby’s pour un menu de viande, dans un cadre d’antan. La rénovation des Écuries d’Youville a commencé en 1967, ce fut le début de la réaffectation de ce quartier du Vieux Montréal et elles abritent non seulement le restaurant Gibby’s mais aussi plusieurs bureaux – Alain y a d’ailleurs eu son premier bureau d’architecte d’intérieur. Ces anciennes écuries faisaient partie d’un ensemble de bâtiments construits par les Sœurs Grises, de la fin du dix-septième siècle jusque milieu du dix-neuvième, pour accueillir malades et indigents.
Le conseil est excellent, les serveuses sont presque d’époque, la vaisselle est en étain; la viande est succulente ainsi que le demi-homard grillé ajouté sur l’assiette pour un vrai ‘surf & turf‘, la pomme-de-terre est énorme, ainsi que les cornichons, le bretzel est délicieux avec ses mini-lardons grillés qui collent au beurre salé. Vous aurez compris que là, nous avons mangé pour plusieurs jours – c’est du moins l’impression du moment – et nous ne parviendrons pas à terminer nos assiettes. C’est rassurant d’apprendre par notre charmante serveuse, que seuls les purs américains y parviennent. Alors Nestor, merci mais non, nous n’avons pas pu déguster encore après, leur Irish Coffee!
Yves nous raconte les nouvelles de sa journée; il a reçu un email de Richard – de Wiley – embêté d’avoir oublié hier de suggérer la balade peu connue des touristes, de la High Line! Il espère que nous sommes encore à New-York ou alors que ce sera pour une autre fois … eh eh, il ne sait pas que notre Thomas l’avait dénichée.
Une petite – ou plutôt moyenne – marche aide à la digestion et nous montons jusqu’à la Place des Arts pour l’ambiance du Festival de Jazz. Ce ne sera pas bien long pour nous. Mathieu aime nos souterrains, depuis la place Ville Marie, pour rejoindre le métro mais surtout il trouve hyper chouette que le bus 51 nous dépose ensuite juste devant le Rockledge!