Le petit-déjeuner au Toast Box est surprenant ce matin par le fait tout d’abord que les œufs mollets nous sont donnés ainsi dans une petite coupelle … un peu chaud pour les doigts … ne connaissent-ils pas les coquetiers? Ils sont toutefois savoureux, même si on n’a jamais vu de poules ici, tout comme les toasts et buns au beurre parfumé provenant d’une jolie montagne sous cloche réfrigérée et aussi le café et thé latte dont la préparation est amusante, rappelant aux nostalgiques singapouriens le Nanyang coffee fraîchement grillé ; la serveuse transvase x fois le mélange d’une grande cruche à une autre, ajoutant lait, cacao Nestlé, sirop de sucre, en soulevant bien haut son geste, comme pour le thé marocain. Le résultat nous surprend en bien, c’est délicieusement doux et sucré.
Notre taximan chinois, pure souche, dit pourtant bien « can can« , ce qui signifie « oui oui » en Singlish (la langue de Singapour), quand on lui donne le nom du Mandarin Oriental mais il nous dépose au Marina Mandarin et c’est le jeu de piste pour atteindre notre lieu de rendez-vous. Nous rencontrons Nicole, la fille de nos amis de Uzès, avec son mari et leur charmante petite Juno de 14 mois. Le contact est de suite très chaleureux et joyeux; on échange sur nos vies et nos expériences, devant un Tea Time qui n’est pas sans nous rappeler celui de l’Empress à Victoria.
Nos amis Monique et Rémi se marient aujourd’hui à Charmey; nous avons une tendre pensée pour eux et vive la technologie qui nous envoie une photo presque en direct! Et notre jeunesse est elle montée en Belgique pour le grand plaisir des grands-parents
Ce samedi j’ai encore un coin de la ville à montrer à Yves; il s’agit du quartier arabe avec ses ruelles de petites boutiques design, le Blue Jazz Cafe dont les graffitis colorés sur les façades créent la polémique auprès des autorités, ses chichas au parfum agréable, Bussorah street et ses restaurants turques, marocains ou égyptiens. La magnifique mosquée du Sultan, avec ses éclairages nocturnes, séduit Yves comme je l’ai été dans la semaine; c’est réellement un petit quartier très plaisant.
Le Mamanda propose ces jours un Food Festival pour promouvoir la Malaisie. Nous sommes installés dans la cour, avec une jolie vue sur le parc et le musée et nous dégustons des mets délicieux d’un buffet où couleur, odeur, saveur sont les maîtres mots. Pas d’alcool dans le monde musulman, je me hasarde à une boisson rouge pensant que c’est une sorte de grenadine probablement et j’y retourne plusieurs fois, à la pompe de cette boisson aromatisée à la rose, un régal! Nous sommes aussi aux premières loges pour les danses folkloriques qui animent la soirée; rythme, couleurs, fleurs, or, soies, sourires, séduction … nous sommes sous le charme. L’ambiance est très conviviale, les dames engagent la conversation facilement alors que nous n’avons pas du tout le look des musulmans présents ce soir. Au final, chaque danseur et danseuse vient chercher un nouveau partenaire pour l’accompagner dans une dernière danse; je vous laisse deviner qui reste assis et qui est entraînée! Je m’y amuse et passe une soirée magique. Cela donne envie d’aller découvrir leur pays, leur but est atteint… et on reçoit des cds de musique et de reportages sur la Malaisie. Nicole nous a d’ailleurs donné cet après-midi un beau conseil pour un éventuel voyage.
Il fait bon se promener la nuit dans Singapour illuminée, animée, sans agressivité et aussi prendre un dernier verre dans un bar, pourquoi pas ? Celui de ParkView Square est réellement extraordinaire comme architecture, aménagement et décoration. Le bâtiment est relativement récent (une dizaine d’années), construit sur le modèle du Chanin Building de New York, pour un chinois de Taiwan par un groupe d’architectes locaux , comme Office Building le plus remarqué de son époque. Le rez de l’immeuble est un immense bar, complètement « art déco » des années 1920, une hauteur de plafond à quinze mètres, avec des bouteilles rangées sur une hauteur de trois étages, auxquelles les serveuses accèdent agrippées à une corde et hissées par un treuil (malheureusement pas de démonstration ce soir, nous n’avons sans doute pas choisi le bon breuvage;-). Chaque pièce de mobilier, table, fauteuil, lustre, statue, revêtement de mur, de plafond est une œuvre originale d’artistes internationaux et d’une sophistication et un luxe incroyables parfois, mélange de verre, de marbre, de bronze, de bois, de cuir. Des statues de grands hommes comme Churchill, Platon, Chopin, Dali, etc gardent le parvis de ce building imposant et une énorme grue dorée pointe vers la Chine. Et voilà comment notre curiosité nous mène parfois dans un endroit insolite, auquel les guides ne font pas référence.







Sur le chemin du retour vers Raffles City, une musique se fait de plus en plus puissante … mais une autre sorte de musique ici. En octobre, même à Singapour, on célèbre la fête de la bière! Un orchestre, que je dirai bavarois, met une de ces ambiances devant le German Bar et parvient à faire chanter et bouger les caucasiens et les asiatiques amoureux des mass de bière (les serveuses n’ont pourtant pas la même morphologie que les germaniques!).