N’est-il pas étonnant de voir sur des affiches ici à Singapour, le nom du village ‘Le Brassus’ ? Les grands horlogers Audemars Piguet ont une équipe commerciale ici pour l’Asie, des clients importants. Ils fêtent cette année les quarante ans de la Royal Oak et on mis sur pied à cette occasion une exposition très instructive qui a voyagé de New-York à Milan, Paris, Beijing et Dubaï. Ici à Singapour, elle sied dans l’ancienne gare routière de Tanjong Pagar, gare désaffectée même si elle reliait la Malaise il y a encore peu d’années. Le taximan est très sceptique à l’idée de nous abandonner devant cet ancien bâtiment auquel il est certain que nous n’aurons pas accès. Il se trompe et notre persévérance est récompensée! L’exposition a attiré quelques centaines de personnes chaque jour, nous raconte un des commerciaux, en français bien sûr et nous sommes plusieurs ici à parler notre langue. La Royal Oak aurait été dessinée sur une nuit seulement par un certain Gérald Genta, designer italien, commandité par le président de l’époque, qui voulait une monte qui attire par son esthétique et son originalité. Sa forme octogonale est toujours reconnaissable et les multiples modèles déclinés depuis 1972 sont présentés dans des vitrines de toute beauté. Le modèle comporte quelques six cents pièces minuscules, que l’on peut observer au travers de loupes ; un ‘vrai bon jurassien’ est présent lui-aussi, avec sa machine artisanale qui façonne les disques de base. Intéressant, distrayant, amusant de se sentir un moment proches et fiers de notre Vallée de Joux.
Ce week-end au centre ville nous permet de déambuler dans les rues du quartier financier, de Chinatown et nous prenons le temps d’admirer les buildings hyper modernes mais aussi les musées et les temples. Yves se fait apostropher par un indien dans Nagora Dargah, un petit sanctuaire musulman ; il lui prétend que les indiens musulmans étaient les premiers à avoir introduit le négoce à Singapour. Juste à côté, le temple Thian Hock vient juste de re-dévoiler sa splendeur après des mois de rénovation. Des lions à l’entrée, des dragons sur les toits de ce temple taoïste du ‘bonheur céleste’, qui a bien évolué depuis sa première version toute en bois en 1842, construit pour protéger les chinois qui débarquaient en terre promise ! C’est le plus ancien temple chinois de Singapour et son architecture et son design superbes lui ont valu la reconnaissance suprême de l’UNESCO.
Ces rues aux shophouses colorées ont déjà inspiré de nombreux artistes et aujourd’hui nous observons un groupe d’élèves peintres, pas mal doués. Nous connaissons quelques aquarelles de Derk Corke et aussi de Graham Byfield qui a illustré un SketchBook sur Singapour. Yves me donne pour mission de dénicher un maximum de ces endroits et de les capter en numérique. Certains bâtiments sont connus mais d’autres beaucoup moins et ensemble nous quittons le quartier touristique à la recherche de la Baba Blue House, que Yves trouve magnifique. Construite par la fille d’un commerçant chinois de Malaisie, en son honneur, cette jolie petite maison, devenue bâtiment historique, est gérée de nos jours par le Musée de NUS .
Et enfin, ‘Phase 47′ est un spectacle de danse qui nous rappelle les studio perfo de Sylviane et Jean-Marc. Perdu entre les buildings de marbre du quartier des affaires, un grand édifice, ancienne école probablement, aux façades enjolivées par des graffitis colorés, le TAPAC (Telok Ayer Performing Arts Centre) héberge des écoles de danse, de théâtre, d’opéra. Le spectacle de ce week-end est une collaboration entre deux danseuses singapouriennes et deux japonaises, jouant en partie avec de l’improvisation. La salle n’accueille qu’une vingtaine de spectateurs qui sont emportés par le rythme, la musique, l’expression des artistes … un très joli moment.
17 octobre 2012 à 18:04
Bravo aux techniciennes de surface qui oeuvrent dans ces temples!