Nous prenons plus de temps ce matin pour un copieux petit-déjeuner très varié; le buffet est superbe, les fruits juteux, le yaourt crémeux, les pains tout frais, les confitures ‘maison’.
Après avoir bouclé les chambres, les jeunes vont concrétiser leurs achats de souvenirs sur les marchés et ils s’en sortent fort bien dans l’art de la négociation.
Le chauffeur de tuk-tuk qui nous emmène vers Sala Lodges a beaucoup de peine à trouver l’endroit, il va rappeler deux fois Simone pour se faire expliquer le chemin; sans pratiquement de noms de rues, on se repère ici aux ponts sur la rivière et aux pagodes. Et nous nous sommes éloignés des rues peuplées, en pénétrant dans des chemins chaotiques, poussiéreux en zone campagne. C’est amusant de découvrir ainsi les aspects moins touristiques et la vitesse du tuk-tuk créé un courant d’air qui fait drôlement de bien.
C’est Daniel, un associé de Simone, originaire de Moron sur Lausanne, qui nous commente la visite du Resort composé de onze vieilles maisons khmer, de hauteurs et orientations différentes, qui nous plaisent de suite énormément. Elles font entre huitante et cent mètres carrés et seront louées pour un couple chacune. Ils les ont dénichées en vadrouillant dans le pays depuis deux ans, elles ont été démontées, transportées, remontées ici et modernisées dans leur intérieur. Il a fallu y introduire électricité et sanitaires, inexistants à l’époque. Les bâtiments créés en plus, comme le hall de réception, le restaurant, le coin barbecue ou la piscine sont eux très modernes, sobres, dans des tons et des matériaux naturels. Le personnel qui gravite sur le chantier, dans la cuisine, pour l’entretien est suisse, français, anglais ou cambodgien – ils ont parfois été cent vingt à œuvrer sur place ensemble … quelle entreprise … j’admire! C’est grandiose et j’imagine qu’une fois tous les jardins bien implantés, ce sera un vrai coin de paradis. Les chemins menant aux maisons sillonnent ce tapis de verdure où furent plantés les palmiers, les bananiers, les vingt-cinq mille plantes et où sont creusés des fossés de rizières. La piscine ainsi que tous les balcons, orientés au soleil couchant flamboyant donnent en fin de journée une atmosphère unique, nous dit Daniel.
Puis-je espérer venir un jour y passer de plus longues vacances? Je m’y vois tellement bien!
Nous les laissons à leurs tâches, ils sont interpelés de partout et reconnaissent que bosser avec les locaux est un peu différent des suisses … tout se négocie, tout se discute, tout se remet toujours en question … il faut des nerfs solides.
Par commodité nous avons pris le numéro de téléphone de notre conducteur de tuk-tuk, il vient nous rechercher, tout sourire et nous dépose à l’ancien marché couvert de Siem Reap. Les rues, les échoppes, les offres de reflexology et massages, les bains de pieds aux poisons, l’ambiance générale nous rappellent Chiang Mai … nous remontons tranquillement à pied vers le Victoria, pour un dernier verre au bord de la piscine.
Le vol de retour sur Singapour avec Jetstar n’est jamais direct; après trente-cinq minutes, nous faisons une très courte escale à Phnom Penh, juste pour se dérouiller les jambes, avant de remonter aux mêmes places, à bord du même Airbus 320, un Airbus qui semble tout neuf. Un concert de bébés très mécontents va juste nous empêcher de faire la sieste que nous envisagions.
A Singapour en ce mardi soir, c’est le retour massif des vacanciers du long week-end mais l’efficacité des douaniers, des bagagistes, des sociétés de taxi n’est plus à prouver … nous sommes vite rentrés à la maison. La climatisation est enclenchée et nous sortons manger sushis, tempuras, steak dans un restaurant japonais de WestCoast Plaza.
Ce court voyage au Cambodge ne peut que susciter l’envie d’y retourner … Les jeunes ont aussi adoré. Ils comprennent leurs copains-copines qui parlent avec enthousiasme de ces pays de l’Asie, ex-Indochine!