Et voici que deux mois après notre retour de Singapour, nous sommes sur le départ pour de nouvelles aventures à Montréal. Le réveil sonne à 6 heures, la nuit fut excellente, tout est prêt et notre moral est au beau fixe.
Mathieu nous dépose à Morges, étonné que je ne fasse pas une tonne de recommandations – il y a neuf mois, j’en avais une page A4 recto-verso, dit-il!
Il ne fait pas très chaud sur le quai de la gare. Nous sommes chargés chacun d’une valise de 23 kg et un bagage de cabine. Hier Yves a reçu un appel de Swiss lui faisant une offre alléchante pour un surclassement en classe business! Nous en sommes tout excités, une grande première et pas avec n’importe quelle compagnie.
Après le vol sur Zurich de 35 minutes, l’attente dans la Lounge Panorama n’est pas du tout désagréable et nous embarquons à bord d’un Airbus 330. Tout s’annonce bien, la place pour allonger les jambes, le siège massant pour le dos, les coussins réglables, les magazines, l’apéro … et c’est parti pour 7h20 de vol, parcourant six mille kilomètres dans un cadre spacieux, confortable et avec une équipe de stewards et d’hôtesses parfaite. Après un très bon repas, servi sur nappe blanche, c’est l’heure de la sieste, m’étendre, regarder un petit film et sombrer tout en me laissant masser le dos.
Au réveil un menu léger nous ravive (salade grecque-crème fouettée au raifort-tortilla) , le co-pilote annonce déjà la descente sur Montréal – Yves ne terminera pas son quatrième film – le vol a passé vite, il fait 23 degrés et un soleil rayonnant pour notre atterrissage.
Les deux mois depuis notre retour de Singapour ont filé mais m’ont permis de retrouver les garçons et leurs amies, la famille et les copines, de reprendre possession de ma maison même si à présent je sens que Mathieu s’en considère aussi le maître et avec raison – il a géré tout cela avec maturité et perfection, rien à redire et c’est la raison pour laquelle je repars cette fois aussi relax et confiante.
Mon jardin a seulement commencé à reverdir, à refleurir dans les deux dernières semaines; le ciel gris, l’atmosphère humide et froide de ces mois de mars et avril n’ont toutefois pas réussi à trop m’atteindre et pourtant ce n’était pas drôle tous les jours. Ma nouvelle chambre et mon héritage zen de l’Asie m’ont imprégnée et guidée durant cette période transitoire.
Yves a poursuivi sur sa lancée des conférences, en surplus de son cours, voyageant en Europe de Vienne à Paris, Namur et Liège, Hambourg et Berlin où leur Business Design Summit a connu un succès fou.
Nous sommes attendus à Montréal : demain matin déjà un petit-déjeuner aux aurores au Cercle de HEC! Et ce soir, Yves est convié à un séminaire mais déclinera l’invitation.
L’atterrissage se fait selon l’horaire à 14h40, nous nous sentons en pleine forme, sans courbature, sans fatigue et nous nous retrouvons très rapidement au bureau des Immigrations. La démarche est rapide, le préposé nous laisse une semaine supplémentaire sur le permis de travail – tiens donc, aurait-il entendu parler de notre prolongement à Singapour? Tous les bagages sont à l’arrivée et un sicilien émigré sera notre chauffeur de taxi vers la ville. Il nous souhaite une chaleureuse bienvenue à Montréal et nous dépose au Rockledge où un appartement meublé et garni nous attend; il est situé au rez-de-chaussée et une enveloppe nous attend dans un coffre-fort du hall avec les clés.
Pas de grande surprise, le logement correspond assez bien aux quelques photos envoyées par la secrétaire du département; c’est spacieux, très propre, le charme du vieillot, wifi opérationnel, idéalement situé pour l’université et pour les transports – les bus s’arrêtent devant ma fenêtre.
Nous sortons vers la Côte-des-Neiges pour repérer tous les commerces nécessaires, le soleil chauffe encore à 24 degrés en cette fin de journée, les rues sont animées, les terrasses bien remplies. Ce premier repas dans un bistrot à la française nous remémore l’accent chantant, l’accueil jovial, la gentillesse toute naturelle des Québécois. Comment ne pas se plaire ici ?