Yves avait un contact pour donner une conférence au MIT à 16 heures aujourd’hui mais hier soir, un mail lui apprend qu’il aura un bureau à disposition dès le matin et est joint un horaire de rendez-vous, d’heure en heure avec des chercheurs, des professeurs. Il part ainsi pour une longue journée à la Sloan School du MIT. C’est à Cambridge, de l’autre côté de la Charles River qu’ont élu domicile les deux plus prestigieuses universités au monde. Harvard est fondée en 1636, avec la faculté de théologie et est la plus ancienne école d’enseignement supérieur du pays. Le MIT est un peu moins bourgeois, il a débuté avec des facultés de sciences et de technologies en 1861, fondé par William Barton Rogers.
Voilà ainsi une belle destination pour moi également aujourd’hui. Je vise d’abord Harvard que je rejoins par le métro. Le métro ici à Boston est quelque peu particulier, il ressemble plutôt à un train souterrain, qui nous balade avec bruit dans les catacombes de la ville. Les wagons sont assez anciens, souvent avec quelques marches d’escaliers, il est possible de discuter avec le conducteur. Les voitures s’ouvrent parfois des deux côtés, il s’agit de faire le bon choix selon la sortie ou la correspondance que l’on veut prendre. Et même à la rue, il faut connaître sa direction pour emprunter le bon escalier; par contre de nombreuses stations sont accessibles pour les handicapés avec des ascenseurs. Tout comme la ville, le métro est propre, il y a des poubelles spéciales pour récolter les journaux gratuits lus – belle invention – et j’ai même eu droit à un petit concert sur des tuyaux dans les bas-fonds d’une station.
Harvard Square est très animé, coloré et met dans l’ambiance de la jeunesse. Le campus est étendu mais je commence par la mythique Harvard Yard; c’est comme dans les films … un parc bien vert et feuillu, autour duquel s’alignent des édifices historiques de briques rouges et colonnes blanches, la statue prisée par les étudiants de John Harvard et sa chaussure porte-bonheur. La Memorial Church et la gigantesque bibliothèque Widener aux quelques huitante kilomètres d’étagères – mais dont l’accès n’est pas autorisé au public. Une sculpture du célèbre britannique Henry Moore se trouve près de la bibliothèque, je le reconnais de suite après ma visite à l’AGO de Toronto et j’en reverrai une autre également au MIT.
Le parc est entouré de clôtures aux ferronneries travaillées et en pourtour je découvre les facultés de droit, des sciences et aussi telle une église, le Memorial Hall qui renferme une grande salle de spectacle. Trois musées d’art de Harvard sont actuellement en travaux extérieurs, pour être réunis en un seul complexe et c’est Renzo Piano qui orchestre ce grand projet. Sur cette même rue Quincy, le Carpenter Center abrite une école d’arts plastiques, c’est le seul édifice de Le Corbusier aux États-Unis. Je ne passe pas l’eau pour voir la Harvard Business School car l’heure a tellement vite passé et je me suis attardée dans les boutiques de livres et souvenirs.
Le MIT a ouvert le monde vers les technologies, c’est dans un laboratoire ici qu’est né en 1928 le premier ordinateur et c’est grâce aux travaux d’un informaticien du MIT qu’a été créé Internet. Le style des bâtiments et leur architecture sont tout autres que sur Harvard, avec moins d’unité. L’édifice qui attire le plus le regard est bien évidemment celui de Frank Gehry, le Ray and Maria Stata Center; une construction un peu folle, où se mêlent en façade la brique, le verre, le métal dans des formes aux antipodes des conventions d’architecture habituelles.
Le bâtiment principal de cette université est une construction gigantesque, un énorme monolithe gris, aux hautes colonnes, un dôme discret, regardant la Charles River où des voiles rouges briques au logo MIT se laissent porter par le vent. Alors qu’à Harvard, les cérémonies de remises de diplômes ont déjà eu lieu, ici elles se préparent avec l’alignement de centaines de chaises dans la plaine et les essais de musique; et voici pourquoi nous ne trouvions pas de place dans les hôtels de Cambridge. Je pénètre incognito dans le hall du bâtiment, impressionnant et je m’enfile dans les corridors à perte de vue, laissant voir quelques labos de physique, chimie. Sur le retour vers le métro, il y a des constructions plus modernes comme le centre Novartis ou le centre de recherche sur le cerveau. Il me faut quitter cet endroit magique pour les étudiants et rentrer vers la ville.
C’est dans le South-End, proche du Centre pour les Arts que nous dénichons un bistrot bohème et chaleureux, réputé pour son club de jazz, où la soirée sera délicieuse, dans l’assiette et les oreilles, le Beehive sur Tremont.
24 juin 2013 à 18:35
Bonjour Isabelle! je découvre avec joie une statue de Plensa à Harvard!
Je rattrape le retard… et c’est avec intérêt que je suis ton parcours. Bonne journée, Cristina