Le décalage horaire fait qu’Olivier est déjà sorti pour son jogging, sur la Promenade des Gouverneurs et les Plaines d’Abraham, lorsque nous nous trouvons pour le petit-déjeuner. La serveuse nous propose un ‘BON café pour commencer la journée‘ mais pourquoi donc en voudrions-nous un mauvais!
Après une balade dans les rues commerçantes de la vieille ville jusqu’à la Porte St Jean et le Théâtre Montcalm, nous embarquons à bord du ‘Vent des Îles‘ pour une excursion sur le Fleuve St Laurent avec la compagnie AML.
Le soleil brille pour notre départ, sous les commentaires chantants de la guide qui nous parle de l’histoire de la ville, de la bataille des Plaines d’Abraham, des chantiers navals de Lévis, du Château Frontenac et aussi du Clarendon … Elle trouve même à dire aux nord-américains qu’une visite de Québec les dispense d’aller en Europe, tant certains quartiers sont ressemblants! Mais ici, tout est le plus vieux, le plus grand … du Canada ou d’Amérique du Nord … on ne les changera pas!
Les eaux du St Laurent, entre Québec et Tadoussac, sont moyennement salées, un mélange d’eau douce que l’on a jusque Québec en venant de Montréal et d’eau de mer salée qui remonte de l’Atlantique jusque Tadoussac, le spot d’observation des baleines. Le fleuve se divise ici en deux, pour entourer l’île d’Orleans, une île au sol riche pour les cultures et les vignes; j’en connais les fraises que l’on peut acheter dans les ‘fruiteries‘ à Montréal depuis une bonne semaine.
Nous nous approchons du très beau pont, de 1935, qui permet d’atteindre cette île d’une longueur de trente-quatre kilomètres pour une largeur de huit. Et en face nous pouvons admirer la Chute de Montmorency qui sera au programme demain. Sa petite sœur se nomme le ‘Voile de la mariée‘, selon une vieille légende du pays comme il y en a tant.
Selon le côté où l’on regarde, le ciel est soit assez beau, soit noir très très foncé et soudain l’orage craque en force au-dessus de nos têtes. Nous nous réfugions à l’intérieur et pourtant les couleurs, les nuages, les reflets sont presque irréels.
Le plan des activités se discute au fur et à mesure et je dois dire que mes deux hommes sont souvent d’accord avec mes propositions. Ainsi nous prenons la voiture pour nous diriger, confiants – l’orage est passé, croit-on -, sur l’île d’Orléans dont tout le monde loue les beautés du paysage campagnard et des maisons traditionnelles en bois; même la guide de la croisière conseillait fortement une escapade là-bas.
L’île compte quinze paroisses – c’est la façon dont elle est découpée et cela reflète encore l’influence des colons fortement religieux. C’est à la pointe sud, la paroisse de Ste Pétronille que j’ai repéré une auberge pour notre déjeuner; l’île est la région de villégiature la plus recherchée des environs de Québec – même si Olivier pense qu’on doit s’y ennuyer au bout d’un moment! C’est calme et reposant, les maisons et leurs jardins sont très jolis, la plupart ont la vue sur le fleuve et les localités qui jalonnent la rive de l’autre côté du Chenal de l’île d’Orléans. Les gros bateaux passent eux au sud de l’île, par le Chenal des Grands Voiliers.
Même si le ciel tarde à se dégager, nous apprécions énormément cette auberge La Goéliche, face au fleuve. Elle est fleurie, sa table est simple et savoureuse, sa patronne décidée et amusante. Il y a quelques chambres qui pourraient bien un jour nous recevoir … Pour le dessert, rien de tel qu’une ‘bonne’ glace à la chocolaterie du bout de l’île … on y retourne le cornet de glace dans du chocolat chaud coulant qui va former une croûte exquise; c’en est presque un deuxième repas!
En un quart-d’heure nous sommes ‘rendus‘ dans le vieux Québec à nouveau. Yves et moi, allons explorer le Musée de la Civilisation, la fresque murale géante, la tour des pompiers, les quais, l’écluse qui ouvre vers le bassin Louise, le quartier du vieux port. Il est toujours agréable de regarder un voilier rentrer à quai ou les plaisanciers installés sur leur pont. Nous remontons en longeant l’Université de Laval et ses imposants bâtiments de pierre. Tout est propre, net et bien entretenu ici dans Québec … un peu comme en Suisse.
C’est également au bord du fleuve que nous allons manger ce soir. Le Café du Monde est bien noté, il se situe juste à côté de l’Agora du Port où se joue un spectacle gratuit du Cirque du Soleil, dont nous verrons seulement les jeux de lumière et la foule agglutinée, plus nombreuse que l’espace disponible.
Le serveur nous recommande une dorade entière marinée dans un jus d’agrumes et grillée ensuite; un vrai délice, qui demande toutefois de la patience à mes hommes … je suis très lente pour un poisson avec autant d’arêtes. Nous nous régalons et passons une excellente soirée tous les trois.
Les éclairages dans la vieille ville sont captivants, le ciel semble s’être épuré, nous espérons une belle journée demain.