Dur dur ce décalage horaire, bien plus difficile le deuxième jour et ce ciel gris pluvieux ne donne pas envie de se lever. Les cracottes, la confiture BonneMaman, les yaourts Danone nous conviennent très bien pour notre premier petit-déjeuner à la maison; ça ne fait pas très japonais mais je préfère ainsi, pour l’instant du moins.
Les rues nous semblent calmes, parce que c’est dimanche ou bien à cause du temps? Nous avons bien repéré sur le plan – je devrais plutôt dire LES plans – par où nous diriger : du style, à droite, deux fois tout droit, gauche puis troisième à droite … et on doit se retrouver proches du grand magasin Matsuzakaya (comme ça se prononce!). Dans la gare Okachimachi (tous ces noms ne me sont pas encore familiers, rassurez-vous mais ça viendra) nous rechargeons, à la machine automatique, nos cartes Suica pour le métro et certains trains de l’agglomération, que j’avais précieusement conservées depuis la dernière visite. Nous ne sommes pas peu fiers de nous être si bien débrouillés – avec un teint pâle, les yeux en amendes, les cheveux noirs et raides, on pourrait presque nous prendre pour des locaux!
Nous marchons un moment, tirant vers l’est avec l’idée de rejoindre la rivière Sumida – reconnaissant le quartier dit Kappabashi consacré aux commerces de la restauration – il fait froid, humide et nous capitulons pour nous enfourner dans le métro, bien au chaud. C’est à Ginza, bien plus au sud, que nous reprenons l’air frais de la surface et j’emmène Yves, à l’aide d’un souvenir pas trop précis … , à la grande librairie Yaesu. Elle comporte huit étages, où rien ne nous parle vraiment à vrai dire mais par contre il y a un tout petit coin avec des livres et revues en anglais – et nous ne ressortons jamais les mains vides d’une librairie!
Muji est mieux que notre Ikea, nous aimons beaucoup ce magasin où l’on peut trouver de tout pour la maison, entre autres pour notre maison d’ici à Tokyo (crayons, tasses, sauce au crabe pour les pâtes découverte au Muji de Singapour). Dans ce coin que nous avions exploré ensemble, pas besoin du plan, nous avons nos repères assez faciles, comme le Forum et la gare de Tokyo, magnifique sous ses éclairages nocturnes. Eh oui, la nuit est vite tombée tandis que nous nous réchauffions dans les magasins – nous avons même réussi à dénicher un morceau de pain.
La faim nous tiraille, surtout en nous remémorant ce restaurant en face de la gare où nous avions tant ri, et apprécié notre premier Yakiniku. Nous pénétrons dans une des tours Marunouchi à sa recherche mais plus moyen de le retrouver – ce ne sont pas les restaurants qui manquent, ce sera pour ce soir le Toraji, un Korean Charcoal. Nobody parle anglais, no problemo, on se débrouillera – on réussit à dire que l’on ne fume pas, on comprend qu’il faut se déchausser pour entrer dans notre petite loge (j’irai donc plus tard en pantoufles aux toilettes dans le centre commercial, ah ah), la table y est toute basse mais avec un trou pour les jambes, nous ne sursautons plus quand tous les serveurs souhaitent haut et fort la bienvenue à tout nouveau client! Un régal, comme toujours avec cette cuisine super parfumée et cette viande marinée très tendre que l’on grille soi-même au centre de la table – une pensée toute particulière pour Mathieu qui a adoré ce type de repas lors de son séjour à Singapour.
De là, je confirme à Yves qu’il ne doit pas se faire de souci : je sais où aller reprendre le métro et ce sera précisément sur la ligne Chiyoda qui nous amènera à deux pas de l’appartement. Les rames du métro sont bien remplies ce soir et malgré tout, c’est toujours le plus grand silence; ça nous surprend et aussi nous fait rire … en silence bien sûr! Je pensais que Yushima, notre arrêt, sur une seule ligne, serait une petite station mais une fois remontés à la surface, nous ne reconnaissons rien, absolument rien! Il fait nuit et ici seules les grandes avenues portent un nom – sinon les adresses se repèrent à un nom de quartier, un numéro de bloc et une suite de coordonnées chiffrées, bref encore du charabia pour nous. N’ayant donc même pas un nom de rue à donner pour retrouver notre immeuble, nous retournons vers la station de métro, éclairée et sur un plan tout en japonais, nous parvenons à nous repérer par rapport à un temple et une école que nous avons longée ce matin … nous dormirons dans notre lit ce soir!
3 mars 2014 à 23:14
Bravo Isabelle, à te lire c’est comme si au Japon tu étais déjà presque chez toi! Je t’embrasse, Cristina
4 mars 2014 à 02:50
…… Incroyable, et dire que tu te faisais du souci …….. Quel plaisir de te retrouver dans tes lignes écrites (et de métro).