Le réveil est déjà plus facile ce matin et c’est le coup de sonnette du concierge venant changer le linge qui me sort de mon sommeil.
Plus besoin des parapluies pour sortir, le ciel est même bleu, le vent un peu frisquet. Les rues sont bien plus animées en semaine, ça grouille partout mais avec calme. Pas de métro aujourd’hui, je me balade dans le coin par ici et je commence à me repérer plutôt bien, sans avoir trop besoin du plan pour mon programme de la journée – de toute manière comme seuls les grands axes portent un nom et que je m’en écarte souvent, attirée par-ci par-là par une enseigne originale, c’est préférable que je sache où est le nord, avec le grand parc et l’est, avec la ligne de train JR surélevée. Et quand je me sens perdue, je m’arrête, je rigole un bon coup à l’intérieur et j’avance à la recherche d’un carrefour plus important.
Le sanctuaire Yushima est tout proche de chez nous et ce n’est qu’en y arrivant que je me souviens l’avoir déjà visité! C’est toujours très beau, les premiers pruniers aux fleurs blanches commencent à éclore et nombre de visiteurs les prennent en photo – il y en aurait 300 dans l’enceinte. Le bâtiment principal date du cinquième siècle, dédié au Dieu de la Science – pas étonnant peut-être que l’université de Tokyo en soit voisine – et il fut entièrement reconstruit en 1995, en bois de cyprès. Yves y passera le soir en rentrant de son entrevue avec Shin – éclairé, ce sanctuaire est magnifique, magique!
Le parc Ueno est l’un des premiers au Japon avec des musées d’art, des étangs, des temples et même un zoo. Il recouvre une vaste colline qui dominait la plaine, une position stratégique à l’époque, pour les gardiens chargés de protéger le shogun qui y avait élu domicile au 17ième siècle. Le parc est passé au travers des siècles entre les mains des empereurs et de la ville pour en faire un parc public en 1924. J’attends avec impatience, et en croisant les doigts, l’éclosion des fleurs des centaines de cerisiers qui bordent l’allée centrale. Aujourd’hui je contourne la zone de l’étang Shinobazu, réserve naturelle en pleine ville, refuge de nombreuses espèces d’oiseaux; les buildings s’y mirent sous le soleil couchant.
Je reconnais l’allée des Torii de bois peint en rouge et celle bordée de lanternes en pierre qui mène au Tôshô-gû, un édifice shintoïste classé trésor national et récemment rénové. Un petit cabanon pour la cérémonie du thé, un magnifique restaurant en bois, les grands musées d’art, la pagode à cinq étages, une grosse cloche de bronze, … dressent le décor de cet immense espace dans la verdure où les locaux et les touristes se baladent tranquillement – certains avec leurs petits chiens, d’autres venant nourrir des chats.
L’arrière de la grande gare de Ueno donne une vue plongeante sur le carrefour et l’entrée du Ameyoko, le marché aux puces où l’on trouve de tout – de la paire de chaussettes aux feuilles d’algues en passant par un téléphone portable- à bas prix, dans ces ruelles coincées sous les lignes de chemin de fer. Ce fut après la seconde guerre mondiale, l’endroit du marché noir pour les habitants de Tokyo qui manquaient de tout (et surtout de bonbons, raconte l’histoire). Je me laisse aller à me perdre, de gauche, de droite, dans ce labyrinthe animé, de couleurs, senteurs, lumières … avant de retrouver une avenue qui me ramènera vers le sud.
Le supermarché Yoshike n’est pas vraiment fréquenté par des gens comme moi, un vrai supermarché de quartier où je fais quelques emplettes d’abord faciles, quand il s’agit de bananes, fraises, yaourts meiji et même du nescafé mais plus compliquées quand je cherche par exemple parmi toutes les bouteilles brunes, de la sauce soja ou teriyaki – plusieurs vendeurs sympas se mettront sur leur téléphone portable pour tenter de me comprendre et me satisfaire … je ne suis pas pressée, ça me plait! Et je procède au passage à la caisse en observant bien la marche à suivre – c’est après avoir payé, que sur une longue tablette contre un mur, j’emballe mes provisions dans les sachets. Yves a eu une idée semblable sur son chemin du retour; nous avons presque fait des choix identiques – c’est amusant – et il m’a même acheté une plante fleurie, rose comme la couleur des futurs cerisiers en fleurs.
Ce sera mon premier repas cuisiné avec ma dînette – très limitée en ustensiles. Je comprends mieux pourquoi tout est si propre et semble neuf : je pense qu’il n’y a pas beaucoup de visiteurs qui ont fait ici leur popote. Un micro-ondes et un four mais aucun plat; le lave-vaisselle n’a pas de panier pour les couverts … normal puisqu’ils n’utilisent que des baguettes; nous avions trouvé du pain … mais pas de couteau à pain dans ma cuisine! Tout ira très bien, il suffit de penser à ma cuisine en faisant les achats!
4 mars 2014 Ã 11:06
la machine tourne a plein regime … 🙂