Nous voici en route vers la station Harajuku pour nous remémorer un parcours fait avec Benoit et qui nous amène tout d’abord sur la rue Takeshita, une ruelle noire de monde, avec des boutiques de mode, de bijoux, de cafés, de restaurants. Elle est fréquentée surtout par de jeunes adolescents, habillés de manière des plus excentriques; c’est un monde fou, coloré, où le ridicule ne tue pas. On s’habille de façon à attirer le regard des autres, et des touristes aussi, en petites jupettes, cheveux colorés, maquillage à outrance, etc. C’est également un quartier où les jeunes créateurs de mode peuvent exposer et vendre leurs sacs, chapeaux, vêtements. Les architectures sont variées, colorées, originales – c’est un coin fort sympathique.
De là nous remontons vers Omotesando, une large avenue bordée d’arbres, que l’on compare aux Champs Elysées pour ses boutiques de marques et ses restaurants de renommée, son architecture contemporaine. Les trottoirs grouillent de monde, spécialement le week-end. À côté du superbe bâtiment blanc de la marque Dior, nous sommes attirés par l’enseigne ‘Moma Design Store‘ et nous pénétrons dans un centre commercial où des designers, déjà connus j’imagine, ont leur espace au décor attrayant. Yves s’aventure dans une toute petite boutique; nous remarquons alors qu’il est coutume pour le vendeur d’accompagner son client jusqu’à la porte de sortie et là seulement lui remettre son achat, précieusement emballé, avec les courbettes d’usage. Et nous mangerons de la cuisine française, chez un japonais qui parle bien notre langue et est tout content de faire causette – il s’agit du Pré Verre.
Proche du grand carrefour Meijijingumae, le magasin Tommy Hilfiger a lui aussi une ossature originale – nous nous souvenons que sur le toit, c’est un Starbuck – et surprise, il y a un magasin Garrett! C’est là que nous achetions à Singapour ces super délicieux popcorn caramélisés … ils semblent avoir ici aussi un succès énorme, la file s’étend sur des dizaines de mètres sur les trottoirs!
Je profite ici pour signaler que les japonais fument pas mal, entre autres dans les restaurants où il y a deux zones bien séparées, comme ce fut le cas chez nous auparavant. On les trouve aussi devant certains immeubles non-fumeurs, rassemblés sur le trottoir ou autour des bornes spéciales comme celle-ci pour éviter les mégots qui débordent …
Le pont qui permet de rejoindre le parc Yoyogi est fréquenté par des jeunes qui offrent des Free Hugs mais aussi par un moine qui tend timidement son bol pour récolter quelques petits sous. Le superbe Torii de cèdre accueille les visiteurs dans une large forêt, où il fait paisible se promener hors de la foule compacte des quartiers que nous venons de quitter. La balade nous mène au sanctuaire Meiji-Jingu, tel qu’il était bien dans nos souvenirs puis au hasard à travers la forêt toute calme.
Tout comme en Angleterre, les voitures roulent à gauche, on se tient à gauche sur les escalators, on marche même à gauche sur les trottoirs ou dans les rues piétonnes bondées de monde – pas de chance pour moi quand je veux passer de l’autre côté pour une photo … par contre, je ne comprends toujours pas, pourquoi dans certains escaliers du métro, il est clairement indiqué de conserver sa droite?
Et nous arrivons à Shibuya, ah Shibuya … il ne faut jamais donner rendez-vous ici à quelqu’un sans être plus précis! C’est une petite ville sous terre, la station – si l’on peut encore appeler cela station – ne compte pas moins de 16 sorties! Et il y aurait 700’000 voyageurs qui y transitent chaque jour. C’est le souvenir de Hachikô, le chien fidèle qui va m’aider à choisir par où mettre le nez dehors pour retrouver entre autres Shibuya 109, ce centre commercial pour les toutes jeunes filles – je n’y ai certainement ma place, c’est juste comme un spectacle … Le carrefour le plus médiatisé de Tokyo probablement, avec ses néons, ses écrans géants qui diffusent en permanence et en puissance des clips de musique, de publicité.
Et je citerai ici mon guide bleu qui en dit : « Le carrefour Shibuya vit au rythme des hordes de piétons se croisant sans se heurter, s’arrêtant net au feu rouge puis se lançant tête baissée au feu vert »! C’est tellement ça …
Le retour vers le calme de Yushima nous ferait presque penser que nous logeons dans une autre ville. Et ce soir, je lis qu’un autre blogueur de WordPress a re-blogué mon post Pedibus à travers la ville animée, en disant « pour un petit voyage virtuel au Japon actuel, quoi de mieux que des récits de voyage! » … sympa …