Je me souviens avoir lu dans mon guide bleu que le 18 mars, les tokyoïtes fêtent quelque chose au temple Sensô-ji. Sans plus d’informations, nous prenons la direction d’Asakusa sur le temps de midi et quelle chance que d’arriver juste pour assister à cette danse du dragon doré. Une procession menée en tête par des moines, des dames, des enfants précède le dragon qui ondule au-dessus de nos têtes; suivent des Geishas et apprenties geishas, les Maikos. Nous sommes contents de nous mêler à la foule des gens venus admirer cette célébration, combien visuelle, qui rappelle une pêche miraculeuse d’une statuette de la déesse Kannon qui aurait eu lieu en l’an 628 (eh bien, le dragon a déjà souvent dansé depuis le nombre des années!).
Asakusa est l’un des quartiers les plus authentiques de la ville, les ruelles aux alentours de la porte Kaminari-mon et de la rue Nakamise regorgent de boutiques d’artisanat, de nourriture et de restaurants avec du cachet. Nous franchissons au hasard la porte du Tatsumiya et nous ne serons pas déçus – ce qui n’est d’ailleurs jamais arrivé encore. Un délicieux hot pot comme menu du jour, dans un décor ancien qui nous ravit et une carte de saké à ne savoir que choisir (bien évidement ces cartes-là ne sont jamais en anglais et de toute manière à quoi cela pourrait servir les novices que nous sommes); la serveuse nous sera de très bon conseil et aura la main légère – les verres sont remplis jusqu’à débordement dans les sous-verres qui ici permettent le refill!
Le timing est moins bon pour notre croisière en bateau sur la Sumida; je propose donc de marcher sur ses quais en descendant vers le sud, la température est agréable mais un vent fort nous prend de face. Ce soir Sheena me confirme par mail que c’est le premier jour de ce vent du sud typique qui souffle en force au printemps sur Tokyo … youpie! Ça ne nous effraie pas, au contraire il amène à nos narines le délicieux parfum des jasmins roses des parterres du bord du fleuve. Des travaux nous obligent à remonter dans les rues de la ville, nous replongeons ensuite vers l’eau et je reconnais un joli pont bleu. Les bateaux de croisière se croisent alors que nous marchons d’un bon pas jusqu’au niveau d’un canal qui rentre vers l’ouest de la ville, apercevant pas très loin la première île de la baie de Tokyo.
Marunouchi est l’endroit où Yves a son rendez-vous et c’est de là que je continue ma promenade vers le parc Hibiya, contournant le palais impérial pour aller dénicher le bâtiment de la Diète Nationale (le terme diète désignant au Japon le Parlement). La Diète a été créée ici par la constitution Meiji en 1889 et se compose également de deux chambres. Le bâtiment date de 1936, il s’apparente à un gros bloc de granit aéré par des colonnes et surmonté d’un toit en forme de pyramide.