Yves donne déjà son premier cours, les réactions sont très positives tant du côté du professeur que des participants.
A Rochester Park, j’avais l’habitude de consulter mon acupuncteur, le Dr Wu Yue; nous avons maintenu le contact et il nous a fait part de son déménagement plus proche du centre ville. Quand on commence à regarder sur Google les itinéraires, et qu’en prenant les transports en commun il faut plus d’une heure alors qu’en voiture un quart d’heure suffit, le choix de prendre un taxi est vite fait. C’est amusant de se remémorer que le chauffeur demande souvent quel chemin il veut emprunter; au départ, je me demandais s’il ne savait pas où se trouvait la destination mais nous avions compris que ce n’était point cela mais qu’il laisse au client le choix de la route – maintenant que je connais la ville, c’est plus simple de lui répondre! La conduite des taximen et des chauffeurs de bus est caractéristique ici à Singapour; ils utilisent l’accélérateur et le frein avec de forts à coups, sans aucune douceur.
Les retrouvailles sont chaleureuses, sincères avec Dr Wu et Laura, sa secrétaire. Il a installé son nouveau cabinet au rez d’un hôtel; c’est plus grand mais j’aimais le cachet de l’ancienne place. Il a maintenu des salles de consultation très exiguës, il pousse toujours la table de droite, de gauche et est resté tellement expert dans la pose des aiguilles. Une jeune chinoise me pratique un massage nuque-épaules-dos vraiment efficace avant que je retrouve les sensations entre détente et douleur sous les mains du docteur pour la phase d’acupressure. Le résultat final est toujours aussi extraordinaire, une impression de flotter dans un corps tout relax. Il m’octroie un tarif préférentiel, pour me permettre le taxi, me dit-il … après m’avoir demandé si je souhaite venir une ou deux par semaine!
Ce quartier de Balmoral et Stevens Road est situé au nord de Orchard, les condos sont luxueux, les avenues tellement vertes; moi qui me plaignais du manque de verdure dans Tokyo, je suis à présent servie. Des maisons Black and White, occupées par les expatriés à l’époque de l’empire britannique, sont toujours bien entretenues et souvent cachées dans une végétation débordante tandis que des immeubles récents me fascinent par leur architecture originale, alliant le verre, les arbres, les espaces aérés. Les arbres perdent leurs feuilles toute l’année dans les régions tropicales et donc en permanence, des ouvriers ratissent et les amassent dans de gros sacs, partout en ville.
Je n’ai pas le temps de faire du lèche-vitrine sur Orchard; mon bienfaiteur m’a gardée presque deux heures et je retrouve Yves à Raffles City. Je me situe facilement avec MRT, le métro de Singapour, un tel petit réseau en comparaison à la carte spaghetti de Tokyo! Depuis Dhoby Ghaut nous rejoignons à pied notre destination sur Niven Road; ça grouille de monde, calmement et les buildings sont impressionnants, Cathay, SMU, SOTA l’école des arts, l’hôtel Rendez-vous, les shophouses colorées avec leurs arcades. En passant devant un supermarché, l’odeur ne peut pas nous être inconnue – il s’agit bien de durians, ce fruit tellement odorant qu’il ne se vent pas à l’intérieur des magasins et qu’il est explicitement interdit d’en emporter dans les bus et métros.
Dans une des ces shophouses, Swissnex organise ce soir une rencontre sur le thème de l’innovation; Elmar Mock, l’inventeur de la Swatch est l’un des conférenciers. Il participe souvent au cours de Yves à Lausanne, c’est un plaisir d’échanger avec lui, de faire la connaissance d’Hélène son épouse. Lors du premier séjour, je n’avais pas eu l’occasion de rencontrer Suzanne, la responsable de Swissnex; nous sympathisons de suite. Les contacts semblent faciles, tout le monde se connaît, les cartes de visite ne se comptent plus. Yves est connu dans ce milieu des entrepreneurs, des jeunes business men et des enseignants de cette métropole finalement pas si grande. Les social meeting sont importants, ce soir il y a de nombreuses femmes et parmi les hommes, plus d’indiens que de chinois, me semble-t-il.
Avant la conférence, j’ai repéré une Red House; après l’apéro en société, nous nous éclipsons pour notre premier Lobster … ça coule, ça colle plein les mains, on se lèche les doigts … on se régale !