Jean-Luc nous a été de bon conseil en nous donnant le nom du restaurant Burnt Ends dans Chinatown. La cuisine est toute ouverte sur les clients, les fours tournent à plein régime et on y cuit même un petit cochon tout entier – service très agréable et menu de midi parfaitement relevé et original. Cela nous permet de nous replonger dans le quartier chinois où j’aime toujours ces rues de shophouses, colorées, aux portes typiques, avec ces passages couverts sous les arcades, étroits et décorés. Nous sommes proches de Pinnacle@Duxton, un tout autre style d’habitations; sept immeubles récents élevés de 50 étages, pouvant loger 1800 ménages. Un jardin à mi-hauteur ainsi qu’un deuxième au dernier étage relient les tours entre elles.
Nous assistons à un tournage de film télévisé, tout simplement dans une ruelle du quartier avant de passer vers un marché couvert, qui tient lieu aussi de food court typiquement asiatique. Les magasins chinois ouverts sur la rue vendent beaucoup de marchandises séchées (poissons, champignons) et des plantes où concoctions de médecine chinoise – j’avoue que je suis perplexe et ne reconnais pas toujours de quoi il s’agit.
Les temples attirent beaucoup les touristes, soit de style hindou, soit plutôt bouddhique; une cérémonie d’offrandes et de bénédictions se déroule justement au Buddha Tooth Relic Temple – on me donne un châle pour entrer afin de couvrir mes épaules. Alors que je sillonne parmi les marchands de souvenirs, Yves m’attend au Red Dot Design Museum; c’est là qu’ils ont donné leur workshop en août 2012 mais il paraît que le bâtiment va disparaître.
En nous dirigeant vers Far East Square, et tous ses restaurants avec terrasses, nous admirons un tout petit musée sur l’histoire de l’arrivée des chinois à Singapour, avec de jolies maquettes. Un tout nouvel hôtel se niche dans ces galeries, pas mal du tout – un décor moderne qui se font dans les anciennes briques!
Le quartier des affaires regroupe de nombreux buildings vertigineux et nous débouchons sur la rivière. En passant une exposition de sculptures de Jorge Marín, un artiste plasticien de Mexico retient notre attention un moment. Ses œuvres en bronze révèlent son sens de l’équilibre et de la réflexion, sur les centaures, des sportifs, des personnages souvent masqués.
L’hôtel Fullerton est une étape à ne pas manquer, sur les traces de l’histoire de la ville; sa position en bordure de rivière lui conserve sa splendeur et son charme d’antan. Les œuvres sculptées qui bordent le quai relatent les débuts du commerce, du troc de la nouvelle capitale de l’Asie à l’arrivée de Sir Thomas Stamford Raffles. Et c’est amusant de constater qu’aujourd’hui encore les asiatiques appellent les hommes « Sir » et nous les dames, « Mam« .
Je ne dois guère insister pour que nous montions à bord d’un de ces bateaux de croisière; partis de Boat Quay, nous partons vers la Baie de Marina avant de remonter la rivière jusqu’à Clarke Quay et ensuite Riverside. La balade sur l’eau est plaisante, le soleil se couche gentiment et nous pensons à notre soirée. L’itinéraire actuel de la croisière s’arrête en raison d’un énorme chantier, que nous pensons être pour une future station de métro – des affiches un peu partout en ville, mentionnent en effet plusieurs nouvelles lignes. Une marche pour ouvrir l’appétit ne fait pas de tort, nous longerons Robertson Quay, avec tous ses cafés et restaurants pour les occidentaux. Et nous partons notre choix sur le Limoncello, pour de délicieuses linguine au crabe … séquence souvenirs pour nous et aussi avec Thomas et Mélina.