Ma destination première aujourd’hui est le quartier arabe que j’atteins au départ de Bugis où je me rends en bus. Le bâtiment qui surgit, super massif et imposant est le Park View, un immeuble art déco de style new-yorkais; il tranche tellement à côté des deux autres immeubles sur Beach Road, qui semblent aussi fins qu’une feuille de papier.
J’avais cru lire quelque part que la mosquée du Sultan était transformée en restaurants mais il n’en est rien, je suis contente de la revoir, avec ses coupoles dorées, ses arches à l’architecture typée. Les ruelles de boutiques et restaurants, turcs ou égyptiens, avec le parfum des chichas sont fort agréables, un endroit pour des achats de souvenirs. J’admire toujours les façades – les étages colorés des shophouses et les peintures bigarrées de certains cafés – et je flâne sous les arcades des magasins de tapis et de tissus, en nombre impressionnant.
Je reviens vers Bugis, le quartier très animé et toujours bondé de monde; une destination courue des singapouriens pour les achats en tout genre. L’architecture des malls se repère de loin, avec ses couleurs briques et ses pastilles claires mais le plus spectaculaire, c’est Bugis Street, une sorte de souk gigantesque avec des centaines d’échoppes dans un passage serré et sombre.
Dans le hall de la bibliothèque, les étudiants d’architecture ont dressé leurs projets de maisons, façonnées en carton – en se déchaussant, on peut même y pénétrer. Et en face je découvre un nouveau Design Center, qui n’expose ces jours rien de très conséquent mais sa boutique est très sympa (comme celle du Red Dot Museum, où des objets design et originaux sont vendus).
Avril est le mois de la mode à Singapour; j’ai manqué le défilé de rue sur Orchard, par contre dans les centres commerciaux, des mannequins et des estrades garnissent les corridors. Orchard Central est un bâtiment original, à l’angle de deux rues; sa face est taillée de verre avec un escalator en extérieur. Il fait huit étages et serait l’un des plus élevés; l’intérieur donne l’impression de se promener dans une ville ou plutôt une ancienne usine, avec des rues, des demi-étages et il y a même un mur de grimpe et via-ferrata qui s’élève du quatrième au huitième étage! J’y déniche, un peu tard peut-être, une super boutique Delicatessen avec des produits italiens et européens.
Je retrouve Yves au Hub, facilement reconnaissable avec sa façade rouge; c’est un endroit de rencontre, de travail et de contact pour les jeunes entrepreneurs. Notre but est maintenant de nous rendre en métro puis à pied chez Simone et Arne pour le souper mais nous avons presque oublié que les plans peuvent changer quand le ciel se met à gronder. Un orage terrible nous tombe dessus hyper rapidement, l’eau déferle sur les routes, les voitures aspergent les passants et il ne nous reste que la possibilité de nous glisser dans une file d’attente pour un taxi – ces taxis qui fondent comme du sucre quand il pleut fort!
La chance nous sourit : l’attente n’est pas trop longue et surtout, notre taximan est doué et persévérant pour trouver le chemin en cul-de-sac où crèchent nos amis. Ils ont une maison que j’aime beaucoup, étroite sur quatre étages avec une terrasse sympa sur le toit (dommage qu’il pleuve) et joliment décorée à la mode asiatique avec des souvenirs du Cambodge, Vietnam, Birmanie, etc. Ce souper auquel Jean-Daniel et Suzanne de SwissNex sont également conviés, rassemble des suisses autour d’une bonne fondue fromage … par trente degrés! Il fallait oser, nous passons un super moment et rions beaucoup. Le monde est petit, surtout lorsque l’on se retrouve entre expatriés là-bas au bout du monde. Les conversations révèlent que nous avons plusieurs amis et connaissances en commun et le plus fort est l’amitié d’enfance qui lie le frère de Simone, qui vit à Apples et est en visite à Singapour, avec notre voisin de Lonay, Fabio … c’en est à peine croyable!