Sentosa est une destination peu appréciée de mes amies expatriées de Singapour mais nous y avons passé de délicieux moments ces deux dernières années et c’est donc avec plaisir que nous y partons pour le week-end. Nos connaissances au Rasa Shangri La, Ben le manager et Mansour le Chef sont tous deux en vacances dans leur pays, la France pour l’un et le Maroc pour l’autre ; un peu dommage, toutefois nous sommes accueillis par le beau sourire de Veronica, une serveuse qui nous reconnaît de suite (comment fait-elle alors que l’hôtel compte un millier de chambres et a un taux d’occupation supérieur à 90% !) et nous aurons la compagnie des paons sur la terrasse qui fut et sera encore notre espace de travail préféré. Ben a veillé à ce que nous ayons une superbe chambre, avec un très grand balcon où sur une chaise longue je bouquine tranquillement, surplombant la piscine, la plage et ses palmiers, les jardinières de bougainvilliers, le va-et-vient des bateaux. Mon livre de compagnie raconte justement les aventures de Mathilda et de Jenny en Australie, histoire de me familiariser avec les quartiers de Sydney, les noms des animaux que j’espère y rencontrer, la région des Blue Mountains où mes copines d’ici m’ont suggéré une excursion, les métiers traditionnels tels que l’élevage de moutons dans l’Outback au 19ième siècle. Le départ pour l’Australie approche et je suis en contact avec Priscilla de l’Université de Canberra pour une visite « touristico-professionnelle » dans une dizaine de jours. Ainsi notre passage obligé à la grande libraire Kynokuniya sur Orchard a non seulement permis à Yves de jeter un œil sur leurs livres BMG, BMY, VPD mais à moi de bouquiner et prendre quelques notes sur les curiosités de la Capitale australienne. Virginia, collègue de plusieurs universités de Singapour, nous a offert un délicieux lunch samedi avant notre escapade sur l’île. Nous avons l’habitude de la laisser choisir les plats chinois qu’elle connaît par cœur, tout en espérant qu’elle ne s’emballe pas trop ! Les tables doivent toujours être bien garnies pour les chinois et c’est une chance qu’il soit de bonne manière de ne pas terminer nos assiettes. La bière Tiger, servie avec des glaçons en quantité nous surprend autant qu’elle et la boire en même temps qu’un thé noir chinois est aussi étrange pour moi. Retrouvailles sympathiques et discussions joyeuses avec Virginia ; elle s’étonne de notre plaisir à marcher sur le campus et dans la ville, les singapouriens ne le font pas ou alors tellement lentement – elle nous rappelle que les deux activités locales sont le shopping et les restaurants ! Pour les restaurants, nous avons déjà bien entamé notre quota depuis notre arrivée (vendredi soir à Dempsey Hill, le Disgruntled Chef, restaurant dont j’avais le souvenir ne nous a nullement déçus) et c’est sur le trajet vers Sentosa que nous faisons du magasinage à VivoCity, centre commercial tentaculaire énorme dont Mélina et Thomas doivent se souvenir. Il grouille de monde un samedi, une vraie fourmilière bruyante ! Et bien évidemment nous avons un pincement au cœur en pensant à Thomas qui après une laborieuse semaine sans beaucoup de sommeil, inaugure ce samedi le nouveau magasin FrançoisSport. Les photos nous parviennent d’un espace entièrement rénové, bien achalandé, auquel il s’identifie pleinement, avec enthousiasme. Roseline me dit qu’il aura bien mérité sa semaine de ski avec toute leur famille. Mathieu lui, organise une grande bamboula à la maison et accueille un petit cousin de Flawinne avec des amis, alors qu’ils viennent à Lausanne pour un mariage. Pas de photos de ce côté-là – c’est peut-être mieux ainsi ! Il appelle cela une pendaison de crémaillère – il la pend plusieurs fois chaque année! Avant de quitter Sentosa, nous suivons la suggestion de Jan et dégustons les délicieux wantons du Din Tai Fung (je me souviens du numéro que je dois cocher sur la feuille de commande – pour cela, nul problème de mémoire). Et l’après-midi nous replonge dans le coeur de la ville : Marina Bay Sands avec la vue sur les jardins et leurs célèbres marguerites, le centre commercial luxueux où nous n’avions jamais vu autant de monde, la remontée de la River chargée de l’histoire de Singapour, jusque Clarke, le coin privilégié des expatriés. Je propose de terminer la journée au Mont Faber que nous atteignons avec le télécabine et même si le menu n’est plus aussi alléchant que dans nos souvenirs, l’endroit avec sa terrasse ventilée sur la hauteur vaut agréablement le déplacement. Durant ce week-end, nous avons utilisé tous les moyens de transport, bus, métro MRT, monorail, bateau-mouche, télécabine et surtout la marche – le compteur indique 14’000 pas sur la journée, ce qui est sportif pour un climat comme le nôtre; ainsi je suggère le taxi pour rentrer à la maison! Et c’est souvent un plaisir d’échanger avec ces taximen parlant un singlish tellement caractéristique, à l’humour particulier, à la conduite saccadée que nous avions presque oubliée. Ils ont également pour habitude de nous demander quel itinéraire nous préférons, ce à quoi généralement nous leur laissons libre choix. Il nous est cependant arrivé un soir de tomber sur un débutant, qui nous a baladés autour de l’île avant que Yves ne le redirige dans la bonne direction – nous avions eu la même expérience il y a deux ans avec nos amis Laura et Michael. Ils ont l’honnêteté de reconnaître leur erreur et ils bloquent leur compteur avant la fin de la course – c’est finalement amusant lorsqu’on n’est pas pressé par le temps!