C’est un très fort tremblement de terre qui a secoué ces deux jours la région de Kumamoto, sur l’île Kyushu au sud du Japon; nous en parlons avec Shizue alors qu’elle m’invite pour le lunch dans un restaurant au parc Ueno. On sent que les japonais sont coutumiers de ces catastrophes naturelles, un peu résignés et très tristes pour les personnes qui sont restées sous les décombres (et aussi pour les bâtiments historiques détruits). Nous avons toujours beaucoup d’autres sujets de discussion ensemble, c’est un plaisir d’être reçus par Shizue de cette façon. Je lui montre des photos de Lucie et de mon jardin en Suisse; ce lien que nos enfants entretiennent quasi quotidiennement avec nous est très précieux pour moi – j’ai énormément de chance …
Notre quartier de Yushima nous plait bien, nous y avons nos repères, nos adresses et il nous réserve parfois de nouvelles bonnes surprises. J’avais le vague souvenir de boutiques coquettes qui se trouvaient sous la ligne de chemin de fer qui descend de Ueno vers Akihabara, alors que plus proche de la gare, c’est presque un souk bouillonnant à la japonaise. En effet, je retombe sur 2K540 Aki-Oka, où des artisans, des designers ont occupé une portion toute fraîche, blanche, épurée, calme du sous-voies – un vrai petit bijou d’espace marchant.
Le restaurant « Bouteille » sera une agréable découverte également; l’établissement est petit et tenu par un couple de japonais qui a voyagé dans la Bourgogne pour ses vins. La carte que le chef vient nous présenter ne nous parle pas mais quand il nous emmène dans son petit cellier, c’est plus compréhensible et sur base de la bouteille que nous avons choisie, il va nous concocter un menu sur mesure! J’adore les menus surprises et nous nous régalons de foie gras, de côtes d’agneau, avec une touche japonaise pour les sauces et les accompagnements. Le couple installé à la table voisine sympathise avec nous, nous échangeons un verre de nos vins respectifs et après des rires, des compliments, des courbettes, cela se clôture même par des photos! Vraiment le vin les rend très joyeux et chaleureux…
Maude m’a confirmé lundi que le parc de Shinjuku est splendide, je ne dois pas trop attendre si je veux encore pouvoir m’émerveiller sous les cerisiers en fleurs. C’est une balade où je ne vois pas passer le temps, où je me mêle aux autres amoureux de la nature, où les photos ne seront que le pâle souvenir de mes yeux fascinés. Shinjuku gyoen est vaste, reposant; les premières traces de ce parc remonte à l’ère Edo au 16ème siècle, il deviendra une ferme expérimentale pour la culture de fruits et légumes sous l’ère Meji pour prendre le nom de Jardin Botanique Impérial au début du 20ème siècle et être ouvert au public en 1949. Le ciel a la couleur idéale pour se marier avec le vert tendre des jeunes feuilles des érables, le rouge des érables japonais aux troncs tortueux, le fuchsia des buissons d’azalées et les variétés de roses de ces splendides cerisiers – il y en aurait plus d’une soixantaine de sortes différentes dans ce parc, pour plus de mille arbres dont la floraison s’étale sur quelques semaines … leur panache ce jour est fabuleux, les pompons se baladent à la brise légère, le miroir des étangs amplifie la magie du spectacle.
Et ma visite du quartier de Shinjuku se termine par une vision panoramique de Tokyo du haut d’une des tours du bâtiment du Gouvernement Métropolitain, aussi appelé plus simplement la mairie de Tokyo; ce bâtiment, dessiné par l’architecte Kenzō Tange était le plus haut building de la ville jusqu’en 2006. S’y trouve aussi un office de tourisme qui me donne des brochures sur divers endroits du pays, dont certaines même en français, que je collecte pour nos amis Patricia et André en vue de leur séjour le mois prochain. Yves donnait lui ce matin une conférence chez NEC, dont la vue depuis les étages lui a offert le Fuji-san.
22 avril 2016 à 14:23
Bon retour chère Isabelle! Tu as vécu un séjour passionnant et tu as su le partager et me le faire vivre un peu aussi. MERCI!
Je me réjouis de te retrouver bientôt, Cristina