Oh, j’ai super bien dormi, le quartier est calme à Las Condes, nouveau centre de la finance et des affaires. Le vol a été long mais avec seulement 4 heures de décalage horaire, je me sentirai très vite à l’heure à Santiago.
Le petit-déjeuner sur cette même terrasse au 17ème étage, laisse présager d’une journée belle et chaude – le vent « d’altitude » est toujours le bienvenu à Piso 17. Le buffet est assez classique, bien garni et les fruits sont succulents, goûteux et pas acides. Nous allons nous régaler de jus de fraises, framboises et naranjas.
Il faut toujours écouter les conseils de son petit frère … et nous voici embarqués pour un tour de la ville dans un bus Turistik hop-on hop-off. Au départ juste derrière l’hôtel, nous sillonnons les rues de Las Condes et El Golf; ce sont ici les bâtiments de plus belles architectures de la ville. Des logements sont récemment venus se construire proches des lieux de travail et on peut observer que les balcons sont bien garnis de verdure; certains buildings ont même une façade entière de plantations. A la plaza Peru, nous viendrons dimanche pour le marché d’art hebdomadaire, ce sera à 5 minutes à pied.
Le bus file vers le centre commercial Parque Arauca, un mall gigantesque aux marques prestigieuses – il est assez décentré pour moi, sans accès métro facile et il faut reconnaître que les distances sont vraiment grandes. Notre première halte sera donc au pied du Funiculaire qui nous monte à la célèbre statue et sanctuaire de l’Inmaculada Concepcion, qui se dresse toute pure sur un socle de 8 mètres d’épaisseur … cela donne la proportion de la vierge elle-même. Le parc est joli, fleuri et bercé d’une musique d’Ave Maria touchante – un lieu paisible, de silence d’où la vue sur la ville est fantastique. Il y a également un Teleferico qui permet d’accéder au somment de ce Cerro San Cristobal qui culmine à 860 mètres.
La Maison de Pablo Neruda, la Chascona, est une visite fort plaisante; sa maison, devenue musée et siège de la Fondation est construite bizarrement en divers petits morceaux, où uniformément la passion de l’artiste pour la mer, le naval se ressent dans la forme des pièces, la décoration, les ouvertures, les couleurs. Sa compagne Mathilde y a vécu jusqu’à ses derniers jours et a fait son possible pour protéger un maximum du patrimoine lors du coup d’état militaire de 1973, .
La grosse saison touristique doit être terminée, la rentrée scolaire a eu lieu la semaine dernière et ainsi nos visites se déroulent sans files d’attente trop longues. Par contre la circulation se densifie au fil des heures; je trouve qu’il y a surtout beaucoup de bus – assez vieillots – et de taxis, noirs aux toits jaunes. Les conducteurs chiliens semblent bien plus calmes que leurs ancêtres espagnols, tout se passe sans nervosité et presque sans klaxons. Je pense que je me sentirai en sécurité pour autant que je reste sur les circuits fréquentés car il y a beaucoup de policiers partout, hommes et femmes, en voitures, motos, à pied – aux carrefours, aux entrées de métro, de magasins.
La Plaza de Armas est le centre historique de la ville, c’est ici que Pedro de Valdivia a créé Santiago en 1541; une grande place carrée entourée de bâtiments culturels (musées, basiliques, etc) et où les chiliens se retrouvent pour jouer aux échecs, pour admirer les artistes ambulants. Après un bain de foule dans les rues piétonnes très animées aux alentours, nous nous réfugions dans la cour du Musée d’Art PréColombien pour un lunch (qui nous paraît tardif mais qui finalement s’acclimate très bien à l’horaire du sud).
Le Palais Présidentiel, la Moneda, anciennement palais de la monnaie, est imposant et sans doute l’édifice historique le plus lumineux et prestigieux que les espagnols aient construit dans leurs colonies en Amérique Latine. Un drapeau chilien vraiment énorme ondule au gré du vent sur l’Avenue Libertador Bernardo O’Higgins que nous remontons à pied un moment, longeant ainsi la Cerro Santa Lucia, un marché d’artisans à venir découvrir, l’église San Francisco à la façade rouge, diverses universités dont la Pontificia Universidad Catolica de Santiago où Yves est l’invité.
Le bus s’éloigne de la trajectoire d’une grosse avenue pour nous faire découvrir des rues résidentielles verdoyantes. L’avenue Providencia doit son nom aux religieuses venues du Canada en 1850; elles auraient dévié de leur destination première qui était l’Oregon (soumis à des inondations importantes) et se seraient laissées embarquer sur un navire chilien. Les terres de ce quartier leur sont données pour autant qu’elles poursuivent leur mission d’éducation et de soins auprès des populations locales pauvres.