Le Pueblito Los Dominicos se trouve à l’extrémité de la ligne de métro L1. Derrière le monastère dominicain et l’église attenante San Vicente Ferrer aux dômes de cuivre vert, nous découvrons ce village qui a conservé son aspect rural. C’est vaste et paisible, coloré et original. Fin des années 70, se sont installés ici des ateliers et des magasins d’artisanat. La plupart des artistes et des artisans créent, fabriquent sur place leurs oeuvres ou simplement les vendent, dans un décor traditionnel fort agréable. Certains travaillent le cuir, le cuivre, le bois, d’autres façonnent la terre, le verre, la pierre semi-précieuse du Chili, le Lapis-lazuli ; on admire de jolis tableaux ou des ouvrages en laine d’alpaga … quelques volières animent le bourg, beaucoup de chats se faufilent dans les ruelles de terre ou se cachent du soleil sur les toits de tôle ombragés par une végétation abondante et c’est ici que je déguste ma première bière locale (brassée en Patagonie … donc pas si proche que cela). Tout est propre, coquet, fleuri – magnifique !
Passer du traditionnel à la modernité, voici mon parcours de la journée; deux extrêmes qui me plaisent tout autant. Je laisse le métro me conduire jusqu’à l’office de tourisme et je remonte ensuite l’avenida Providencia, sur des trottoirs noirs de monde … des gens qui marchent mais aussi beaucoup de vendeurs ambulants de toutes sortes de babioles ou nourriture et boissons. Mon point de mire est la Tour du Costanera que je dépasse pour parcourir l’avenue Isidora Goyenechea dans le quartier El Golf qui jouxte Las Condes où nous résidons. Ici les immeubles hauts, aux parois de miroirs, bordent des restaurants aux terrasses fort sympathiques (repérage pour de futurs soupers); cet arrondissement est surnommé Sanhattan, par concaténation de Santiago et Manhattan.
Ce jour Yves est interviewé par une journaliste d’El Mercurio, un des deux gros acteurs médiatiques du Chili. Cela se passe dans le lobby de l’hôtel et la curiosité du personnel de la réception est bien attisée en voyant le photographe installer son matériel… Yves ne passe pas vraiment inaperçu.
Et ce soir nous retrouvons avec un énorme plaisir notre ami chilien Alex, perdu de vue depuis 2008 et faisons la connaissance de son épouse Sigal. La soirée est longue, beaucoup à se raconter autour d’un repas excellent – ils ont choisi de la cuisine péruvienne qui selon eux, surpasse les spécialités purement chiliennes. Ils s’étonnent que nous ayons déjà si bien récupéré du décalage horaire et aussi nous mettent en garde sur des endroits ou des comportements susceptibles d’attirer des mauvaises intentions … amusant de voir qu’ils semblent plus inquiets pour nous que nous ne le sommes nous-mêmes. À réfléchir toutefois pour notre voyage de demain … la nuit porte conseil.