La matinée se veut « studieuse », par un ciel couvert ce mardi. Il va certainement falloir imprimer de nouveaux canvas mais ce sera plus difficile de trouver les formats d’étiquettes qui répondent aux critères des exercices – Yves décide de changer de tactique.
Le cours qu’il donne aujourd’hui est en séance plénière avec tous les étudiants de première année de Master en Innovation de l’Ecole d’ingénieurs de l’Université Pontificia Catolica. Ils sont au moins 400 dans l’auditoire, auxquels sont venus s’ajouter des assistants et des professeurs. Mike, qui a officiellement invité Yves, est un fan du modèle, il l’enseigne et possède un des premiers exemplaires du livre – il m’écrit le soir que la prestation de Yves a surpassé ses attentes, un élan d’énergie pour débuter l’année scolaire, une satisfaction bien partagée.
Mike et d’autres personnes de son entourage se demandent si je ne m’ennuie pas seule; ils sont nombreux à proposer des barbecues, des sorties à la mer (pas proche cependant) et ce, même pour m’y accompagner pendant que Yves travaille ! Il tente de les convaincre que sa femme est une solitaire, très débrouillarde.
Après la matinée passée donc à l’hôtel, avec entre autres des réponses à des messages pour nos futurs séjours au Japon et au Canada (tout s’organise), l’appel de nouvelles découvertes me fait sortir quand même. Me dirigeant vers le Parque de las Esculturas, je reconnais par hasard l’hôtel Orly; il figurait sur la liste des établissements que j’avais pré-réservés et la devanture, la rue fort sympathique n’auraient pas pu combler le désavantage de la circulation dense de cette rue perpendiculaire à Providencia. De plus, je l’avais repéré car proche du cours d’eau Rio Mapocho que j’avais imaginé comme un superbe beau fleuve qui traverse nos villes européennes et sur les berges desquels il fait bon se promener mais ici en cette saison, y coule un tout petit torrent d’eau qui charrie tellement de sédiments sur sa descente depuis les glaciers qu’elle a la couleur de la boue.
La colline San Cristobal et son Parque Metropolitano n’auront plus de secret pour moi ce soir, j’y marche dans tous les sens, de long en large, de haut en bas – parfois sur une route où est dessinée une large piste piétonne et parfois sur un petit sentier qui crapahute dans la forêt (appelé Grandes Traversias !). Je me sens en confiance, pas de serpent, de moustiques ni d’araignées par ici et les seules personnes que je croise sont des sportifs en VTT (j’aurais pourtant bien aimé rencontré sur ma promenade des vendeurs ambulants de bouteilles d’eau fraîche comme dans les rames du métro;-). En voyant une affiche annonçant dimanche une course sur San Cristobal, je comprends mieux pourquoi ils sont si nombreux à s’entraîner. Les gardes de sécurité sillonnent eux le parc sur leurs motos de cross, leurs chiens sont d’ailleurs dressés ici et ce doit être également le terrain de jeux des scouts.
Ça côte pas mal, le point culminant près de la piscine Antilén est à plus de 800 mètres (Santiago étant à 500 mètres). J’observe bien évidemment la végétation, les arbres, les eucalyptus, les cactus et plantes fleuries. Plusieurs espaces notés sur mon plan sont en réfection (le jardin japonais, le jardin botanique Chagual, les fontaines); je ne perds jamais de vue au loin la statue de l’Inmaculada Concepcion et les cabines du Teleferico ainsi que la Torre Costanera de moins en moins haute à mesure que je grimpe ! Les sommets des Andes se dégagent ainsi que la montagne El Carbon, la plus proche de la ville et qui culmine à 1’365 mètres … ce pourrait être une jolie randonnée.